L’heureuse cité s’est vue décerner dernièrement le Grand Hélicon récompensant la féria la plus… festive. Précisons que la ville doit sa renommée à la qualité de son orchestre, unique formation capable de jouer, sans la moindre interruption, du paseo jusqu’à la fin des corridas. Un régal pour le mélomane qui sommeille en chaque aficionado. Ici, tout vous pousse à avoir de l’oreille.
Intéressons-nous maintenant au fleuron de son patrimoine : l'école taurine, une institution de réputation internationale reconnue pour son enseignement performant et ses méthodes pédagogiques « en pointes »… de l'innovation.
« Kévinito ?
« Kévinito ?
— Présent.
— Dylanito ?
— Présent.
— Michelito ?… Michelito ?…
— Il est en vacances, m’sieur, au Mexique.
— En vacances ? Merci, Momojito. Bon, pour ceusses qui sont nouveaux, dans une arène, faut pas dire m’sieur. Faut dire Maestro, et quand je fais l’appel, faut répondre suerte. Pour être torère, faut parler torère. Un torèrrrasse, il a de la disciplinasse. Allez, ceusses qui ont une alternative à préparer, en plaza ! On répète le dernier tiers. Pour les deux autres, on verra plus tard. Domecquito, au carretón, tu fais le toro.
— C’est toujours moi, Maestro.
— Domecquito, respect. Tais-toi ou je te coupe une orejasse ! Ceusses qui font les banderillères, derrière les talenquères ! Et quand la faena commence, vous dites bieeeen ! De plus en plus fort ! Y faut de l’É-MO-TION, c’est de l’art. Bieeeen ! Qué torèrrasse ! Qué faenasse ! Muzica !
— Dylanito ?
— Présent.
— Michelito ?… Michelito ?…
— Il est en vacances, m’sieur, au Mexique.
— En vacances ? Merci, Momojito. Bon, pour ceusses qui sont nouveaux, dans une arène, faut pas dire m’sieur. Faut dire Maestro, et quand je fais l’appel, faut répondre suerte. Pour être torère, faut parler torère. Un torèrrrasse, il a de la disciplinasse. Allez, ceusses qui ont une alternative à préparer, en plaza ! On répète le dernier tiers. Pour les deux autres, on verra plus tard. Domecquito, au carretón, tu fais le toro.
— C’est toujours moi, Maestro.
— Domecquito, respect. Tais-toi ou je te coupe une orejasse ! Ceusses qui font les banderillères, derrière les talenquères ! Et quand la faena commence, vous dites bieeeen ! De plus en plus fort ! Y faut de l’É-MO-TION, c’est de l’art. Bieeeen ! Qué torèrrasse ! Qué faenasse ! Muzica !
— De la muzica, y’en a déjà, Maestro.
— Ah, oui ! No pasa nada, l’habitude. Estocade ! Faut la vendre cette épée, faut la vendre, le reste, on s’en fout. Les peones, attention pour les trophées, tous en chœur… Torero ! torero ! torero !
— Maestro, maestro, Dylanito a collé une torgnolasse à Kévinito qu’a traité sa madré !
— Oh ! fan de… C’est l’heure des piques, ça va saigner ! »
Quittons à regret ces artistes en herbe non sans avoir savouré la richesse du fragnol, cet argot du callejón au charme indéfinissable.
Quelle leçon, Maestro !
Image Francisco de Goya, Niños jugando al toro de Goya — Musée de la Fondation Lázaro Galdiano à Madrid.
— Ah, oui ! No pasa nada, l’habitude. Estocade ! Faut la vendre cette épée, faut la vendre, le reste, on s’en fout. Les peones, attention pour les trophées, tous en chœur… Torero ! torero ! torero !
— Maestro, maestro, Dylanito a collé une torgnolasse à Kévinito qu’a traité sa madré !
— Oh ! fan de… C’est l’heure des piques, ça va saigner ! »
Quittons à regret ces artistes en herbe non sans avoir savouré la richesse du fragnol, cet argot du callejón au charme indéfinissable.
Quelle leçon, Maestro !
Image Francisco de Goya, Niños jugando al toro de Goya — Musée de la Fondation Lázaro Galdiano à Madrid.