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25 septembre 2013

Si t’es pas content, va à Béziers !


Tous les grands penseurs actuels de la tauromachie s’accordent sur un point : ces dernières années, la corrida a beaucoup changé. Certains voient dans cette évolution un mal devenu incurable, d’autres se raccrochent aux branches et, au gré du vent qui souffle sur le phare, dénoncent ceux-là mêmes qu’ils défendaient encore hier, et le reste n’a de toute façon aucune idée sur la question tout occupés qu’ils sont à recopier Mundotoro sur leur site internet, ou à pleurer face aux inconséquences des antis en vadrouille dans les Landes cet été. Bref ! La corrida a changé, et ces dernières années ont vu l’apparition et/ou l’affirmation de certains phénomènes et pratiques tels que les fundas, les arreglados, qui ont réglé leur compte à l’afeitado, les toreros qui communiquent sur leur capacité à choisir eux-mêmes les élevages qu’ils seront amenés à combattre, les empresas qui placardent une affiche sur laquelle, moins d’un mois avant l’événement, la mention « ganadería à désigner » tient lieu et place d’un nom d’élevage, les empresas, encore (la même que la précédente, en l’occurrence), qui, dans un livre, sont capables de balancer qu’elles ne touchèrent aucun bénéfice de la Très Sainte Corrida du 16 septembre 2012 (pas celle de Céret !). La liste est longue, malheureusement, et vient même de s’agrandir… Ainsi, tout le monde a pu constater, ces derniers lustres, la place grandissante qu’occupait l’indulto dans le cœur du public de corrida. On « indulte » pour un oui, pour un non ; sur les gradins, plus personne ne voit rouge, mais bien plus sûrement orange. Dans cette mode de la vie rendue, il convient aujourd’hui de rendre hommage aux arènes de Béziers, qui ont, cet été, poussé la pratique jusque dans ses derniers retranchements, si l’on ose écrire.

Août 2013 : Sébastien Castella est annoncé en solo à Béziers (original, ces derniers temps, les solos et mano a mano !) devant six toros de six ganaderías différentes. Parmi celles-ci, ressort le nom de Victorino Martín, que le public n’a pas coutume de voir combattre par le héros local. Ceux qui recopient Mundotoro parlent de « geste », les autres ne pipent mot, car il faut du courage pour assister à la féria de Béziers, et ils savent déjà qu’ils n’iront pas. Début août (la corrida étant prévue le 16), dans un communiqué de presse, le matador déclarait : « J’avais choisi un toro de Victorino Martín, magnifique, dont l’éleveur m’avait montré les notes, lesquelles offraient beaucoup de garantie. Malheureusement, il est mort au campo. »

Mince alors ! Et comme il est de notoriété publique que Victorino possède une camada très courte, il fut impossible de choisir un autre toro chez lui, et le matador, soutenu par l’empresa, on imagine, s’en alla chez Zalduendo trouver la perle rare.

En vérité, ô lecteur, en vérité… le toro de Victorino Martín prévu pour ce jour-là n’est pas mort et il gambade aujourd’hui même dans son campo de « Las Tiesas » ! Béziers a donc franchi le stade ultime de l’indulto : gracier un toro sans même l’avoir fait sortir en piste, sans même l’avoir embarqué ! Trop forts, à Béziers !

Vous comprendrez aisément que nous ne pouvons dévoiler l’identité de nos informateurs et que, n’étant pas journalistes, comme ceux qui recopient Mundotoro, nous n’avons pas fait le voyage en Estrémadure pour aller caresser le ressuscité, que l’on tient, paraît-il, très loin des appareils photo. Manquerait plus qu’on érige une cathédrale !

20 septembre 2013

Indulto tragique à Baza


Ils ne se vantent pas de tout, les taurinos ; Mundochoto et les autres ont l’info sélective. Là, il s’agit d’un indulto qui a tourné au ridicule, ou au tragique, c’est selon.
 À Baza (Grenade), El Cid a gracié un toro du fer de Benjumea. Impossible de faire rentrer l’animal dans les corrals. Résultat des courses : un assoupissement par tranquillisants, par là, puis retour à la case départ, en tracteur…



10 août 2013

Grand jeu concours de l’été « Oui mais lequel ? » (suite)


Because on va pas se faire gâcher l’été par monsieur Gallardo.

Because même Barth au sixième il a rien pu faire, même si ça a dû faire rire Muñoz…

Because Larrieu est de trèèès mauvaise humeur d’avoir dû s’avaler six m… enfin, six… enfin, rien quoi…

Because il va bien y avoir un événement historique cet été « à quelque part ».

Because… because monsieur Gallardo, franchement, vous z’avez pas honte ?!

Because on est bien décidé à faire gagner un livre…

C’est reparti… Les règles demeurent évidemment inchangées : ne sont (toujours) pas autorisés à jouer pour des raisons qui se comprendront aisément : Dieu, Marie, Ricardo Gallardo (manquerait plus que ça), Simon Casas ET Robert Margé, les toros de Fuente Ymbro (oui, oui…), la buraliste qui ressemble à un castor, Lance (a lot) Armstrong, Mireille Mathieu, Brigitte Bardot, Patrick Beuglot, Frigide Barjot, Rihanna, Diego Maradona, Émile & Images et la duchesse d’Albe, ainsi que le président, ses assesseurs, le maire et son conseil municipal… et la bodega anticorrida de Béziers… Eh oui, cette année, à Béziers, y’a une bodega anti… Une bodega anticorrida pendant la féria ! Faut être sacrément con quand même. C’est un peu comme si un type pénétrait dans une boîte gay en criant : « Mort aux pédés ! » et s’étonnait ensuite de s’être fait péter la gueule… On pourrait penser que c’est cojonudo ; c’est surtout de la provocation gratuite, ou pas, c’est selon… Minable, c’est certain.

Allez, on joue !…

06 août 2013

Grand jeu concours de l’été « Oui mais lequel ? »


Tu n’as jamais vu d’indulto de ta vie et tu rêves d’assister à cette grand-messe de la multiplication des passes ? T’es passé à Lourdes et tu n’as pu assister à la renaissance de Germaine, qui a vu disparaître son hernie hiatale sous le porche de la grotte bondée d’envieux en fauteuil roulant ? T’as joué au loto pendant dix ans et le seul gain que t’as offert la Française des jeux est l’obligation d’assister à l’atroce réalité quotidienne que t’offre la déliquescence physique et psychique de ta tarée de buraliste chez qui le sourire cousine avec la gueule d’un castor canadien passé sous les roues d’un truck américain chargé à mort et lancé à fond ? T’es un loser du miracle, un raté du prodige, t’y es pour rien, mais t’as les boules. 

Tout va changer pour toi ! 

Samedi 10 août 2013, à partir de 18 heures, tu entreras dans le cercle VIP des ravis de la crèche, des qui ont vu, des qui y étaient, des à qui un signe a été fait. 

