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19 juillet 2011

Ortès 2011


On partira tôt en direction de Toulouse. On y arrivera vers midi-midi moins trois et on y mangera... suédois. On évoquera sa mère, la mienne, nos pères et peut-être mes frères. On parlera de nous ; on pensera aux enfants, surtout. Après une courte halte en Bigorre, on guettera à Pau le majestueux pic du Midi d'Ossau. En l'ancienne cathédrale de Lescar, on ne manquera pas d'admirer la mosaïque du chœur et de marquer une pause devant la plaque tombale des rois de Navarre de la famille des Foix-Béarn. On en profitera pour se souvenir que Catherine et Jean1 se marièrent à Orthez en 1484, avant d'être couronnés à Pampelune d'où ils s'enfuirent le 22 (ou 23) juillet 1512 sous la menace des armées de Ferdinand II d'Aragon, scellant ainsi le partage défintif entre Basse et Haute-Navarre2. À notre arrivée sur les lieux dudit mariage, on prendra pour guide la mère d'Henri IV qui nous contera son farouche combat pour la Réforme protestante et son fol espoir de voir un jour la Haute-Navarre restituée. À Salies-de-Béarn, enfin, on retrouvera les amis, la famille des amis et les amis des amis, et on sera bien.

1 Catherine de Navarre (1468-1517) de la maison de Foix et Jean III de Navarre (1469-1516) de la maison d'Albret.
2 L'actuelle Comunidad Foral de Navarra.

Toros en Orthez 2011

Dimanche 24 juillet
11h / 5 novillos de D. AURELIO HERNANDO pour Cristián Escribano et Raúl Rivera.

18h / 6 toros de Dña. DOLORES AGUIRRE YBARRA pour Carlos Escolar 'Frascuelo', Raúl Velasco et Alberto Lamelas.


Images Armes des rois de Navarre, comtes de Foix et vicomtes de Béarn de la maison d'Albret (source : Wikipédia) Un Dolores Aguirre débarqué ce matin © Laurent Larrieu / www.camposyruedos.com

09 octobre 2009

Celtas Cortos en Béarn


Ça se passera à Castétis, "à 5 kms d'Orthez, au bord de la RN117" comme indiqué sur l'affiche. C'est le festival Gavorock de ce petit village béarnais qui accueillera le mardi 10 novembre 2009 le groupe de rock espagnol, Celtas Cortos.

Ce n'est pas dans nos habitudes de faire ce genre de pub mais en l'occurence, c'est un pote, membre de la peña taurine "Los Dos" de Castétis qui fait partie de l'organisation et en plus, certains d'entre nous ici à Camposyruedos (les plus raffinés évidemment), aiment beaucoup les Celtas Cortos.

Alors venez-y nombreux !

Pour info, le site de la peña "Los Dos" de Castétis et le lien vers le site officiel des Celtas Cortos.

15 août 2007

"Nul ne connaît les limites de l'Homme en la matière" - Piperadère 2007

Un choix draconien le long de l’Adour. Dax, la féria où l’afición a été passée à la javel ultrapuissante ; Bayonne qui va certainement se draper dans le "génie" lourdement chorégraphié de Monsieur Javier Conde. Comme je le disais à un ami ce matin, le masochisme a ses limites qui pour moi sont largement dépassées depuis ce lundi noir peint au triomphalisme vulgaire de la cité thermale. Donc, pas de cornes, pas d’oreilles ni de queues aujourd’hui (au passage saluons ce pauvre président de la corrida d’hier à Dax - Montalvo/Juli - qui a été proprement descendu voire même insulté par la presse écrite et radiophonique régionale bien calée en callejón de complaisance pour avoir refusé la queue au Juli), seulement beaucoup de piments, mais ceux-là comestibles et appétissants.


Ici, deux événements majeurs guident les curieux. Sur les coups de 17h, le long d’une rue rayée de couleurs, s’affrontent les athlètes ultraentraînés d’un sport encore malheureusement inconnu qui en est à sa "préhistoire" et dont "nul ne connaît les limites de l’Homme en la matière" (c’est écrit sur l’affiche !). Le championnat du monde de lancer d’espadrille ! Génial, absolument génial de déconnade et de simplicité. On est loin des culs-pincés posés sur les gradins de la plaza dacquoise. Ce sport a son champion qui devant votre serviteur a réussi à battre son propre record du monde de lancer d’espadrille, 31,10 mètres. Epoustouflant !


