C'est bien connu, seuls les abrutis ne changent pas d'avis. D’ailleurs, je l’ai entendu dire plein de fois par des aficionados ayant tourné leur veste ; enfin, ayant changé d’orientation je veux dire. Toristas, voire méchants le samedi, complaisants voire laxistes le lundi. Ça existe. J'en ai croisé. Allez comprendre. D’ailleurs, pendant très longtemps je n’ai pas compris, prenant ainsi le risque d’une déplorable et inexorable marginalisation.Evidemment, ce ne fut pas simple. Entre la moitié des collaborateurs de CyR présents à Séville et l'autre moitié rongeant son frein, despeñaperros muy p’arriba il a été très dur de s’entendre.
Je ne vous raconte pas : e-mail, re-e-mail, fax, téléphones portables, textos, et même pour finir visio-conférence.
Il faut dire que ces enfoirés qui picolent à Séville se sont même débrouillés pour trouver une borne Wifi en plein campo. Trop forts les p'tits gars ! Et donc, du coup, nous pouvons mettre en ligne quasiment en direct, juste après que la fumée blanche nous a enfin montré le chemin.
Car comme le dit la pub : « C’est pas toi qui vas à Internet, c’est Internet qui doit aller à toi... » Enfin un truc dans le genre.
Alors, vu la cacophonie ambiante nous nous sommes décidés à voter. Et ce ne fut pas simple, croyez-moi, très compliqué même. Nous avons même annulé quatre fois le scrutin avant de nous mettre enfin d’accord sur une méthode et un découpage géographique qui satisfassent tout le monde.
Je n’ai pas honte de le dire. J’étais personnellement tout à fait opposé à compter double le vote d’un Parisien pour l’unique raison qu’il baroude en plein campo, imbibé de manzanilla.
Je vous épargne donc les détails de ces grandes manœuvres politiciennes. Il faut dire que l’enjeu était de taille. En effet, Laurent, dans un éclair de lucidité, sorte de soubresaut aussi inattendu que salvateur a enfin vu la lumière. Je ne saurai dire si cela est dû à un excès de Léoville Las Cases ou à la simple idée de picoler un litron de manzanilla au Picadero mais, oui, la lumière fut...
Laurent a décidé de faire adhérer CyR à l’OCT. Quel con ! Après tout ce qu’il en a écrit...
Mais ses arguments ont su être convaincants pour nous tous (de toute façon, la moitié a mal aux cheveux en ce moment). Car Laurent a de l’ambition pour Camposyruedos et nous ne saurions l’en blâmer. Alors, non seulement CyR va adhérer à l’OCT sous peu, mais en plus, l’un de nous à l’intention d’en devenir à terme le président (dans un premier temps une vice-présidence - il y en a tellement actuellement qu’une de plus ou une de moins - est visée). Le projet est simple : la direction de l’OCT permettra à notre plateforme d’étendre son influence sur l’Afición unifiée. Enfin, car l’avenir doit être marqué du sceau de la diversification des supports, la direction de l’OCT nous ouvrira l’accès de son stand devant toutes les arènes françaises. Et ça n’est pas rien ! Camposyruedos a l’intention de publier moult livres qui pourront être proposés aux aficionados dans les meilleurs librairies de France et de Navarre, bien sûr, mais également sur le stand de l’OCT vis-à-vis duquel on imagine que chaque ville taurine adhérente aura à cœur de proposer, gracieusement, un emplacement exceptionnel. Actuellement, nos pauvres moyens financiers ne nous permettent pas de payer cet emplacement onéreux, d’autant plus que tous nos sous sont bus par les collaborateurs zélés qui zèbrent, à l’heure même où nous écrivons, les recoins du campo sévillan. Et vous le savez peut-être mais ça coûte un « paillat » une bouteille de Léoville Las Cases.
Ainsi, lecteurs chéris, Camposyruedos adhère à l’OCT, et ce, même en sachant qu’il sera difficile de partager une manzanilla lors de la réunion prévue avec notre Président de la République qui ne goûte guère les douceurs alcoolisées.