À Campos y Ruedos, on le sait (on connaît Dieu, Marie, le patron du loto et Alain Lartigue), ça se passera samedi 10 août 2013, dans les arènes de Bayonne, à partir de 18 heures : un toro de Fuente Ymbro va être « indulté » ! Et toi, loser d’une vie, tu y seras et tu auras vu ! 

Le seul point mal éclairci par notre pythie à nous est de savoir lequel va être « indulté ». Le 1, le 2, le 3, le 4, le 5 ou le 6 ? Quine ! 

Alors pour faire chier la Providence, lançons les dés et titillons le hasard : le premier qui parie sur le bon numéro du toro de Fuente Ymbro qui sera « indulté » samedi 10 août 2013, par Iván Fandiño (y’a que lui, c’est la crise à Bayonne), recevra en récompense de sa divine pioche un exemplaire gratuit et dédicacé de Campos y Ruedos 03.


Conditions du jeu Ne sont pas autorisés à jouer pour des raisons qui se comprendront aisément : Dieu, Marie, Ricardo Gallardo, Simon Casas, les toros de Fuente Ymbro, la buraliste qui ressemble à un castor, Lance (a lot) Armstrong, Mireille Mathieu, Brigitte Bardot, Patrick Beuglot, Frigide Barjot, Rihanna, Diego Maradona, Émile & Images et la duchesse d’Albe, ainsi que le président, ses assesseurs, le maire et son conseil municipal. 

NDLR — Sera considérée comme gagnante la personne qui aura laissé le premier commentaire avec le numéro de sortie du toro. Évidemment, les votes anonymes ne seront pas pris en compte.

17 juin 2013

La Fiesta par SMS


Samedi
Ma copine Anka : « Tu viens à Istres, demain ?
— Bof… Victorino… Après Arles et Madrid, je vais m’épargner Istres… Je préserve l’afición qu’il me reste… »

Dimanche
Anka : « Istres t’aurait achevé !
— Ah bon ?
— Ouaip… Imprésentables… Une seule pique pour la plupart…
— Aïe ! Victorino…
— Et Castella qui passe à côté du meilleur de l’après-midi…
— Et Aguilar ?
— Aguilar, bien plus mature qu’avant, plus posé…
— Bon… On se voit à Saint-Gilles ?…
— Oui, Saint-Gilles, peut-être que les Ibán… Peut-être…
— Tu peux m’envoyer une photo d’hier ? Ça fera un post débile.
— OK… lol
Ben ouais, quoi, c’est par SMS…
— Et l’indulto de samedi ?
— J’y étais pas, mais il n’a visiblement pas été piqué… »

Normal…


>>> La photographie est de ma copine Anka.

24 octobre 2012

Et maintenant ? (III & fin)


‘Ingrato’. Qui connaît ‘Ingrato’ ? Qui se souvient de ‘Ingrato’ ? Bien sûr, vous qui traînez inlassablement sur ce site avez sans doute une vague idée, tout comme vous l'avez de ‘Arrojado’, ou de ‘Jazmín’, ou de ‘Calabrés’, ou plus encore de ‘Desgarbado’. En fait, de tous ces toros qui ont livré leur « dernier » combat de main de maître, au point qu'ils ont gagné leur salut ces derniers mois, ces dernières années, ‘Ingrato’ fut le dernier, combattu le dimanche 16 septembre par qui vous savez où vous savez. Aujourd'hui, il paît paisiblement dans les plaines de l'Alentejo.

Mais je vous le redemande, vous qui l'avez vu, vous souviendrez-vous de lui ? Je veux dire, VRAIMENT de lui ? Tenez, là, si je vous demandais de me parler de ‘Ingrato’, ou de ‘Arrojado’, ou bien encore de ‘Desgarbado’, quelles images, quels faits vous reviendraient immédiatement en tête ? Moi, de ce dernier, j'ai le souvenir d'un joli toro noir, bien fait, sans excès, poliment cornu, sans difficultés, sans vice, sans mauvais œil, sans rate et qui galope tête en bas, à droite, à gauche, en haut, en bas, en travers — ce qui n'est déjà pas mal, je vous l'accorde —, avec l'air d'avoir oublié tout autre principe de vie pour courir, courir et courir encore et courir toujours, comme s'il avait perçu là la clé de son salut : « Cours ‘Desgarbado’, cours et ne pense à rien, cours juste, c'est ta seule issue, c'est ton unique chance. » Alors il courait, beaucoup, toujours… et, aujourd'hui, il vit.

Haile Gebreselassié, au marathon de Berlin de 2008, l'avait compris aussi, lui qui avançait sur une moyenne de 21 km/h, parcourant les 42 bornes en… deux heures et quatre minutes ! À part ‘Desgarbado’, qui dit mieux ? Mais ni pour ce dernier ni pour ‘Ingrato’ il ne saurait être question d'école éthiopienne ou kenyanne, mais plutôt de la quasi exclusive casa Domecq, seule et unique à former les grands marathoniens des ruedos, convenables à l'indulto 2000. Voyez plutôt : ‘Desgarbado’ est un toro de Victoriano del Río (Juan Pedro Domecq), ‘Arrojado’ de Núñez del Cuvillo (Osborne/Núñez), ‘Jazmín’ de Jandilla (Juan Pedro Domecq), ‘Calabrés’ de Daniel Ruiz (Jandilla) et ‘Ingrato’ de Parladé (Juan Pedro Domecq). La démonstration est éloquente et ne peut souffrir d'aucune contestation quant au fait que les toros d'origine Juan Pedro Domecq sont visiblement les seuls à présenter effectivement les caractéristiques idoines pour provoquer la grâce.

Mais, en plus d'une infinie noblesse et d'une patate olympique, on ne pourra malheureusement pas les soupçonner d'une bravoure sans faille et de n'avoir jamais fait douter l'aficionado. Oserais-je rappeler qu'il ne serait pas envisageable de parler d'indulto si l'on imaginait seulement qu'ils n'aient pas été piqué plus que poliment ou qu'il présente un pet de mouche de mansedumbre ? Mais on ne fera que soupçonner, car aucun n'est en mesure de nous affirmer qu'un seul de ces toros ci-dessus nommés ne fit front face au peto, trois fois et plus, sans la moindre hésitation, le moindre pet en travers, la moindre démangeaison du croupion, la moindre pupille humide, mais avec les certitudes revanchardes et les convictions guerrières qui font d'un toro un adversaire intégral, un combattant absolu, un taureau de combat complet. Et ne me parlez pas de brave noblesse, s'il vous plaît ! Alors non, non et non, la rareté étant le propre de l'exception, gracier n'est pas chose courante et ne devrait pas commencer à l'être, surtout pour de mauvaises raisons !

