13 novembre 2005

Batacazo

Nous ne voulons pas la mort du petit cheval, mais quoi de plus authentique que ce féroce « batacazo » en plaza de Madrid ? Le picador est coincé contre la talanquera, la monture mort la poussière, la hampe de la pique, brisée, s’envole vers le ciel projetée par la violence inouïe du choc. Les mozos, plus proches de l’action que les toreros à pied, sont les premiers au quite et tentent courageusement d’éloigner de sa proie la bête furieuse.
Tout le drame taurin est dans cette scène de plus en plus rare, car de nos jours les toros vont plus souvent au sol que les chevaux ! Trop d’aficionados semblent s’y résigner. Le toro faible, c’est comme le chômage : insoluble...
Le cornu porte le fer de Dolores Aguirre. Ces dernières années, les tercios de varas les plus épiques par nous vécus (Madrid, Céret, Vic sous l’orage) nous ont été offerts par les pupilles de la banquière.
Inutile de préciser que les toreros ne se bousculent pas pour les affronter !

Texte de Joël Bartolotti tiré de Toros. Regards sur la tauromachie, Editions La Renaissance du Livre.