Et pendant que volent les espadrilles le long des balcons, des dizaines d’autres grands déconneurs préparent par équipe vertement déguisées une piperade au final jugée et notée par un jury d’experts. Cette année, il y avait même deux cuadrillas de Britishs ! Une fois remis le bulletin de notes, tout ce petit monde s’ébranle vers la place du village au son de bandas locales. Les piments dansent en se réunissant et ce soir on mange sur la place… "de la piperade… Eh con !"
Tout cela n’a donc rien à voir avec le monde des toros mais franchement on s’en fout, il faut savoir saluer les quelques zigues qui savent encore déconner…
Ça se passe à Salies-de-Béarn...

11 janvier 2006

Le Béarn des Domecq


C'est une histoire de vins et de toros (ça va souvent ensemble) qui débute en Béarn ou plutôt à la limite du Béarn et du Pays Basque. La famille Domecq, "Tsunami" du sang brave, est originaire d'un petit village béarnais, à deux lancers de béret de Sauveterre-de-Béarn, la commune de Tabaille-Usquain. Ça sonne joli à l'oreille, c'est presque exotique. L'étymologie de ce nom est floue semble-t-il. En 1385, on écrivait plus volontiers Tavalhe et Usquenh. Les deux villages, distant de quelques centaines de mètres, furent réunis en 1842. Le nom de Tabaille voudrait dire : "ensemble de maisons en torchis " et celui d'Usquain : "au-dessus de la prairie ". Toujours est-il que dans ces terres de piémont pyrénéen, Tabaille sonne béarnais alors qu'Usquain sonne franchement basque. D'ailleurs, il semblerait que les Tabaillais surveillaient le passage vers le proche Pays Basque. Les Domecq, qui aux dires de Juan Pedro Domecq Solis seraient toujours propriétaires de neuf hectares sur la commune, sont mentionnés en octobre 1385 à Usquain dans un recensement fait pour le compte de Gaston III Phébus ; on y découvre la maison "Domecq et son gentilhomme". L'étymologie même du nom de Domecq va dans ce sens qui voudrait signifier en béarnais un "fief noble". Aujourd'hui, la partie française de la famille serait éteinte mais l'Espagne a fait revivre et resplendir ce produit du Béarn.

Rapidement, car l'histoire est connue, c'est un certain Pedro Domecq Lembeye qui a fondé en 1822 la société "Pedro Domecq compaña" pour commercialiser le vin de Jerez ; son rang de noble l'aurait obligé à fuir la France révolutionnaire. A sa mort en 1839, c'est son frère Juan Pedro Domecq Lembeye qui reprend la gestion de la société jusqu'en 1869, en y associant peu avant sa mort son neveu Pedro Domecq Loustau. Celui-ci reste connu pour la création du célèbre Brandy "Fundador" apparu en 1874 et pour être le premier Domecq à avoir épousé une espagnole, en l'occurence une certaine Carmen Núñez de Villavicencio. Celle-ci lui donna dix enfants dont seulement six survécurent. Juan Pedro Domecq de Villavicencio étaient de ceux-là. Pedro Domecq Loustau décède en 1894 et ne connut de gloire que posthume. En effet, en 1920, le roi Alphonse XIII ennoblit sa veuve en la faisant Marquesa de Domecq d'Usquain ; rendant, même indirectement, hommage au village qui avait vu naître les aïeux de la famille.
  1. Vue de Tabaille-Usquain
  2. Portrait de Pedro Domecq Loustau