Vous aurez beau chercher, vous ne trouverez aucun témoignage insinuant qu'une seule de ces terreurs fut d'une bravoure totale et absolue, et d'une farouche mais saine agressivité dans ses charges, les répétant à l'envi avec la détermination de celui qui veut le dernier mot, pour remporter la joute et prendre la place du maître des lieux, du centre du ruedo jusqu'aux gradas sol. C'est vrai, on a parlé de toro de classe, de catégorie, d'infinie noblesse, de grand toro qui permettait, qui répétait, mais pas de toro parfait, complet, sauvage, de tempérament et d'une grandeur d'âme de géant, “bravassse”, exceptionnel, mettant les cornes, le front, les naseaux, les 18 en alu plantés dans le sol et hougnant à s'en faire péter les os dans la forteresse matelassée, percutant lourdement comme cent turcs et répétant l'opération d'ici, de là-bas, de la cave, du grenier ou du fond du salon, plantant sa gueule brûlante dans les costiches du bourrin et ne songeant à rien d'autre qu'expédier la barbaque sur les sommets de la sierra de Guadarrama, avant que de plonger sauvagement dans toutes les muletas du monde comme mille Michael Phelps dans un bassin londonien, comme un seul Fui Fui Moi Moi pendant quatre-vingt-dix minutes dans les premières lignes de la National Rugby League en priant toutes les vierges du ciel pour qu'il y ait des prolongations.

De ‘Ingrato’, je ne sais rien, ou presque… car on ne m'en a rien dit, ou presque. Oserais-je le dire ? Le toro parfait, le seul qui puisse suggérer la grâce, aucun ne l'a vu. Pas même à Nîmes, pas même José Tomás… Je me souviens parfaitement de l'histoire merveilleuse de ‘Bastonito’ — qui s'appelait officiellement ‘Bastoncito’ —, celui du Rincón de 1994, qui promena la cavalerie tout autour de la plaza sans décrocher le moindre regard vers les gonzesses en barrera, celui-là même qui allumait des scuds à chaque toque du Colombien, qui crachait du feu à chaque plongeon dans l'étoffe de l'indien, qui invitait le diable dans chacun de ses hachazos et ne se laissa même pas tuer, résigné ou perdant, porté qu'il était par l'incroyable détermination qui coulait dans ses veines. Non, encore aujourd'hui, on ne sait toujours pas qui de l'homme ou de la bête a écrit l'histoire, mais ‘Bastonito’ mourut, car tout « toro para la historia » qu'il fut et restera, il n'a jamais été question de son salut — même le cosmique Simon répétait qu'il aurait été « hérétique » de lui accorder le moindre hommage posthume. Mais ‘Bastonito’, bien mort, est un toro pour l'histoire. Pas ‘Ingrato’, pas ‘Calabrés’, pas ‘Arrejado’… Tous bien vivants, pourtant, parce que jugés aptes à représenter l'élite dans l'art d'être un taureau de combat des années 2000, et parce que, d'évidence, il manque à ce public, une référence en la matiére. Soit.

D'abord, petit détail anodin, ces toros ont tous été toréés lors de corridas dites « toreristas », par  Miguel Ángel Perera, José María Manzanares, Daniel Luque ou José Tomás. Je veux dire par là que ces toros ont tous été toréés par la fine fleur du toreo actuel, les poignets les plus savoureux, les muletazos les plus envoûtants, ceux-là même qui, cela ne vous surprendra pas, réquisitionnent systématiquement ces toros-là, ceux de l'école Domecq notamment, possédant donc toutes les caractéristiques pour l'exercice de l'indulto. Y aurait-il là un rapport de cause à effet ? Certainement, OUI ! Ces toros sont mis en avant par les plus fins toreros, et l'on pourrait dès lors se demander s'ils sont graciés pour avoir démontré leurs exceptionnelles valeurs dans toutes les étapes de la lidia, ou grâce au génie des maestros qui savent mieux que quiconque aller chercher là, tout au fond, ce que le bestiau ne soupçonnait même pas avoir en lui-même ! C'est un bel exploit, j'en conviens, mais pas celui requis pour sauver les toros. En gros, sont-ils vus beaux dans la lidia, ou dans le seul exercice du toreo ? Sont-ils de grands toros complets, ou juste de grands toros de troisième tiers ?

Vous conviendrez avec moi qu'un toro qui brille du premier tiers au dernier sans fléchir, à aucun moment, presente d'autres arguments pour l'indulto qu'un qui fut épargné, égratigné dans les basses œuvres du début de lidia pour mieux exprimer sa fraîcheur dans la dernière étape, désormais la plus distrayante ? Et pourtant, c'est bien ce qui ressort généralement des observations de ceux qui ont assisté à ces indultos. Hormis d'avoir répondus magnifiquement présents au moment de se lancer dans la muleta, il manque quelque chose d'important à ces toros : avoir été excellents dans tous les tiers. Mais vous le savez, Manzanares et ses potes du G10, tout grands toreros qu'ils sont, ne sont pas connus pour se laisser aller à tant de futiles fantaisies, et je ne crois pas me souvenir d'une mémorable distribution de varas depuis le centre et à trois reprises au moins sur un seul adversaire du VIP band ! Malgré tout, ce sont eux qui gacient leurs toros. Pas Robleño, pas Fundi, pas Esplá, pas ceux-là… quand bien même ils sont connus et réputés pour offrir largement leur adversaire… au public avant tout.

Alors, de deux choses l'une, soit les toros dits « durs » ne sont jamais assez bons pour stimuler la grâce, soit les gens qui destinent leur carrière à tuer ces toros-là ne font pas ce qu'il faut pour révéler ce que le G10 « indulteur » parvient à faire avec les toros qu'il torée habituellement. Je n'ai, pour ma part, pas de réponse, mais pour avoir assisté autant à un indulto qu'à des corridas dures où l'on vit de grands, très grands toros, il semble qu'il y ait un peu de tout ça pour envisager un semblant de réponse : des toreros lidiador qui ne sont pas forcément les toreros les plus envoutants, prompts à toréer joliement, des toros qui s'emploient grassement dans le premier tiers et qui manquent d'une pointe de fraîcheur pour se livrer comme il conviendrait dans le troisième, ou, a contrario, des toreros de grand talents qui préparent habilement leurs toros pour le tercio de muleta en leur évitant de trop lourds efforts dans le peto, et qu'ils font briller au moment le plus attendu du grand public, plus séduit par ce genre de programme, sans compter sur ces toros élevés exclusivement dans cette optique, qu'ici et ailleurs l'on nomme « modernes ». Et puis, il y a aussi la disponibilité du public qui assiste à ces moments, l'un plus attentif au bétail, et l'autre au travail fleuri du maestro, incitant chacun à s'adonner à ce qu'il fait de mieux : toréer ou guerroyer.

