25 mai 2006

Alejandro Talavante


Il est difficile entre le politiquement correct, voire plus, des journalistes taurins et les opinons tranchées des aficionados véritablement libres qui s’expriment sur le net de trouver deux opinions concordantes sur la féria de la San Isidro 2006.
Le miracle a pourtant eu lieu à l’occasion de la novillada du 24 mai 2006 (bétail de El Ventorrillo).

Que le très policé et transparent Zabalita de la Serna (ABC) ait vu en Alejandro Talavante la résurrection d’un certain José Tomás n’a eu que peu d’effet sur mon esprit encore embrumé lorsque je prends mon cortado du matin. En revanche, que l’appréciation de la presse politiquement très correcte, voire plus, soit partagée et corroborée par les écrits de l’afición réellement libre pour aboutir à une étonnante et joyeuse unanimité ne peut qu’exciter la curiosité de tout aficionado et donc nous exciter tout court.

Je vous propose ici une traduction approximative de la chronique «Desde el 7» publiée par Joaquín Monfil sur Opinión y toros. Et du coup, j’ai retrouvé l’espoir et l’envie de faires quelques centaines voire quelques milliers de kilomètres pour découvrir ce novillero : Alejandro Talavante. Ouf ! Il était temps. Souhaitons que la bonne nouvelle se confirme au fil de la temporada et croisons les doigts pour qu’il ne s’agisse pas d’un simple feu de paille.

Aún nos queda esperanza (extrait de la chronique publiée dans opinionytoros.com)
Les gens du tendido se demandaient si José Tomás était de retour. En tout état de cause et même s’il ne l’était pas l’impression de son retour était là. Un jeune de Badajoz, de 18 ans, qui répond au nom de Alejandro Talavante a donné une leçon de toreo durant toute la tarde. Tout ce qu’il fit, depuis le paseo jusqu’à sa sortie des arènes était plein de cette toreria qui nous manque tant dans l’actualité. Les aficionados qui n’applaudissent jamais applaudissaient à tout rompre, se frottaient les yeux et ne croyaient pas ce qu’ils étaient en train de voir. Cela est le toreo éternel. Et il a fait la vuelta la plus acclamée à Las Ventas depuis bien longtemps. Le meilleur de la feria jusqu’à ce jour et sans discussion possible.
Son professeur est Antonio Corbacho, le même qui s’occupa des débuts de José Tomás. Et cela se sent. Enfin un torero différent du reste de la majorité des pegapases qui garnissent les deux escalafons.
Il est certain qu’à ce jour il lui manque la technique du maniement de l’épée. Mais cela s’apprend, il est très jeune et la technique de tuer les toros est quelques chose qui peut s’acquérir avec des efforts et la pratique. Et aucun aficionado du tendido ne doutait de cela. Tout le reste de sa prestation a été empreint de ce sentiment que seuls les élus possèdent. Et les aficionados ont retrouvé espoir dans le futur. Si Talavente continue ainsi il va occuper une place laissée vide depuis le départ du diestro de Galapagar qui manque tant aux aficionados de toujours et à la fiesta tout entière. Il lui faudra avoir de la chance et qu’il ne tombe pas entre les mains d’une quelconque "mosca cojonera"...


D’après Joaquín Monfil & les photographies sont de Juan Pelegrín.