21 avril 2008

Sans produits...


En nous asseyant sur les sièges confortables de la Monumental de Barcelone pour le premier paseo de José Tomás version 2008 nous avions forcément en tête les souvenirs de 2007. Deux lots de Núñez Del Cuvillo avaient été proposés. Il y eut celui du mois de juin, évidemment, pour le retour que l’on sait, puis celui de septembre pour l’émouvante despedida européenne de César Rincón. Dans les deux cas, et plus particulièrement le second, deux encierros plus qu’acceptables, avec du trapío, cinqueño celui de la Merced ; le tout agrémenté d’une petite caste piquante qui donna du relief à l’ensemble.
Hélas, les Domingo Hernández Garcigrande d’hier, très limites de présentation, aux cornes trop douteuses pour être passées sous silence, ont été en outre extrêmement sosos, sans forces, sans personnalité, tardos et ennuyeux. Et sans matière première digne de ce nom ou à ce point avariée il n’y avait pas de grandes choses à attendre. Tomás, avec son premier, a bien laissé entrevoir son aguante phénoménale mais guère plus. Ce fut, à peine, une aimable petite mise en bouche. Le Juli a tenté de l’imiter, notamment avec son premier. Il semble vouloir grossir volontairement le trait, comme pour donner à sa démarche un côté ostentatoire, et ça ne finit pas de me convaincre. J’irai même jusqu’à dire que l’on touche à la vulgarité. Ça pèse sans doute plus, ça étouffe même, et je persiste pour ma part à préférer l’original à la copie. Quant à Finito, mieux vaut ne rien en dire. Bref, un coup pour rien. Dieu merci, la veille, chez Carme Ruscalleda, ce fut grandissime. Il faut dire que pour le coup, la matière première et les produits étaient à la hauteur du savoir-faire. On n'a rien sans rien...