18 septembre 2008

Un indulto comme un steak, et puis un coca aussi…

Ce fut assez curieux comme ambiance. Déjà il faisait un sale temps, il pleuviotait, il faisait froid. Le début d’un triste automne qui s’annonce, une arène au trois quart vide et des toros qui ont plus tendance à se traîner qu’à affirmer leurs origines. On ne pouvait pas dire que l’ambiance était des plus électrique. Une course sérieuse mais vulgaire. Ça sentait vraiment la fin de saison.

Le troisième Margé confirme le peu de force de ses frères, deux picotazos, deux simulacres. Ce n’est plus bien grave. On commence à en prendre l’habitude. A la muleta l’animal sera d’une grande noblesse. Il n’humilie pas particulièrement, ne fait pas non plus l’avion. C’est peut-être pour cela qu’il ne tombe pas. Et puis il n’a pas été piqué, et forcément ça aide. Par contre il se retourne loin, très loin après la sortie de la passe. Et ça aussi ça aide, surtout Salvador Vega qui n’en attendait probablement pas autant mais qui ne sut pas non plus en profiter vraiment.

Une histoire qui roule, pépère, et le respectable qui se chauffe vite. Mais ça aussi, surtout à Nîmes, il y a longtemps qu’on en a pris l’habitude. La fin de faena se profile, Salvador Vega reste lui aussi très profilé, marginal et lointain, lorsque subitement « tres indocumentados » comme dirait mon ami Bastonito, allez donc savoir pourquoi, se mettent en tête de réclamer un indulto.
Le pire est que c’était demandé sans conviction, sans passion, un peu comme on demande un steak à la serveuse de la cafétéria du bord de l’autoroute. Un steak s’il vous plaît, avec des frites, et puis un coca aussi. Tout cela était d’un vulgaire.
Salvador Vega qui sent le coup médiatique à porté de lame montre son épée au public, fait mine de s’interroger, balance trois passes de plus et demande un steak au président qui lui rétorque par un premier avis. La mayonnaise ne prend pas. Aujourd’hui la serveuse n’avait plus de steak, alors on s’est contenté d’une vuelta, sans passion, presque dans l’indifférence. Une vuelta vulgaire. Le reste de la course fut pire.

Je n’ai pas photographié aujourd’hui. Alors je vous illustre ce post par un souvenir des Margé dans les corrales vicois. C’est toujours ça de gagné...