N'empêche qu'en ce jour de grâce du 16 septembre, on coupa onze oreilles et une queue, et comme cela ne suffisait pas, on graciait ‘Ingrato’, toro dont personne ne sut vraiment quelle fut sa réelle attitude au cours des étapes de sa lidia, même si l'on aperçut qu'il était un vaillant coureur de ruedos, un de ceux qui comprit mieux que les autres, sans doute, que son salut nîmois passait irrémédiablement par là, et qui sut profiter de sa chance de ne pas jouer sa vie à Las Ventas ou à Vista Alegre, où, qu'on le veuille ou non, chacun de nous se doit d'un passage, même furtif, pour ne pas trop perdre de vue les fondamentaux d'une actuación taurine, ainsi que le sérieux et la rigueur que devrait observer un public consciencieux et raisonnable, ne s'affalant pas trop systématiquement dans la surenchère grossière qui décrédibilise les authentiques succès.

Mais maintenant que toutes, ou presque, nos plazas françaises ont obtenu leur indulto cacahuète, on va peut-être pouvoir passer à autre chose ?… En tout cas, l'indulto de ‘Ingrato’ ne fera pas de lui le grand toro qu'il manque toujours au destin de José Tomás.

18 septembre 2012

Indultignez-vous !



Un grand merci à Mila Sanchis !

16 septembre 2012

1 ola + 11 oreilles + 1 queue + 1 indulto + 1 salut de Simon =


AHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH!!!………………

20 décembre 2011

Capture d'écran


« On ne peut pas systématiquement récompenser la connerie et espérer que cela demeure sans conséquences. » Carlos Granés

24 septembre 2011

Georgia on my mind


Richard est rentré tard. Il est fatigué. Fatigué de sa journée de boulot, usé de tant d’années dans ces putains de couloirs cliniques qui raisonnent au moindre coup de talon. Mais enfin, c’est la vie. Richard aime son job et, au fond, il reconnaît qu’il ne sait faire que ça. Et puis, il lui reste si peu de temps pour qu’enfin il puisse se livrer pleinement à son passe-temps favori sans attendre le week-end, car, oui, Richard adore la pêche à la ligne et les matchs de la NFL à la télé. Il passerait bien ses journées à ne faire que ça, même. Ça le détend et le déleste de tout le poids des responsabilités qui l’ont accablé durant ces quelques milliers d’heures investies dans son noble boulot. Comment ne pas acquiescer ?

Mais aujourd’hui, Richard a eu une journée un peu plus longue que les autres. Il le savait, c’était prévu depuis longtemps déjà. Il n'avait pas le droit de se manquer, car ce sont des journées un peu particulières dans la vie d’un mec comme Richard. Lui-même le dit : « Ce sont des journées plus lourdes au niveau intensité et émotion. Il faut savoir les gérer du début à la fin, et malgré l’expérience, cela reste quelque chose d’intense à vivre. »

Cette journée est donc terminée, et Richard est arrivé dans son petit pavillon vers 2 h du mat... « à cause des détails administratifs à régler », comme il l’a expliqué à Lessie, sa tendre épouse, au moment de la rejoindre sous une couette fleurie suffoquante. Avant de trouver enfin la paix d’un sommeil bien mérité, il a dû raconter à Lessie pourquoi ça avait pris tant de temps, plus que prévu, en fait... Il avait dû lui raconter la lourdeur de la procédure, puis le coup de fil inespéré qui a tout fait stopper... puis les quatre heures d’attentes supplémentaires, à tourner en rond, à se lamenter intérieurement de la blessure de Braylon Edwards qui risque fortement de handicaper la saison des 49ers de SF... et puis, finalement, un deuxième coup de fil maudit sur ce putain de téléphone que plus personne n'attendait, pour qu’enfin tout ça se termine... dans de bonnes conditions... selon la procédure... en bon ordre... comme le veut la loi... enfin, comme il a appris à faire, depuis tant d’années, depuis toujours. Dans un dernier sursaut, Richard s’est inquiété de n’avoir pas vu Jasper et Rogg, ses deux bébés, comme il les appelle, une paire de setters Gordon qu’il a élevée comme des fils, et qui l’accompagne fidèlement durant ses après-midis de pêche. Mais Lessie l’a immédiatement rassuré, et lui a même révélé avoir préparé les beignets dont il raffole pour son déjeuner du lendemain. Et le petit couple s’est endormi, calme et tranquille, sereinement... Dans son petit pavillon de banlieue de la bonne ville de Jackson, de l’État de Géorgie, USA, où Troy Davis, noir américain de 42 ans, jugé coupable de l’assassinat d’un flic blanc 20 ans auparavant, venait de finir sa vie quelques heures plus tôt, à la demande de la justice des hommes de ce pays curieusement dotés de la compétence divine de juger du destin de leurs pairs, ceux-là mêmes qui avaient ordonné à Richard Andrew Carter Jr d’accomplir consciencieusement, en ce jour, sa tâche professionnelle de gardien de pénitencier et plus particulièrement de bourreau.

Si Troy Davis était innocent ? Nous ne le savons pas, mais Richard vous dirait qu’il s’en fout, que c’est pas son problème, qu’il fait juste le boulot pour lequel l’État de Géorgie le paye. Un peu comme Adolf Heichmann ne cessait de répéter au procureur Gideon Hausner qu’il ne faisait qu’exécuter les ordres, qu’il n’était qu’un exécutant, qu’un pion soumis à sa hiérarchie. Et c’est vrai...

Mais Troy Davis est mort, exécuté par la justice des États-Unis d'Amérique. C’est désormais officiel, et il aura fallu attendre 20 ans pour en être aussi sûr. Et pendant 20 ans, aucun de ses semblables, aucun être humain, conscient, civilisé, sensible, ayant peut-être lu Platon, Camus ou Tolstoï, n’a trouvé le temps, l’intérêt, l’énergie, la force nécessaire ou la faille du système qui aurait suffi à stopper cette folie ; pas un n’aura trouvé la solution, le besoin ou la nécessité de sortir un mouchoir orange du haut d’un palco céleste.

Pas un, pas même un anti qui vendrait sa mère et plus pour qu’on foute la paix aux toros, pas même 8000 aficionados que j’ai un jour vu tendre leurs bras vengeurs envers un palco qui tardait à gracier la vie de 'Desgarbado', ce toro qui, lui, faut-il croire, méritait de vivre aux yeux des hommes trois ans avant qu’ils ne s’indignent. Pas même la foule sévillane qui aurait pu au moins demander à ce que Troy Davis soit toréé par JM Manzanares pour obtenir le privilège ultime qu’ils octroyèrent à 'Arrojado'. Ni eux ni nous ni moi... personne. Mais Troy Davis, coupable ou pas, est bel et bien mort, ce matin, parce que les hommes ont décidé qu’il ne méritait plus de vivre, pendant que 'Desgarbado' et 'Arrojado', braves ou pas, paissent placidement dans des champs fleuris d’Andalousie ou de Castille parce que les hommes ont décidé qu’ils ne méritaient pas de mourir...

Après ça, venez me dire que nos textes sont inutiles. Je vous répondrai que vous n’imaginez pas combien ils le sont !

Par chance, nous en avons toujours eu largement conscience.

