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01 septembre 2013

Veragua or not Veragua ?


Si la rentrée vous met le blues, et que vous trouvez la jetée de Capbreton trop bucolique, il ne vous reste plus qu’à vous rendre à la controversée novillada que donne Aurelio Hernando, aujourd’hui, à Las Ventas, en ouverture du « cycle des encastes minoritaires ». Un événement en soi puisque la polémique enfle sur l’origine à confirmer de ces toros annoncés Veragua qui ne le seraient peut-être pas autant que le prétend le charmant Aurelio, et puis aussi parce qu’il s’agit tout simplement d’une novillada complète d’un encaste devenu pièce de musée — jusqu’à ce qu’on nous démontre le contraire.


OrdenGanaderíaNúmeroGuarismoNac.NombreCapaPesoNovilleros
1
Aurelio Hernando
16
0
2/10
Bombonero
Negro
506
Jorge Escudero
2
Aurelio Hernando
17
0
1/10
Algarrobo
Jabonero
460
Diego Fernández
3
Aurelio Hernando
13
0
4/10
Extremeño
Negro bragado
490
Jesús Duque
4
Aurelio Hernando
4
0
4/10
Vieira
Negro salpicado
487
Jorge Escudero
5
Aurelio Hernando
14
0
4/10
Secretario
Jabonero
492
Diego Fernández
6
Aurelio Hernando
27
0
10/09
Casero
Jabonero
505
Jesús Duque
Sob.
Toros de Mollalta
8
0
10/09
Tremendo
Castaño
468
Sob.
Toros de Mollalta
20
0
5/10
Escandaloso
Negro listón
526







Alors, Aurelio, Veragua or not Veragua ? Affaire à suivre…


>>> Sorteo et photographies (de Juan ‘Manon’ Pelegrín) extraits du site Las-ventas.com.

02 mai 2012

Les choses rares


Un eral d'Aurelio Hernando à Orthez © Laurent Larrieu
Chose rare en ce mois d'avril, il fit beau. Chose rare dans cet entre-deux d'une élection présidentielle, la bonne humeur était palpable. Chose rare en ces temps difficiles pour la tauromachie, les vaches eurent de l'intérêt. Chose rare aussi, c'était gratuit.

>>> Retrouvez une galerie de cette tienta (vaches et erales de l'élevage Aurelio Hernando) sur le site à la rubrique « Ruedos ».

12 avril 2012

Prochainement, tienta à Orthez


À la fin du mois, les arènes du Pesqué d'Orthez seront le théâtre d'une première journée taurine à l'entrée gratuite heureusement terminée par une tienta de vaches d'Aurelio Hernando (origine Veragua).

Comment le sais-je ? Certainement pas après avoir visité le blog de la commission taurine de la ville d'Orthez — coorganisatrice avec les peñas La Lidia, Sol et Los Dos — puisqu'il n'en dit rien de rien…

Comment cela se fait-il ? Allez savoir !


>>>
Orthez Arènes du Pesqué /// Dimanche 29 avril 2012 14h30 /// Tienta de vaches d'Aurelio Hernando (Soto del Real, Madrid) pour Paúl Abadía 'Serranito', Juan Ortiz, Sergio Sánchez et Fabio Castañeda.


Photographie
Soto del Real, 2008 © Campos y Ruedos

27 juillet 2011

Orthez, panorama... photographique


Orthez 2011, paseo de la corrida de Dolores Aguirre Ybarra.
Retrouvez un panorama photographique de quelques-uns des temps forts "pluvio-aficionados" de Toros en Orthez 2011 dans la rubrique RUEDOS du site — des toros que vous pourrez débarquer chez vous, bien au sec, d'un simple clic. Vous pouvez aussi agrandir la photo du paseo et tenter de débusquer dans les travées, ou en piste si ça vous chante, quelques visages connus ou reconnus. Certains dans les gradins s'apprêtent déjà à donner de la voix... à juste titre ! L'avantage d'Internet c'est que vous n'aurez pas a ouvrir de parapluie.
Attention, grand jeu concours "Cibles & Bastos" : si vous arrivez à repérer, avec l'exactitude d'un horloger franc-comtois, l'emplacement de Fréderic 'Tendido69' Bartholin dans les gradins, vous serez l'heureux gagnant... d'un merveilleux coffret collector des œuvres musicales d'Amy Winehouse. Et là, comme lui, vous pourrez enfin crier : "No ! no ! no !"