16 novembre 2005

Les "Crestadous" du Béarn


Le titre peut sembler bizarre, incompréhensible même.
Un ami aficionado m'a prêté ce livre (voir image en haut à droite) en me disant que j'y découvrirai quelques phrases intéressantes concernant les toros.
J'ai donc lu ce bouquin d'histoire locale. Passionnant !
Il était une fois des hommes de la vallée d'Ossau (Béarn, aujourd'hui département des Pyrénées-Atlantiques) qui partirent en terres ibères pour châtrer les animaux dans les fermes et les grands domaines agricoles. Leur réputation avait dépassé ce mur frontière qu'était la chaîne des Pyrénées (même si elle ne fut jamais réellement une frontière pour les habitants des vallées pyrénéennes de France et d'Espagne) et les Béarnais avaient un quasi monopole dans cette activité si particulière.
Les départs vers le pays voisin (et vers le Portugal) étaient nombreux au milieu du XIX° siècle car la vallée d'Ossau, et en particulier le canton d'Arudy, était "surpeuplée" par rapport aux possibilités d'emploi. C'est donc l'histoire de cette émigration qui est contée dans ce livre et qui reste même vivante dans certaines chansons aujourd'hui folkloriques du Béarn.
Les châtreurs et hongreurs du Béarn se répartissaient des territoires sur lesquels de véritables dynasties opéraient, car la transmission des savoirs dans ce domaine était presque toujours jalousement conservée en famille... Business oblige !

Et les toros me direz-vous ?
La carte permet de comprendre que ce sont les grandes régions d'élevages, dont celles du toro bravo, qui occupaient nos émigrés.
L'auteur rapporte les souvenirs d'un châtreur de Lanne, en vallée de Barétous, sur la castration de taureaux dans le campo charro.
"Enfin, la castration du taureau était certainement la plus périlleuse, non pas tant l'opération elle-même, parfaitement identique à celle utilisée pour les chevaux mais à cause de la difficulté rencontrée pour immobiliser ces bêtes sauvages. Pierre Honthaas se rappelle avec émotion ces moments où, tout jeune, il allait dans les cortijos des plateaux de Salamanque châtrer les taureaux sauvages considérés par le mayoral comme inaptes à la corrida et destinés dès lors à la boucherie. Le taureau était introduit dans une cour fermée. On avait pris soin de planter un gros piquet dans le sol qu'on avait recouvert d'un tissu rouge. Pendant que l'animal s'acharnait dessus, des peones lui passaient un lasso aux cornes et l'amarraient fermement au piquet. Au moyen de cordes, on attachait, en la relevant, une patte arrière au cou du taureau qui ne pouvait plus alors bouger sur ses trois pattes. L'opération pouvait commencer. D'après le châtreur de Lanne-Montory, ces ganaderias étaient très importantes. Il y avait beaucoup de bêtes, de champs de céréales à perte de vue et nombre d'ouvriers pour les élever ou les cultiver".
Une autre dynastie vendait ses services dans les régions andalouses de Séville, Cordoue et Huelva, haut lieu d'élevages de taureaux de combat. La famille Bidou, d'Ogeu, châtrait des taureaux chez Miura ou Pablo Romero!

"Quant à Joseph Bidou d’Ogeu, né en 1911, il partit à l’âge de 9 ans rejoindre son père Etienne, châtreur à Séville. Son grand-père Joseph, mort en 1925, y était hongreur depuis le dernier quart du XIX° siècle. Joseph, son petit-fils vécut 18 ans dans la ville de la Giralda. Quel plaisir de l’écouter parler de la guerre civile dont il fut un des témoins privilégiés ! Mais il m’a surtout raconté comment Joseph et Etienne partaient châtrer les taureaux dans les célèbrissimes élevages de Miura et de Pablo Romero. Les hongreurs de Séville parcouraient à cheval les immenses pâturages des provinces de Séville, Cordoue et Huelva. Ils avertissaient par courrier de leur venue les grands propriétaires des cortijos, les fermes andalouses. Parfois, ils prenaient aussi le train ou l’autobus pour aller dans ces fermes qu’ils s’étaient attitrées depuis des décennies. C’est ainsi que Joseph, qui passa son bac à Séville, put converser avec des toréadors aussi prestigieux que Belmonte ou Joselito".
Histoire "improbable" que celle de ces humbles Béarnais au savoir-faire renommé par-delà les fontières et qui tapent la causette avec les géants Belmonte et Gallito.
L'émigration est un pan essentiel de l'histoire béarnaise (comme basque d'ailleurs) et cette courte plongée dans la rude vie des châtreurs de l'Ossau rappelle aussi ce que le monde des toros doit aux Béarnais ; n'oublions pas que la famille Domecq (on en pense aujourd'hui ce que l'on veut) est originaire des alentours de Sauveterre-de-Béarn...