05 mai 2011

Heureusement, les blogs


Après la grâce du Cuvillito par Manzanita, qui restera sans doute une date clef dans la constatation de la décadence de la Fiesta, on peut dire aujourd'hui qu'il aurait été très difficile de se faire une idée assez juste de ce qui s'est passé en lisant uniquement la presse officielle, plus ou moins autorisée. Nous n’allons pas revenir sur le cirage de pompes général tellement il fut et continue d’être souvent consternant.
Heureusement, les blogs, si décriés, si méprisés par ceux qui voudraient bien qu’on les laissât sucer tranquille ; les blogs ont pris le relais d’une presse aux ordres, vendue, et sans critères. Les blogs, seule et unique source de liberté d’expression et de contestation : comment ne pas s'en féliciter aujourd'hui ?
Il faut dire que les blogs n’ont rien à vendre, rien à quémander.
Parmi tout ce que j’ai pu lire, je vous engage à aller chez Casta y Bravura pour y découvrir le texte d'un aficionado sévillan, abonné de la Maestranza. Pour ceux qui ne lisent pas le castillan, vous en trouverez ci-après une traduction que je qualifierai de "libre".

Séville...
J’écris depuis Séville, avec une peine qui étouffe tous mes espoirs, mes espoirs mis sur une arène, la Real Maestranza de Caballería de Sevilla que je fus capable de défendre a capa y espada (de toutes mes forces) comme l’édifice le plus parfait et le plus sérieux où les taurins organisent des corridas de toros ; Séville qui fut pour moi et pour beaucoup l’unique arène où l’aficionado était roi, l’aficionado réfléchi et expérimenté, l’aficionado qui comprenait chacun des détails de la lidia et analysait les mille facettes d’une après-midi de toros.
L’aficionado majuscule, celui qui était capable de se gagner le qualificatif maximal, celui de RESPECTABLE. L’aficionado de Séville fut capable de remettre à leur place de nombreux toreros, de nombreuses époques, sans être vulgaire, sans crier, juste quelques sifflets ; c’était juste son silence, ce silence indifférent, sévillan, qui marquait au fer le moral des toreros.
L’aficionado de Séville a été mon idéal d’aficionado a los toros, le mien et celui de nombreux autres, la référence en matière d’éducation taurine.
Un jour de toros à Séville, tout était sérieux, depuis le paseíllo jusqu’au travail des mules ; tout était un mélange parfait de règles, lithurgie, duende et beauté. Ce jour-là, le toro était bien présenté, sérieux, bas et harmonieux, mais sérieux.
Un jour de toros à Séville, nous profitions du toreo comme dans aucun autre lieu au monde, sous le regard de personnes d’âge certain qui, sans avoir Internet, étaient aussi critiques que les blogs d’aujourd’hui ; ces personnes qui avaient vécu dans leur chair ces faenas historiques de Pepe Luis ou du Pharaon, et que pas grand-chose pouvait surprendre ; ces personnes capables de remettre un torero à sa place simplement en se taisant et faisant silence.
Aujourd’hui, comme je l’ai dit, mes espérances taurines sont détruites, ces piliers où s’est fomentée mon afición ont été démolis, et ma dignité d’aficionado foulée aux pieds. L’aficionado sérieux de la Maestranza est mort de vieillesse ; ces personnes âgées, avec lesquelles j’ai été élevé sur les gradins du coso del Baratillo, sont toutes désormais centenaires, et il en reste peu. Elles sont mortes comme est mort Diodoro Canorea, le dernier imprésario à la hauteur de l’arène la plus importante et la plus élégante de la planète taurine.
Aujourd’hui, les gradins de la Mastranza sont remplis d’un public qui n’a rien à voir avec celui d’hier, un public qui n’a pas le moindre respect ni pour l’histoire de ce lieu où il vient s’asseoir ni pour la Fiesta en général. C’est un public festif, peu éduqué en matière taurine, qui va aux toros en moyenne une ou deux fois par an et qui veut à tout prix que l’après-midi soit la plus historique des historiques ; un public qui ne me respecte pas, et ne respecte pas celui qui paye son abonnement ; un public « applaudisseur » et désireux d’oreilles ; un public qui n’a pas de honte à faire sortir El Juli en triomphe de manière tout à fait superficielle et gracier le premier toro de l’histoire de Séville ; un public qui se croit souverain sans avoir rien démontré.
Tout, cependant, n’est pas la faute du public, qui paye son entrée et soutient la Fiesta, voit et perçoit ce que l’imprésario veut montrer, ces imprésarios de Séville qui sont à moitié cachés ces jours de farolillos, eux qui font que le spectacle à Séville est depuis plusieurs années une sorte de pantomime superficielle sur la plus belle des scènes qu’est la Real Maestranza.

A Séville, nous n’en pouvons plus du toro harmonieux, des novilladas de Victorino en « Santa Coloma » et des toros de l’encaste Domecq. A Séville, nous voulons le TORO de Madrid, le TORO de Bilbao, le TORO en un mot.

Cela fait maintenant trop longtemps qu’ils nous trompent avec l’histoire du toro sévillan.
Les présidents et les équipes responsables sont l’autre grand problème de ce triangle vicieux dans lequel est entrée l’arène de Séville, car ils ne sont pas capables de contenir les « foules » lorsqu’elles demandent une grâce d’arène portative dans la Maestranza.

Quel est leur rôle ? Pourquoi des hommes dont le rôle est d’avoir des critères octroient des oreilles sans aucune valeur ?

Enfin, une série d’événements font que le fond est proche et mouvant et qu’en sortir sera compliqué.
Y a-t-il une solution ? Je crois que oui : un changement de direction, un changement de toro, investir pour former les aficionados, un changement de présidents… Des mesures pour palier au désastre, bien que le mal soit déjà profond. J’espère que ce n’est pas irréversible.
En ce qui me concerne, j’en finis avec mon abonnement, bien, je ne suis pas incohérent, je n’arrête pas, je l’offre à des amis, des familiers. Je ne le renouvellerai pas tant que les choses n'auront pas changées, et je tuerai ma nostalgie de Séville en allant voir ces corridas, l’été, avec un cinquième d’arène ; ces corridas sans glamour où vont peu de gens, mais où ces quelques personnes constituent le vieux réduit de ce que fut un jour Séville. Une arène qui représentait une manière bien à elle de comprendre la Fiesta unissant respect, exigence et élégance :  la manière idéale pour apprécier le toreo.
Trincherazo_Sevillano

04 mai 2011

Indulto, la goutte d’eau...