>>> Pour la rubrique RUEDOSc'est par là.

25 juillet 2011

Les mauvaises manières


"Il faut comprendre, les corridas c'est avant tout de l'humain", disait Klein à la tortue Ninja hier soir. Sac à dos et poncho vert : la tortue ninja, c'était moi et je grognais sur les chevaux.
"Avant tout de l'humain" et je ne crois pas que nous professions quoi que ce soit d'autre sur ce site. De l'humain à tous les étages, pour le bien et le mal : dans le moindre poil de toro bravo, l'empreinte du ganadero et le hasard qui fait le reste, dans la corne parfois retaillée et lustrée, dans le choix difficile des titulaires et des sobreros, et dans tout le reste : une touche d'humain(s) et le toro en piste, la bouteille à la mer.
Ça aurait pu être pire ; il aurait pu pleuvoir... mais en attendant j'ai le cul trempé. 5 novillos, 1 suicide, 6 toros + 1 sobrero. Des Dolores dans le type et le moral, mansada encastée, baladant un danger intermittent dans des conditions poisseuses. Nous y reviendrons en images bientôt.
Frascuelo fut parfait du paseo jusqu'à l'entrée du premier cheval puis ensuite emporté par la bruine. Restait l'impression d'avoir vu sa couleur foutre le camp dans l'humidité ambiante : on ne fréquente plus ces choses-là à cet âge... Quelques toros astillés, des intempéries, des naufrages et des arrimones, il y avait de quoi voir hier à Orthez. Une corrida, sérieuse et véritable en piste.
Sérieuse alors la course ? Oui, très digne et diverse et qui ne rassure les toreros qu'au moment où la pyramide de la pique pioche et fouille la chair autour du morrillo (grand succès pour l'épaule, le dos et la rectification qui fait toujours un trou de plus). Peones empressés au quite comme un enfant enjoint de ranger sa chambre, autorités résignées. Enfin, pas tout à fait car lorsque le premier Dolores s'en fut s'emplâtrer sur le matelas dès l'entrée du groupe équestre en piste, à la plus grande indifférence de toute la torería environnante, l'alguacil (un certain Yannick Boutet, cavalier d'opérette à Dax) s'empressa avec une bonhommie de fin de banquet de venir déambuler un peu plus près de la scène depuis son callejón. La tête en arrière, menton et nez légèrement dressés comme si le voisin avait étouffé un pet, l'autorité de l'arène évaluait l'horreur de la scène avec le détachement de qui en a vu bien d'autres. Le picador pompait, carioquait, s'acharnait sur l'épaule... seuls s'échauffaient quelques zigs sur les gradins. Confit l'alguacil ? On pouvait le penser, soupçonner la digestion d'un repas chaud du côté de la Moutète voire la recherche d'un air frais où souffler une haleine encombrée d'esters d'Armagnac. Non, trois fois non car, délaissant la scène taurine pour les gradins, notre alguacil, par un large geste (ne dépassant pas le faîte de la talanquère), adressa un superbe et prolongé doigt d'honneur aux vindicatifs spectateurs. L'autorité en état d'ébriété s'offrait une fierté nouvelle à défaut d'une conscience. Plus tôt dans la matinée, le même costume de velours avait, en substance, très courageusement répliqué à l'assesseur de la présidente que cela ne servait à rien d'intervenir puisque les toreros n'écoutent pas. "Pensez bien ! 30 ans qu'ils ne m'écoutent pas !" Le reste de la corrida permit à l'"emplumé" de goûter du fond de son burladero intérieur quelques reproches justifiés et inutiles. 

