
Il faut bien convenir que ces ganaderías n'ont pas répondu à toutes les attentes ces dernières années à Madrid. A part 'Pepón' en 2004, Miura a même connu deux fracasos consécutifs pour son retour à Las Ventas après une absence d'une dizaine d'années.
Que dire des ex-Pablo Romero qui semblent s'engluer dans une faiblesse alarmante et qui ont montré un piètre spectacle l'année dernière.
Si cette liste est intéressante, sorte d'éphéméride de la saison madrilène de l'année précédente, elle recèle toutefois certaines anomalies.
Je me demande par exemple pour quelle raison les ganaderías de Alcurrucén, Núñez del Cuvillo ou Garcigrande, j'en oublie certainement, ne font pas partie de cette liste. Loin de moi l'idée de défendre des ganaderías dites "toristas" face à d'autres, absentes de la liste, qualifiées plus couramment de "commerciales". J'ai donc relu les reseñas de cette même association concernant les trois élevages qui n'apparaîssent pas sur la liste :

- Alcurrucén : "sosos y descastados primero y sexto; noble y manejable el segundo; tardo y noble el cuarto..." ;
- Gargigrande : "correctos de presentación, justos de fuerzas, 3° inválido, mansos y descastados aunque nobles".
Que dire en outre des Palha qui furent "sin raza ni fuerza" lors de la Feria de Otoño 2005 ? Bref, sans vouloir faire de démonstration, je comprends tout à fait les motivations de cette association d'aficionados qui a la volonté de responsabiliser et les ganaderos, et l'empresa. Cette démarche est louable et peu d'arènes peuvent se targuer d'avoir un groupement d'aficionados aussi rigoureux. Néanmoins, soit cette liste est incomplète, soit elle me paraît injuste.

Enfin, je regrette que l'association mette au pilori des ganaderías fondées sur des encastes originaux voire en voie de disparition. Les Albaserrada, Miura, Pablo Romero ou Pedrajas ne sont pas si courants dans nos plazas (espagnoles ou françaises). Et même si elles se trouvent dans une mauvaise passe pour certaines, pourquoi ne pas leur laisser une chance, ne serait-ce que pour varier le panel ganadero de la saison madrilène. Il est parfois plus intéressant de voir courir six tulios "retors" que six Carriquiri ou six Núñez Del Cuvillo, vus et revus.

Félicitons-les tout de même de l'existence de cette liste qui met (peut-être peu mais tout de même) une forme de pression sur l'empresa et qui donne encore plus de rigueur à la première arène du monde.