L’Afición a los toros l’attendait, le guettait, le devinait derrière chaque cartel. Oh ! bien sûr, cette attente n’était pas empreinte d’impatience ! Ce moment était redouté comme la corde tenant le couperet lâché par la main du bourreau sur l’échafaud.
Séville est tombée. La faute à un mouchoir orange, tenu par un président sans critères, le 30 avril 2011. Que, du quatuor des plus importantes plazas d’Espagne, Séville tombe la première n’étonnera personne. Séville, la « torériste » de toujours, n’est plus que l’ombre d’elle-même depuis longtemps. Il y a de cela 10 ans (jusqu’en 2000), l’afición sévillane était encore capable de se retrouver entre elle, el día de resaca, pour applaudir les charges sur les picadors des toros de María Luisa Domínguez y Pérez de Vargas (le pur Pedrajas de Guardiola). L’Afición sévillane est devenue comme les autres publics d’Andalousie ou d’Espagne. Aguichante, facile, putassière et, surtout, infidèle à ses aux fondements du toro brave (je n’ai pas dit noble) : telle est la Maestranza.
Barcelone était tombée au combat en première ligne ; mais quel était le poids de la Monumental dans cette guerre ?
Aujourd’hui, il ne reste plus que Bilbao, Madrid et Pamplona pour faire de la résistance. Jusqu'à quand ?
Au vu des vueltas accordées ces dernières années dans ces plazas, on peut dire, sans jouer les devins, que le ver est dans le fruit. Les batailles ont commencé dans une guerre perdue d’avance. Directeurs d’arènes, apoderados, toreros, novilleros, éléveurs, présidents de course, tout le monde est dans le moule de la pensée unique du toro de troisième tiers. S’il ne met pas la tête, c’est un « hijo de puta ». Leur analyse peut facilement se résumer à cela. De quoi foutre la gerbe !
Le public qui remplit les arènes n’est pas aficionado. Il ne connaît rien du règlement, encore moins des toros, car personne ne les lui a enseignés. Il est juste là pour consommer, passer un bon moment, en avoir pour son argent et éventuellement raconter que la corrida était extraordinaire avec un nombre incroyable d’oreilles coupées, d’indultos...
C’est vrai en Espagne mais aussi en France, sauf que nous n’avons, chez nous, aucune arène de première catégorie, ni aucune arène d’importance sur l’échiquier taurin. Ce qui s’y est passé est donc moindre mal. Aucun des indultos distribués en France depuis 15 ans n’étaient réglementaires. Soit il s’agissait de novillo et, dans ce cas, il n’a pas lieu d’exister, ou de toros incomplets car TOUS banals dans les premier et second tiers. Je rappellerai juste que pour atteindre le graal de la grâce, le toro se doit d’être exceptionnel dans TOUS les tiers. Piquer 2 fois un toro est réglementaire mais pas exceptionnel. Messieurs les présidents, à vos règlements taurins !!!
Le grand chambardement du premier tiers que veut orchestrer la France est louable. Mettre des moyens pour sauver cette relique de premier tiers, dont la mort est chaque jour un peu plus annoncée : amis aficionados, standing ovation !
Mais attention, à trop regarder l’arbre qui cache la forêt, on en oublie la forêt.
Le fond du problème est que les toros n’ont pas suffisamment de force pour être piqués et qu’il peuvent, dans 90% des cas, être toréés sans passer par le picador.
Jean Pedro Domecq, il y a peu, renvoyait la balle dans le camp de l’Afición en disant : « Si les aficionados veulent sauver le tercio de varas, qu’ils se battent : il faut un cheval plus léger, une pique moins meurtrière et un peto plus souple... » Bien sûr, le journaliste de service, et au service, ne lui a pas soufflé qu’il manquerait malgré tout l’ingrédient majeur de la sauce : un toro avec de la force ; chose que M. Domecq s’était employé à retirer de son élevage depuis des années.
Pourquoi s’obstiner à sauver ce premier tiers alors même que fort rares sont les présidents ayant le courage de refuser aux toreros un changement de tiers lorsqu’un toro mérite une puya supplémentaire ?
Paradoxalement, lorsque l’on sort des arènes de Céret, Vic, Parentis, Carcassonne (jusqu’en 2010), Cenicientos, etc., les questions existentielles sur la pique et le premier tiers ne se posent pas de la même façon.
Les toros ont de la force et doivent être piqués. Dans ces arènes, la longueur des piques n’a jamais tué un toro sauf si le torero et sa cuadrilla, morts de trouille et animés d'intentions à tendance destruction massive, préméditent un « assassinat » en règle.

Pour revenir au sujet de départ, si la France doit servir d’exemple afin d’enrayer cette hémorragie d’indultite aiguë, trois points à changer s’imposent aujourd’hui dans le règlement :
— la faena de muleta à rallonge, où les toreros ne rentrent dans le vif du sujet qu’au bout de 20-30 passes, doit être réduite. Le premier avis pourrait être sonné à 7 minutes au lieu des 10 actuels ;
— les trophées pour sortir par les Grande porte devraient être au minimum de 3. Madrid avait durci sa politique en matière de trophées, donc de Grande porte, après la scandaleuse queue coupée, par Palomo Linares en 1972, à 'Cigarrón' d’Atanasio Fernández ;
— les trophées accordés sur un toro indulté ne rentreraient pas en compte pour la sortie par la Grande porte, et les trophées symboliques pourraient être supprimés (donc non comptabilisés dans les statistiques).
Les toreros qui veulent couper des oreilles devraient entrer a matar et écourter leur démonstration du nombre de passes. L’« effet Témesta » sur l’ire populaire des bobos en manque de sensationnel serait radical. Car, au fond, ce public s’intéresse bien plus au triomphalisme et au superflu qu’à la grâce du toro et à ses qualités de combattant.
Tout ceci conjugué limiterait les excès que nous vivons aujourd’hui ; excès qui ont pour seul effet de banaliser une chose magnifique, donc rare, lorsqu’elle est méritée : l’indulto.
Laurent Giner