Mais les mauvaises manières ne sont pas l'apanage d'un alcoolique dacquois en quête de mondanités et d'abrazos taurins, malheureusement. La course se poursuivait et les toros continuaient à fracasser leurs colonnes vertébrales contre des divisions de panzers équestres, dont l'envergure contraignait les picadors à des prouesses de souplesse s'approchant du grand écart facial (mais oui !).
Le Pimpi disparu, un légitime et émouvant hommage lui fut rendu lors du paseo. Ces choses humaines qui font la corrida avaient également conduit l'organisation orthézienne à reconduire la cuadra de caballos du regretté picador, dans l'espoir compréhensible qu'une année de plus pour la jeune entreprise aurait permis de régler quelques soucis dont nous nous étions déjà fait l'écho l'an dernier, notamment quant au gabarit des chevaux employés. Peine perdue, "l'espoir a fui vaincu vers le ciel noir", les novillos s'embarquèrent tout au long de la matinée en tongs face à des Everest de chairs et de protections, de même que les toros d'Aguirre. Au gabarit disproportionné, les chevaux ajoutèrent cette année le défaut de ne pas être dressés pour certains. Peu maniables (au point d'être conduits, pour les 3 et 5, à être menés par la bride), les picadors connurent les pires difficultés à mener leurs montures et citer certains toros. N'y tenant plus, un énergumène mélomane, confondu par le chagrin de sa disparition et l'impossibilité de voir se tenir un tiers de piques de qualité s'en fut rendre un hommage humide à Amy Winehouse alors qu'on ramenait le troisième cheval au patio : "On m'a dit les chevaux du Pimpi et j'ai dit : No ! no ! no !" Au manque d'éducation des chevaux s'ajouta celui de plusieurs palefreniers, menaçant l'énergumène endeuillé depuis le callejón. Ils n'avaient probablement pas goûté la reprise de "Rehab", l'ironie de l'allusion ni la gravité de la situation en piste. Qu'ils soient ici pardonnés. L'énergumène, c'était moi.

À nos amis de l'organisation orthézienne, après trois férias dans l'ensemble réussies, sérieuses et originales, je me permets de rappeler en toute amitié que le diable se cache dans les détails et que les combats qu'on veut gagner se mènent sans négliger ces détails. 
Je me suis permis de glisser quelques liens pertinents et agréables dans le texte, que vous consulterez si vous en avez le temps. 
Enfin, l'illustration est un hommage à Amy W. Puissions-nous tous nous y réconcilier.

03 mars 2011

Aurelio sous la neige


Le périph' sous la neige, Colmenar sous la neige, Soto del Real ensevelie. Rendez-vous au bar du restaurant à l'entrée du bled, comme toujours ou presque. Ici Madrid, pas loin, mars 2010, il neige comme vache qui chierait du coton. Et toutes les dimensions ont changé : le bruit, les distances, la perspective même d'un retour, de la suite du voyage. Il neige et la côte qui mène aux cercados devient vertigineuse au camion et les toros hypothétiques. Nous passons tout de même. Les jeunes sont agglutinés, au loin, les vieux éparpillés ici et là, calmes, comme patients. La neige qui tombe colle à tout ce qu'elle trouve, la pierre des murs, les branches, les clôtures, le premier plan de l'autofocus parfois. Tout est blanc, unanimement. Seuls les Veraguas d'Aurelio Hernando résistent encore. Au froid, à la pensée monochrome du jour : negros, colorados, et tous les savons sont sales ce jour. Le long poil d'hiver colle en mèches mouillées à la peau des novillos, il fait aussi froid entre les quatre murs de la salle de réception où l'on expose les souvenirs de la ganadería. C'est insolite mais pas plus pour Aurelio et son fils, viscéralement liés à ce campo et ces toros, à leur miracle "Veragua puro". Un lien sans l'ombre d'un doute, difficile mais obstiné. Les añojos ne sont pas plus rassurés que leurs aînés dans leur cercado enneigé, ils hésitent même à courir quand on le leur demande. Nous partons pour la deuxième finca, celle de Colmenar, plus bas, où nous attendent les vaches. La neige est plus anecdotique, la colline au loin semble simplement givrée et, sous les roues, la boue est familière. Le jour a légèrement bleui, tout va bien. Le poil humide dessine des arabesques sur les vaches, la végétation buissonneuse éclôt toujours çà et là, les branches noircissent les pensées torturées des arbres.
Sur la voie rapide qui monte le long de Colmenar, la silhouette de la ville décrit un arc de cercle dont seule la plaza de toros semble rompre l'harmonie. Devant le restaurant où m'attend ma voiture, Aurelio regarde son volant, l'air un peu grave et admet dans un haussement d'épaule qu'il rêve d'une opportunité sur le marché français.

Les rêves deviennent parfois réalité et Aurelio Hernando se présentera en novillada à Orthez en juillet 2011. ¡Suerte!

>>> Retrouvez sur www.camposyruedos.com, rubrique CAMPOS, une galerie consacrée à l'élevage.

