09 novembre 2012

Raffinés


Le monde est plein d’aficionados qui se disent raffinés et puis qui ne sont pas, je l’affirme, raffinés pour un sou. Moi, votre serviteur, je crois bien que moi, je suis un raffiné ! Tel quel ! Authentiquement raffiné. Jusqu’à ces derniers temps j’avais peine à l’admettre… Je résistais… Et puis un jour je me rendis… Tant pis !… Je suis tout de même un peu gêné de mon raffinement… Que va-t-on dire ? Prétendre ?… Insinuer ?… 
Un aficionado scribouillard véritable, valable, raffiné de droit divin, de coutume, officiel, d’habitude doit écrire au moins comme dans 6toros6… pâmer sur la nuance… Mundomachin, le blog à Lulu, troufignoliser l’adjectif… hemingwaytiser… merde ! enculagailler la moumouche, frénétiser l’Insignifiance, bailler ténu dans la pompe, plastroniser, cocoriquer dans les micros…
Révéler mes goûts subtils… mes projets de conférences… Je pourrais, je pourrais bien devenir aussi moi, un styliste véritable, un académique « pertinent ». C’est une affaire de travail, une application de mois… peut-être d’années… On arrive à tout… comme dit le proverbe espagnol : « Beaucoup de vaseline, encore plus de patience, Éléphant encugule fourmi. » Mais je suis quand même trop vieux, trop avancé, trop salope sur la route maudite du raffinement spontané… après une dure carrière « de dur dans les durs » pour rebrousser maintenant chemin ! et puis venir me présenter à l’agrégation des dentelles… Impossible ! Le drame est là.