Gueule de bois


Indulto à Séville ! Hein ? Boh, tu déconnes ! Merde, ça sonne... Oh putain, indulto à Séville ! Les cons ! Ils l'ont fait... Vous reprenez une mousse ? Oui ? O.K., garçon ! Trois demis, s'il vous plaît ! C'est Jean qui te l'a dit ? C'est François ? Il y était ? Dis-moi, qu'est ce qu'il t'a raconté ?
« Public débile... pas de pique, querencia, et puis une noblesse tout azimut et un moteur de Benz qui s'arrêtait jamais... Manzanita est un branleur... ça tombe... Séville en délire, le ciel s'est fendu en deux, la Giralda a tremblé, les hommes pleuraient et les femmes étaient nues... »
Pffffffffff... Séville...
Ah, tiens, message de Joséphine... Alors ? Elle dit que c'est merveilleux... c'est Joséphine. Ah bon ? Joséphine, Manzanares, Séville... tu comprends, quoi...
Un demi ? Toi aussi ? O.K., ben trois demis alors... Je peux te prendre une clope ? Merci, c'est cool... Putain, Séville... ça nous collait au blaire... c'est clair ! On racle... Non mais attendez, si ça se trouve, ce toro était très bon ! Si ça se trouve... ouais, mais faut quand même pas nous prendre pour des faisans dans une réserve de chasse ! La musique, on la connaît... toujours pareil... tu mets la pièce et ça galope comme un con, et ça tourne en rond... comme un con... Après ça, sûr que le peuple en redemande, du Cuvillo, du Garcigrande ou du Domingo Hernández... les mêmes... toujours.
Tiens, je vous présente Mariana... et Charles... des amis. Ça va ? Ouais ? Bien. Nous, ça va aussi... mais, on tire un peu la tronche... Un toro a été gracié à Séville... et on est moyen chaud pour l'enthousiasme... carrément perplexe, en fait... c'est un peu long à t'expliquer mais je te la fais « short » : des toros collabos et des toreros « pa caralhooo », chacun joue sa partoche, et généralement ça passe comme une blague de Carlos aux Grosses Têtes... et quand le public se met comme une bouilloire avant même le paseo, alors tu peux faire péter la soupape... et Séville a fait péter la soupape... une plaza de première... plaza historique... Plaza de Toros de Sevilla... la Real Maestranza de Caballería de Sevilla... Vous buvez quelque chose ? demi ? Ouais... O.K., cinq demis alors, s'il vous plaît... Tiens, file-moi ton feu, s'te plaît... merci... De toute façon, on n'ira plus à Séville, niet ! Mais quand même, ça fait chier... Séville, c'est Séville, quoi... Ce soir, Calle Betis, ils vont fêter ça, comme des cons de Sévillans qu'ils sont... J'te jure, ils sont trop cons... Ça faisait un bail que ça menaçait... et puis, là, pof ! Comme une bouse dans un pré... Demi, demi, demi ? Gin To' ? Tu passes au lourd, Charly ? Bon, très bien, quatre demis et un Gin To', s'il vous plaît... T'as vu, y a plein de gonzesses, aujourd'hui... Ben ouais, le printemps, mec... le printemps... Je me souviens de cette course de Victorino, avec Morante... Ah, quel mierdón ! Et tous ces bouffons, là, qui exultaient comme des veaux dès que l'Andalou clignait des yeux... Boh, quelle connerie... Tu vois, c'est pas d'hier que Séville part en vrille... Ils sont devenus dingues... S'il vous plaît, quatre demis et un Gin To'... On va chez David ? C'est un troquet tout prêt d'ici... Ça vous dit ? Ouais, bon mec, on le connaît... Sérieux, et passionné... On y becte pas mal, et c'est toujours sympa à l'heure du petit jaune...
...
L'est pas là le taulier ? Non ? En vacances ? Quel con... Bon, puisque c'est comme ça, mets-nous un bon petit rouge qui va bien... et puis une saucisse d'Ardèche... heu, deux saucisses d'Ardèche... merci. Alors ? Ça vous plaît ? Ouais, le rouge est bon... et la saucisse ? Bonne aussi, hein ? Je vous l'avais dit... sérieux et passionné, le type. Regarde, c'est plein à péter. Quand tu penses qu'y a un an, quand il a ouvert, on était trois au zinc... Ah tiens, un SMS... Ouais, je sais... indulto à Séville.... je sais, je sais... qu'ils aillent se faire foutre, tiens ! Et Madrid ? Vous y allez ? Moi, cette année, ça va être raide... pas d'Arles, pas d'Séville... et puis Madrid... bof, bof... M'enfin, c'est Madrid... comme Séville, même si c'est pour prendre un timbre à l'Arenal ou au Picadero, c'est toujours plaisant... bien qu'on y laisse les deux bras, c'est vrai... enfin là, Séville, pour moi, ça sent la marée... On reprend une quille ? O.K., Fabrice, une bouteille de rouge j'te prie... Oui, le même, il est bon... merci. Et Manzanares ? Il a été comment ? Bien, très bien ? Ah quand même... mais faut pas déconner ! On a touché le fond... à Séville... Les piques ??? Tu demandes pour les piques ? Núñez del Cuvillo ??? Enfin, Charly, t'es pas sérieux, là... Mon billet que t'auras eu un puyacito, et puis basta... Rêve pas, mon vieux... ces toros-là t'explosent pas une cavalerie comme on fait péter une villa en Corse ! Tu parles ! Des piques à Séville ! Boh boh boh, oublie les piques mon vieux... Ça détend pas une foule de sevillitas en costard vert pomme, ça. Non, aujourd'hui, tu indultes un toro s'il a pris ses quarante-cinq séries de muletazos sans broncher, la gueule en bas en faisant le Boeing... Mais pour ça, il faut qu'il soit toréé par un bon... et les bons, y'en a pas comme des lardons dans un plat de carbonara ! Et puis surtout, les bons, ils préfèrent les peluches pour se lisser le boulot... en optant pour des toutous de vieille, plutôt que des grands pas drôles, mauvais comme des hépatites. Logique. Dis, commande une dernière frangine de rouge pendant que je vais pisser... et un Gin To', s'te plaît... merci.
...
Et ouais, c'est bien ça, le bouzin... Les papas, ça inspire pas les minots, et c'est pas nouveau... Faut que ce soit mignon et bien poli, que ça dise bonjour à la dame et que ça lui tienne la porte... Alors, bon, t'as compris... c'est cuit, mon vieux ! Tiens, tant que t'y es, verse-moi un godet, j'te prie... Tu restes au Gin To' ? Ça vous dit qu'on sorte s'en griller une ? Ouais, donc, tout ça, je sais pas bien où ça va nous mener, là... Indulto à Séville, O.K., et après ? Ben après, la terre tournera encore, je crois, mais bon, en ce qui nous concerne, Séville a merdé... définitivement... et quelque chose a cassé... une page est tournée... et ça, ça fait un peu mal au cul, quand même... T'inquiète, le Moun aura le sien tout pareil... depuis le temps qu'ils le veulent ! Alors, quoi ? On jette l'éponge ? Je rentre, j'ai froid... L'addition, s'te plaît... On partage ? Non, pas toi, t'as déjà payé tout à l'heure... On va chez Céleste ? Vous allez aimer...
...
Salut Céleste ! Tudo bom ? Tu nous mets une carafe de rouge, s'te plaît ? Attends, attends... caïpis... vous voulez des caïpirinhas ? O.K., alors six caïpirinhas, s'te plaît... on prendra le rouge après... Y a de l'ambiance, chez toi... Bon, ben les gars, à la vôtre, et l'enfer aux autres... Me tarde de voir ce qu'on va lire comme conneries là-dessus... parce que de deux choses l'une, soit ce putain de bestiau se l'est réellement donné, soit on s'est foutu dans la nasse tout seul, comme des muges... Elle est bonne, la caïpi, vous trouvez pas ?
Après ça, Madrid, Pamplona, Bilbao ? Froid dans le dos... Ça nous fait de drôles de gueules, tout de même... On a l'air de quoi, là ? Ça va faire plaisir aux antis qui vont arrêter de nous les briser cinq minutes, et c'est pas si mal, au fond... et l'OCT ? Qu'est ce qu'il va dire, l'OCT ? Parce que maintenant que la corrida est classée "joyau de la couronne", peut-être qu'il va falloir s'activer le derche pour trouver enfin la panne, la vraie ! Parce que y a de la casse, là !... Céleste ! Six autres caïpis, s'te plaît ! Saùde pra vocês, amigos ! Je vous avoue que je me sens con comme un épagneul, ce soir... Je sais pas trop quoi penser de ce merdier... Fais gaffe, c'est des mentholées ! Tu veux du feu ? Qu'est-ce qui va se passer après ? Oui, parce que je veux croire que ça va secouer un peu, là, quand même... C'est sûr, les choses vont changer... enfin, ça va faire jaqueter dans les maisons Bouygues, cette histoire... Indulto à Séville... tu parles que la saison commence bien ! On n'a pas fini de breuguer ! La porte ouverte à toutes les fenêtres, j'vous dis... On est cuit... Dis donc, y a que des gonzesses ici ! Et des blondes, en plus... Tiens, je me ferais bien une petite goutte, pas toi ? Du rouge ? Tu veux du rouge ? O.K., alors, une carafe de rouge s'te plaît ! Et puis, finalement, on s'en fout... Indulto à Séville... après tout, ON S'EN FOUT... Y a rien dans cette carafe, elle est déjà morte... Céleeeeeste !!!!!! Remets-nous six caïpis et une carafe de rouge ! À la vôtre ! et à ce putain de bestiau qui aurait dû crever et qu'est toujours là ! Coup de bol pour sa trogne, l'enfoiré ! Merde ! J'ai laissé tomber le verre ! Ah ! putain de b... de m... d'... d'sa r... m... de f... de p... !!!! J'en ai plein les godasses ! Bon, ben, ch'uis obligé d'en reprendre un ! Je hais Séville... C'est tous des cons ! Allez, à la vôtre les gars ! Céleeeeeeeeeste !!!...
...
Bip... Bip... Bip... 8:00 du mat. Sous mon cuir chevelu, la bateria da escola do Samba da Mangueira... Dur, très dur. Plein, très plein. France Inter... On a tué Ben Laden, Karla ! Ils ont tué Ben Laden... Oh putain ! Karlaaaaaaaaaa ! Ils ont tué Ben laden ! Si si, j'te jure... Ils l'ont flingué, tandis qu'à Séville ils ont gracié un toro ! L'un est mort, l'autre vit... Là-bas, le délire yankee ; ici, la folie andalouse... Au milieu, le Bonheur du Peuple... Ben Laden est mort ; 'Arrojado' est vivant ! Et maintenant ?