24 novembre 2010

Communiqué de la commission taurine d'Orthez


La commission taurine d'Orthez vient de communiquer le nom des deux élevages retenus pour sa journée du dimanche 24 juillet 2011 :
Novillada : Aurelio Hernando (Veragua)
Corrida : Dolores Aguirre Ybarra (Atanasio Fernández / Conde de la Corte)

L'après-midi à l'occasion de laquelle les pupilles de Dolores Aguirre avaient fait leur retour en fanfare dans le coin s'était soldé par un franc succès, d'ailleurs salué par deux prix qui ont curieusement peu suscité d'échos dans les médias spécialisés : la course s'est vue en effet attribuer le prix de la meilleure corrida de la temporada à la fois par la section Sud-Ouest de l'Union des Clubs Taurins Paul Ricard et par celle de l'Association des Critiques Taurins de France. Nos lecteurs sont à peu près tous fixés sur l'importance que nous accordons à ce type de récompenses, mais ce silence assourdissant et inédit n'en laisse pas moins de me surprendre.

Tout cela est dépourvu d'importance, et ne vient pas troubler la joie que nous éprouvons à la lecture de ce communiqué. Certes, on eût aimé découvrir, dans le cadre de la corrida, un nouvel élevage dont cette petite (par la taille mais grande par l'originalité) arène s'est fait une spécialité fort appréciée des aficionados, mais comment bouder notre plaisir à la perspective d'assister au combat de ces fauves parmi les plus réjouissants et intéressants qu'il nous soit donné de voir ces dernières années ?

Le bonheur et l'adhésion sont complets s'agissant du choix des novillos d'Aurelio Hernando. Cet élevage, que nous avions découvert et visité pour la première fois le même jour que celui de Javier Gallego, avait immédiatement fait naître en nous de grands espoirs en raison de ses origines et du sérieux dont son propriétaire semblait vouloir faire preuve. Issue de la scission de la ganadería Hernando-Gallego, elle est aujourd'hui à la recherche de son propre destin ; la vitesse à laquelle les différences entre les deux soeurs s'étaient faites jour nous avait fortement impactés. Pour ceux qui ont eu la chance d'assister au combat des novillos de Javier Gallego à Céret, cette course n'en sera que plus passionnante.

En farfouillant dans le site, on doit encore pouvoir trouver la galerie présentant cet élevage, mais nul doute que la commission taurine d'Orthez rendra en temps voulu visibles sur son site des photographies plus à jour, histoire de tromper notre attente. Sans oublier, pour plus de détails sur l'historique et les origines de l'élevage, la fiche qui lui est consacrée sur le site www.terredetoros.com.

Photographie Un eral d'Aurelio Hernando © Laurent Larrieu/Camposyruedos.com

24 juillet 2010

Aurelio Hernando


Quelques petites nouvelles d'Aurelio Hernando, l’ex-associé de Javier Gallego qui vient de faire sa présentation à Céret. Les Veragua d’Aurelio subissent la crise, comme tous, donc pas de corrida pour cette année où ses toros « tan bonitos » sont partis pour les rues de la région de Castellón. Il y aura tout de même une novillada qui sortira à Cercedilla le 11 septembre. Et une autre, moins charpentée, reste à vendre.

Et pour compléter les informations sur cette jeune ganadería vous pourrez vous référer à son tout nouveau site Internet : http://www.ganaderiaaureliohernando.com/.

30 septembre 2008

Bon courage les petits !


