19 avril 2007

Casta santacolomeña


Ce dimanche 15 avril, je n’étais pas à Las Ventas pour assister à la novillada de Bucaré, fer propriété de Javier Buendía issu d’un partage, en 1996, de la célèbre devise Joaquín Buendía Peña.

Le lot était apparemment homogène — le 3e quelque peu efflanqué —, dans le type (prédominance Saltillo), d’où, entre autres, des cornes moyennement développées. Trois novillos furent salués par une ovation, un autre par des palmas — à Madrid, on fait encore la distinction —, et tous s’en allèrent avec leurs oreilles. L’agressivité, la caste et la mobilité des petits toros gris — ces empêcheurs de tourner en rond ! ― venaient de sérieusement embêter, le mot est faible, ceux qui étaient chargés de se colleter avec.

Dans les reseñas, comme de coutume, rien n’est écrit, ou presque, sur le comportement des novillos lors du premier tiers. Rien à l’exception de Juan Guillermo Palacios (Burladerodos), qui évoque des « varas traseras y excesivas », et de Sergi (faire un crochet par Toro, torero y afición), qui nous informe que les santacolomas « se dejaron pegar en el caballo, algunos incluso se arrancaron de largo, aunque se echó de menos algo más de fijeza ». C’est maigre. Et pourtant, pouvoir repérer clairement la suerte de vara dans les reseñas, montrer qu’elle existe encore, n’est-ce pas là un des moyens les plus sûrs de la défendre ?

Cela dit, on ne manquera pas de jeter un coup d’œil au reportage photographique de Juan Pelegrín, où l’on peut voir un picador en fâcheuse posture, et de visionner une brève séquence vidéo où l’on aperçoit un novillo se manger l’étrier qu’on lui sert et s’entamer le moral contre le blindage du cheval... Tout cela est consultable en cliquant sur le premier lien.

Bref, après les sorties intéressantes de l’année dernière, à Madrid et à Saragosse, de cette année, à Saint-Sébastien — dans une moindre mesure semble-t-il —, je suis personnellement ravi de constater que les Buendía, mes petits préférés pour ne rien vous cacher, confirment leur renaissance en emboîtant le pas de leurs frères de La Quinta. « Los novillos cortaron las monteras », dixit Juan Guillermo Palacios. Autrement dit, ils remirent une nouvelle fois les pendules à l’heure ; le comte de Santa Coloma devait être un sacré horloger...

Revue de presse Internet— Madrid 2006 : Bastonito, Pla Ventura et Luís Esteban.
— Saragosse 2007 : à venir, le dimanche 27 mai...

Image 'Peluquero', 503 kg, novillo de Bucaré © Manon