26 septembre 2008

Et si nous parlions toro ?


Le très sérieux et actif Centro de Investigación del Toro de Lidia – CITL (Centre d’Investigation du Taureau de Combat) a récemment rendu public le lancement, prochainement, d’un projet intitulé « Caracterización genética y morfológica de encastes de la raza de lidia en situación de riesgo en Castilla y León » (identification génétique et morphologique d’encastes de la race de combat en situation de risque en Castilla y León), qui sera mené par une équipe dirigée par Marta Hernández Pérez.
De façon générale, l’objectif poursuivi est d’identifier les encastes en risque d’extinction dans la communauté de Castilla y León, dans le but d’établir un programme de préservation de ces origines que l’on peut malheureusement qualifier d’espèces en voie de disparition, alors qu’elles constituent la base de la diversité du taureau de combat. En effet, il est bon de se rappeler qu’il existe parfois, génétiquement parlant, plus de différences entre deux élevages qu’entre une ganadería de braves et un troupeau de… moruchos.

A ce titre, les scientifiques impliqués auront pour mission :
- d’abord, d’identifier les individus qui se rapprochent le plus des prototypes respectifs de la caste Jijona et Morucha-Castellana (nous leur souhaitons bien du courage !), et des encastes Gamero Cívico, Vega-Villar, Santa Coloma et Saltillo (il y a là davantage de facilités), au sein des élevages qui conservent des animaux issus de ces origines encore aujourd’hui ;
- ensuite, de caractériser et de diffuser la valeur culturelle et historique de ces encastes, et
- enfin, de créer et de gérer une base de données.
L’étude sera menée pendant la période de janvier 2009 à décembre 2011.

Nous serions tenté d’ajouter, au-delà de la valeur culturelle et historique de ces encastes, leur valeur tauromachique, en ce sens que de nombreux élevages inconnus dans les produits desquels coule encore un peu de ces sangs prestigieux sont de nature à apporter l’originalité, la diversité et l’émotion qui font si souvent défaut dans nos arènes. Mais cela, ce n’est pas au CITL qu’il appartient de le cultiver ; c’est aux organisateurs de le faire, et aux aficionados de s’en réjouir.
Le CITL, quant à lui, réalise des études, des essais et des travaux d’investigation relatifs à divers sujets regardant l’élevage de taureaux de combat (alimentation, reproduction, aspects sanitaires, génétique, etc.). Il organise également des journées de formation, souvent en partenariat avec les universités de Madrid, León, Salamanca et Cáceres.
Pour ceux que cela intéresse et qui ne connaîtraient pas encore, il existe un fabuleux instrument très utile à notre passion, mis à notre disposition par le CITL : le “Centro Etnográfico y Bibliográfico Virtual del Toro de Lidia” (Centre Ethnographique et Bibliographique virtuel du Taureau de Combat). Vous y trouverez une mine d’informations passionnantes à cette adresse : http://www.cetnotorolidia.es/.

A notre bien modeste niveau, nous nous efforçons de faire découvrir quelques-unes de ces ganaderías, dans l’espoir un peu fol de les voir un jour fouler le sable de nos arènes. Si les débats sur la supposée opposition torista-torerista vous laisse froid comme les plaines de Castille au mois de février, vous pouvez toujours vous replonger dans Terre de toros et dans la section « Campos » de notre site. En attendant les prochaines nouveautés...

Hors sujet Aimer et apprécier avant tout le toro n'empêche pas d'aimer (ou pas) la tauromachie de José Tomás, et encore moins de nous faire l'écho d'opinions et de sensibilités différentes. Les semaines à venir donneront à ceux de nos lecteurs qui nous reprochent nos dérives d'échanger sur des sujets plus proches de ce qui, dans leur esprit, fait la spécificité de Campos y Ruedos. Espérons que cela sera davantage le cas que dans le passé...