Le dimanche 5 octobre 2008 aura lieu à la Maestranza de Séville, hors abonnement, une novillada de Prieto de la Cal. Voilà de quoi enthousiasmer les aficionados qui auront la chance de pouvoir se rendre sur le paseo Colón, en leur souhaitant toutefois que les cieux au-dessus du Baratillo seront plus cléments qu’à l’occasion de la dernière San Miguel.
Cette affiche est toutefois révélatrice de la grande frustration à laquelle nous sommes souvent confrontés dès lors qu’il s’agit d’assister à des courses de toros ou de novillos issus d’élevages aux origines autres que celle du « mono-encaste » que l’on voudrait nous imposer.
Les piétons chargés de les combattre et de les mettre à mort sont Alberto Gómez, Miguel Ángel Sánchez et Juan Carlos Cabello.
Le Valencien Alberto Gómez, né le 2 septembre 1987, a fait ses débuts en novilladas piquées dans les arènes de sa ville de naissance le 9 mars 2007 (novillo 'Descuidado', n° 108, 450 kg, de l’élevage de Falé Filipe, silence après avis). L’année de ses débuts, il ne revêtira qu’une fois l’habit de lumière, à l’occasion d’une novillada des fils de Ignacio Pérez Tabernero à Valdepiélagos (Madrid), écoutant par deux fois le silence de la sierra madrilène. La course de Prieto de la Cal sera sa cinquième de l’année, et donc la septième de sa jeune carrière de novillero, pendant laquelle il n’a reçu au mieux que les applaudissements des quelques villageois présents.
Miguel Ángel Sánchez fait ses débuts au Puerto de Santa María le 8 juillet 2007 face à un novillo de Torrehandilla auquel il coupe une oreille, de même qu’à son second adversaire. Ce sera néanmoins son seul paseo de l’année. A ce jour, on ne peut mettre à son crédit qu’une deuxième apparition, dans la même place où, le 12 juillet 2008, il combat deux novillos de María del Carmen Camacho (silence et oreille).
Quant à Juan Carlos Cabello, né le 17 septembre 1989 à Málaga, il fait sa présentation de novillero dans sa ville natale le 4 août 2007, coupant une oreille à chacun des deux novillos de son lot d’El Serrano. On le voit ensuite le 14 septembre 2007 à Adanero (Ávila), où il coupe deux oreilles à un novillo de Manuel Gimeno Sánchez après avoir reçu une ovation à la mort du Sánchez-Arjona combattu en premier lieu, ainsi qu’à Villanueva del Rosario (Málaga) où il récolte quatre oreilles et une queue de ses opposants de l’élevage de Los Recitales. En 2008, il fait sa présentation à Las Ventas (novillos de Salvador Domecq, silence après deux avis et silence), en France à Mugron (novillos de Torrealta, deux oreilles et silence) puis à Garlin (novillos de Gallon, ovation après deux avis et oreille), courses auxquelles s’ajoutent celles de Villa del Prado (Madrid), Málaga et Guadix (Granada). Avec six novilladas et douze bêtes tuées, c’est donc, et d’assez loin, le jeunot le plus « aguerri » du cartel que présente l’empresa Pagès.
Si l’on résume, nous sommes donc en présence, face à un élevage pas particulièrement réputé pour sa facilité et qui au contraire, pour que ses exemplaires puissent être jugés à leur véritable valeur, nécessite de véritables lidiadores, de trois novilleros ayant tous débuté avec chevaux l’année dernière, et qui totalisent ensemble pour la saison 2008 onze paseos !

Que les choses soient claires, il ne s’agit pas ici de rabaisser la valeur de ces trois jeunes hommes qui feront sans doute de leur mieux, avec les armes qui sont les leurs, pour se dépatouiller avec les pupilles de Don Tomás. Mais qu’une arène de l’importance de Séville ne parvienne pas à (et/ou ne prenne même pas le soin d’) attirer des novilleros plus expérimentés, même face à ce type de bétail, est plutôt attristant. Et le constat vaut même pour Madrid (il suffit de se souvenir de la récente course de Moreno de Silva à Las Ventas).
Les aficionados a los toros qui sillonnent les routes de France et d’Espagne à la recherche de corridas ou de novilladas originales et exigeantes sont malheureusement habitués aux déconvenues résultant de la piètre lidia offerte à des animaux qui demeurent par conséquent bien souvent inédits. La simple évocation de certains encastes (Veragua, Saltillo, Vega-Villar, mais aussi Santa Coloma alors que la rame Buendía, par exemple, était encore réputée parmi les figuras il n’y a pas si longtemps que cela) suffit à faire fuir en courant le novillero le plus humble, y compris dans les villages poussiéreux de Castille. Aurelio Hernando nous confiait, à l’occasion de notre visite, l’étonnement de l’un d’entre eux, tout heureux d’avoir rencontré sur sa route un novillo certes encasté et puissant mais en même temps noble et qui lui avait permis de triompher, en apprenant ses origines veragueñas (le lot était composé de trois bêtes d’origine Domecq et de trois novillos issus de Veragua) ; le gamin en question, qui ne connaissait semble-t-il rien aux divers encastes et à leurs supposées caractéristiques respectives, resta bouche bée et rétrospectivement frappé de stupeur et d’effroi.
On touche ici l'une de nos plus grandes sources de tristesse : la difficulté de voir toréer les élevages que nous affectionnons particulièrement par des toreros talentueux et dotés du minimum de technique nécessaire. Et au lieu d'apprendre aux jeunes à toréer, au lieu de leur apprendre ce que ces toros et leur lidia peuvent offrir en terme d'émotion, au lieu d'inciter leurs aînés plus aguerris à faire de temps à autre le geste de les combattre, au lieu de faire comprendre au plus grand nombre que c'est là que se cache le salut, on préfère faire disparaître ces élevages, et avec eux la caste, la bravoure (sous toutes ses formes), la sauvagerie, bref tout ce qui différencie un toro d'un taureau, et ce au profit d'un spectacle soi-disant humanisé que l'on dénature ainsi avant de le faire disparaître totalement. Il s'agit-là d'un bon exemple de ce qui s'appelle "tirer par le bas". Très bas.

