23 février 2008

Clone-moi un Mouton




Autant ne pas y aller par quatre chemins, ne pas prendre la tangente. Lorsque Yannick nous a balancé l’info sur le clonage du semental de Victoriano del Río je me suis mis à rêver. Eh oui, je me suis mis à rêver à un clonage romantique ; même si les termes de clonage et de romantisme paraîtront sans doute totalement antinomiques à l’immense majorité d’entre vous.
C'est-à-dire qu’il va falloir commencer par vous sortir de l’esprit l’image facile du clonage tel qu’il sera probablement pratiqué, un clonage destiné à reproduire à l’infini, grosso modo, des sementales dont quatre-vingt-dix-neuf pour cent de la descendance ne sera pas capable de supporter autre chose qu’un simulacre de pique pour ensuite... vous savez quoi.
Car si l’idée de cloner une m... est effectivement affligeante, l’espoir de cloner un morceau d’histoire du campo bravo et ainsi remonter le temps m’apparaît terriblement plus excitante.
Il ne fait aucun doute, que dans les mains des taurinos, un clonage maîtrisé nous entraînera plus encore dans une Fiesta balisée, normée, monotone et sans surprise. Mais à l’inverse, le clonage mis au service de l’Afición pourrait nous ouvrir des horizons nouveaux, ou plutôt anciens, enfin nouveaux quoi.
Car il semblerait, en théorie, qu’il soit possible de cloner un toro déjà mort ce qui offre, avouez-le, des possibilités bien plus passionnantes que de s’esbaudir sur le clonage d’un Victoriano del Río, ou d’un Domecq de base.

Je n’aurai pas la prétention de rentrer ici dans des questions d’ordre philosophiques ou morales. Je me dis simplement que dans la mesure où le clonage existe, va être pratiqué par ceux qui ont la Fiesta entre leurs mains, rien ne nous empêche d’y mettre notre nez.
Et vous avez bien compris que le clonage auquel je rêve serait totalement à l’opposé de celui qui sera sans doute érigé en norme.
Ceci étant, il se pose le problème des résultats du clonage quant au moral et au caractère des toros clonés. D’après un vétérinaire avec qui j’ai pu en discuter, si le toro cloné ressemblera, d’un point de vue morphologique, comme deux gouttes d’eaux à son "modèle", rien ne semble certain en ce qui concerne le moral.
De nombreux critères entrent en ligne de compte et il n’est pas exclu qu’un brave donne « naissance » à un manso.
Dans la nature, ce qui se rapproche le plus d’un clone ce sont les vrais jumeaux. Et nous savons tous qu’au delà de leur ressemblance physique, de leur patrimoine génétique, ils peuvent présenter des caractères très différents voire totalement opposés.

Sans doute aurons-nous l’occasion de revenir sur la question. Des dents on déjà commencé à grincer. Imaginez donc le clonage de très vieux Miura, Veragua, pablorromeros... toute la variété et la richesse du campo bravo quoi...

Ah, au fait, si un de nos lecteurs scientifiques se sent de nous cloner, à moindre coût, les grands crus bordelais, je suis également preneur. Allez, et si on se clonait un p’tit Mouton ?