
Il ne s’arrête jamais, il doit même en causer la nuit au reflet de la lune, de ses vaches Santa Coloma. Vous feriez de même, plaisantins moqueurs, si vous aviez racheté une part, certes réduite, de l’élevage de San Martín.
Ángel Nieves García est un petit homme qu’une retraite méritée observe peut-être… mais de loin. Du haut de sa modeste taille coiffée de la casquette campera, il prend des allures victoriniennes, parle, parle, parle et parle encore de ses bêtes cárdenas, luceras, asaltilladas, caleceteras y otras más. Le Santa Coloma est là, sous ses yeux tout fiers, au détour d’un océan de mots. Le Santa Coloma de San Martín, c’est tout le Santa Coloma, tous les Santa Coloma, faussement purs ou réellement croisés. Coquilla, Graciliano, Buendía, Vega-Villar, Saltillo, un musée rêvé, par un Mexicain au patronyme venu d’Orient, Pepe Chafik. Il y a quatre ans qu’Ángel Nieves a donné à ses utopies d’aficionado madrilène une touche concrète, une réalité encore en construction. Originaire de Mayalde (province de Salamanque), petit bourg rural qui dort doucement sous le soleil d’hiver, il est naturellement revenu au pays, à deux battements d’ailes de cigognes du campo charro. Sa finca, si tant est que ce mot convienne dans le cas présent, pousse sous ses pieds trépignants, au milieu d’arbres encore enfants et de cailloux ridés. Ça aura de la gueule un de ces jours doit-il se dire quand les toros cacheront la ferraille. Ángel Nieves García a gardé de ses années d'aficionado madrilène le goût d’un toro fort, largement armé, ce qui ne convient pas nécessairement à certaines branches du Santa Coloma. Les quelques novillos qui roulent de leur attente les rides des cailloux témoignent de cette afición orientée autant qu’ils la mettent en question tant la diversité de l’encaste saute aux yeux et maintient les différents styles santacolomeños. Comme pour tout élevage, la sélection du petit homme sera décisive dans les années futures ; espérons seulement qu’il garde pure l’idée qu’il se fait de sa ganadería, un trésor génétique à conserver en le respectant.

Il nous a dit qu’un de ses toros (un ancien novillo qui aurait dû sortir l’an dernier à Saragosse) devait combattre dans la corrida concours "la plus importante de France". Trois jours plus tard, le Club Taurin Vicois annonçait que le toro de Clemares était finalement remplacé par un toro de Ángel Nieves , point.
Alors, Ángel avait dit vrai et son rêve, encore rouge brique, gagne lentement le trapío idéal qu’il a dû mille fois raconter au reflet de la lune, quand les Hommes n’écoutaient plus... ¡Suerte Ángel!
>>> Retrouvez la galerie de la ganadería Ángel Nieves García sur le site & la fiche de l'élevage sur www.terredetoros.com.
Les galeries des toros de Barcial, des novillos de Adelaida Rodríguez, et des toros de la corrida concours de la prochaine féria de Vic-Fezensac sont toujours en ligne sur le site et toutes les courses sont visibles sur le site du Club Taurin Vicois. Bonne féria de Vic...