25 avril 2008

Aurelio Hernando


La Cabaña Brava publie sur son site une entrevue avec Aurelio Hernando, ce sympathique et peu connu éleveur auquel nous avions consacré un reportage il y a quelques semaines. L'occasion de revenir sur cet élevage qu'il serait intéressant de mieux connaître dans les ruedos.

Deux reportages : Camada 2008 & Vacas y añojos ainsi que deux textes dans lesquels il est question d'Aurelio Hernando : ici et .

NB Le premier novillo choisi pour illustrer ce message ayant été recalé par un lecteur, il a été changé...

13 mars 2008

De Prieto de la Cal à Aurelio Hernando


Pour alimenter le débat de la robe « desconocida » du torito de Prieto de la Cal, j’ajouterais qu’il est classique de voir chez les vaches d’encaste Veragua des taches similaires mais de moindre importance. Vous pouvez le constater sur la photo ci-contre d’une vache de Aurelio Hernando, élevage présenté ici même tout récemment. Les taches sombres y sont multiples avec une présence toute particulière sur le museau. Cette dernière étant classique dans cette vacada et sur toutes les variantes des jaboneros, même les plus clairs virant sur le blanc. Cette remarque peut être étendue à d’autres vacadas de caste Veragua, je pense notamment à Wenceslada de Paz, devenu propriété des Fraguas.

Pour conclure, Aurelio Hernando nous expliquait récemment qu’une fois mouillés, les pigments inférieurs de certains pelages clairs se foncent, virant parfois au rouge. Ainsi, lorsqu’il pleut, certaines bêtes changent totalement de couleur, donnant naissance à un curieux jabonero en rojo. Une autre particularité troublante des pelages Veragua.

21 février 2008

"Aleas, ni los veas"… Campos de Castilla (II)


