Arènes Joseph-Fourniol de Vic-Fezensac, dimanche 23 mai 2010
L'après-midi, six Palha faiblards à l'allure plus que quelconque2, et pour tout dire indignes d'une plaza telle que Vic — quel intérêt de choisir un fer sortant deux fois à Madrid cette année ? —, me plongèrent dans un état proche de l'hypnose à peine troublé par le vaillant Aguilar, gâté au sorteo et pourvu de la panoplie complète du torero pueblerino. Quant à la grotesque vuelta accordée dans l'instant à son second, mieux vaut en sourire. Et qu'on fiche une bonne fois pour toutes la paix à ces braves mayorales...
Nous en étions aux saucisses à l'échalotte et les bouteilles tournaient bien plus vite que nos caboches. Il profita d'un improbable silence entre deux verres de chablis3 pour asséner, avec calme, une vérité intime que chacun de nous avait jusqu'ici toujours pris soin de ne jamais exprimer vraiment. « Bientôt, on n'ira plus aux arènes », il a dit. Même à Vic ? Vic la rurale qui ne saurait ni choisir son bétail ni « voir un toro »... Vic qui se polisse chaque année davantage. Vic qu'on aime, pourtant...
Pendant ce temps, Madrid célébrait un lot de Cuadri : la bonne nouvelle d'un dimanche de m... de mai sans toros.

2 Un Palha ça joue les gros bras en montrant ses « tatouages »...
3 Les vins de Chablis.
Images © Camposyruedos
« Dont le culte pour le toro de lidia... » & Deux Cuadri pour Vic, pardon, pour Madrid.