A en juger par l’accoutrement de nos deux hôtes, mari et femme, sur le bord de cette route de Castille quelque part à portée de vue des tours de la Castellana, tous deux revêtus de leurs plus beaux atours et nonchalamment accoudés à la portière de leur tout-terrain rutilant, nous ne misions pas une peseta sur notre rencontre. Et pourtant...
Et pourtant, nous allions au devant de l’un de ces après-midis commencés de façon anodine et qui se transforment, sans que l’on s’en rende vraiment compte dans l’instant, trop accaparés par un présent intense et profond, en une histoire marquée au fer rouge, de celles dans le délice desquelles on peut replonger tout à loisir, une fois le recul suffisant acquis.
Lui, la gora de tweed vissée sur le cap, bottes d’équitation cirées de près, cinglé dans un pardessus que ne renierait pas un lord anglais à feue la chasse au renard ; elle, les traits fins, les yeux bleus, les cheveux délicatement retenus en arrière, vêtue d’une tenue à mi-chemin entre le vestido campero de bon aloi et l’habit de week-end de la gentry « OxBridge ». Rien là de désagréable, bien sûr, bien sûr. Seulement voilà, lorsque l’on vient de parcourir un nombre de kilomètres dont on a perdu depuis longtemps le compte, à la recherche d’élevages oubliés aux origines certes prestigieuses mais considérées aujourd’hui comme rustiques, il y a de quoi être surpris. Et pourtant...
Et pourtant, avec sa dégaine de madrilène upper class de passage sur ses terres avant le retour dans les bureaux feutrés d’un immeuble cossu que l’on croit pouvoir deviner, là, à quelques kilomètres à vol d’oiseau, il nous conduit, l’air enchanté, vers sont petit élevage composé d’une quarantaine de vaches de ventre. Des vaches donnant naissance à ces taureaux vazqueños dont la seule origine suffit à faire fuir les novilleros les plus modestes. Car notre éleveur, malgré les apparences décidément trompeuses, n’a pas le profil du señorito qui a voulu s’offrir sa danseuse, comme d’autres, vivant à Paris, se payeraient un haras. Non, c’est bien un homme du campo qui nous reçoit, et il suffit pour s’en convaincre de quelques paroles échangées, d’un peu de confiance mutuelle gagnée.
Aurelio Hernando ne vit pas de l’élevage de ses taureaux de combat. Il possède et dirige un centre d’équitation à Soto del Real, fait commerce d’étalons, et ne semble pas avoir à se plaindre de son activité. Il ne s’en plaint pas d’ailleurs. Seulement voilà, au lieu de se contenter de cette passion dévorante, il a fallu qu’il en contracte une autre. Aurelio Hernando est aficionado, aime passionnément l’élevage et le campo, et dispose de quelques liquidités. C’est donc tout naturellement, et néanmoins en toute irrationalité, qu’il décide d’élever ces jaboneros dont personne ne veut plus, et ce depuis belle lurette quand il se lance dans l’aventure. Mais Aurelio s’en fout ; c’est la passion qui le guide. Et passion et raison... Bref, il s’en fout. Et pourtant...
Et pourtant, il verrait bien ses Veragua fouler le sable de toutes les plazas, et ne snoberait pas celles d’outre-monts. C’est la première fois que des Français (autant dire des extraterrestres) lui rendaient visite. Alors, face au spectacle fascinant de ses taureaux blancs, il nous conte les heurs de son trésor historique, faits davantage de tentaderos encourageants que de lidias intégrales dans la glorieuse plaza de toros. Mais la ganadería est récente, et tous les espoirs sont donc encore permis malgré le caractère pour le moins hasardeux du pari. Aurelio Hernando fait sa présentation en 2004, à Soto del Real, à l’occasion d’une novillada sans picadors ; en 2007, on coupe la queue de l’un de ses protégés. Aurelio veut y croire. La simple contemplation de ses estampes, le matin, avant de rejoindre le centre équestre, pourrait suffire à son bonheur. Mais tout de même, quand on élève des toros, et que l’on croit deviner en eux la bravoure et la puissance qui font les grands tercios de piques, comment ne pas espérer ? Comment ne pas vouloir y croire ? Et pourtant...
Et pourtant, une fois passée l’exaltation de la découverte, une fois bues avec délectation les paroles du ganadero, une fois imaginés en rêve les combats épiques que ces torrents de caste pourraient, peut-être, déverser dans le ruedo, il faut revenir à la triste et morne réalité. Nous ne verrons sans doute jamais s’élancer fièrement face à la cavalerie les trésors que Don Hernando et sa jolie épouse couvent encore de leurs yeux, rieurs et plein d’espoir, au moment où nous les quittons. Malgré les promesses que leur gardien nous répète comme une litanie sans fin, ses taureaux et les chevaux, Aurelio pourra continuer de les admirer, mais peut-être pas tout de suite dans leur rencontre. A moins que...
A moins qu’un organisateur un peu romantique, dont la passion dépasserait pour une fois la raison, décide de les faire se rejoindre dans ses arènes. Pour que les taureaux d’Aurelio Hernando ne soient pas seulement ces images presque irréelles que seuls quelques aficionados un peu fous peuvent admirer dans la placidité champêtre d’un cercado castillan, avant qu’ils n’aillent finir leur vie « al matadero ». Abandonnés là, morts, froids et roides, dans l’ombre sordide et anonyme.
Avant de reprendre la route de Castille, nous jetons un dernier coup d’œil en direction de la placita de tienta, celle-là même qu’avait érigée José Aleas, à une autre époque, dans un autre monde. « Aleas, ni los veas ».
Ne jamais oublier, l’odeur des endroits où nous irons.

>>> Retrouvez les galeries de photos consacrées à l’élevage d’Aurelio Hernando sur Campos y Ruedos & la fiche de l’élevage sur Terre de toros.