02 mai 2011

Yes they did


Vendredi matin, à la Maison Blanche, moquette bleu nuit et profonde. Budweiser au frais et pieds sur la table basse. Sur l'écran plat défilent des chapeaux bizarres, Elton John, son copain, Victoria Beckham, son copain... Et Pippa dans sa robe blanche. Elle a un copain, Pippa ? 

Mister President ? 
— Quoi ? Attends, là je suis en train de mater le boule de Pippa au mariage du grand dadais... Oh my god ! Look at this gorgeous ass !! 
Yes, sorry... but if I may... C'est pretty important !
¡Joder! pour une blanche, elle envoie. On aurait du mal à caser une seule cuisse de Michelle dans sa petite robe satinée, mais on en ferait bien son quatre heure de cette skinny bitch !! Oh yeaaah !
Mister President... I'm proud to let you know that we got him !
What's that ? Who ?!! Claude Puel finally ?!!
Bin Laden, Mister President... Usama Bin Laden, il est au Pakistan, il se la roule doucement dans une villa à 50 kilomètres d'Islamabad, tranquille comme un Manzanita en Andalousie. On attend vos ordres pour intervenir. 
— Ah... Finally... Son of a Bitch ! Let's kick his ass... ! Allons lui coller une bastos dans le p'tit pour nous apprendre à nous chier dans les bottes ! On l'empaille et on le colle à la place de la tête de 'Desgarbado' dans le salon ovale. 
But, 'Desgarbado' is alive... il est vivant !
Ah yes, Fuck him too !! Anyway... On fait quoi alors ? 
We must act quickly... Faire les choses très très vite ! 
OK guys, aujourd'hui on peut pas, Pippa's on TV ! Dimanche, ils déterrent le Polonais au Vatican donc forget it... Oh my God, c'est chargé comme semaine ! On peaufine ça et on se le fait sous huitaine ? Je voudrais en coller encore un peu dans la mouille de ce connard de Donald Trump pendant quelques jours. 
— No we can't wait Mister President... Il n'y a pas que ça... We got more : il est en partance pour Séville. 
— Séville au Portugal ? 
— Presque... en Espagne Mister President.
So Fuckin' what ? We'll kill him there, on ira le buter dans sa putain de Giralda ! Et on le débite en tapas et on se la colle au fino pour fêter ça. Toda la noche façon Batacazo et son orchestre brésilien !
— Il n'y a pas que ça... Mister President. Selon nos informations, il se prépare quelque chose à Séville, on sait pas encore quoi exactement, mais apparemment, on est sur le point de ne plus guère pouvoir tuer là-bas. And as soon as demain, samedi. 
WTF ?!! C'est quoi cette histoire ? No we can't ?
— On sait pas trop so far, une rumeur, une folie, un buzz... Ça part sérieusement en quenouille là-bas. J'ai entendu parler de grâce, de toros qui pourraient rentrer vivants aux corrales et couilles molles de série. Bref... C'est bon sentiment et guimauve à tous les étages, de l'exceptionnel dans le quotidien, la jambe contraire en arrière et le délire toro gentil... That kind of bullshit !
— Et de la margarine dans l'ibérico aussi ?! Fuckin' Sevillanos... Sont vraiment dégénérés ceux-là ! Ils font les malins avec leurs costumes pastels, leurs cheveux à l'huile et leurs ceintures tressées, mais ils ont pas vu un "bull" comme celui de Manhattan dans toute leur vie, les Señoritos ! Et les rats qui sortent dans leur "Masteranza", c'est pas a shame déjà ?! and now they don't even kill 'em ??! How dare they ?!! Can they, really ?
Yes they can, Mister President... if Bin Laden arrive à Séville... We're fucked, on le dézinguera jamais. Avec ou sans picotazo andalou, même avec la langue pendante et la barbe en berne, le cul aux planches, ils sont foutus de l'épargner pour peu qu'il soit sympa avec le premier bullfighter beau gosse venu.
All right, let's get him in Pakistan avant qu'il ne soit trop tard... Ohhh Pippa, Pippa ! You're so hot, baby !

01 mai 2011

El cuerpo malo


Des SMS, des messages, des mails, des coups de téléphone ; jamais comme hier soir. Ils m’appellent, de là-bas, pour me dire, pour témoigner, pour le partager, comme on partage une tristesse, ou pire, une douleur.
J’ai lu ce matin que, peut-être, ce jour-là serait celui où tout a basculé. Je pense qu’il y a longtemps que tout a basculé, doucement. Là, c’est juste que ça s’accélère.
Ce matin, j’en ai reçu un dernier, celui d’un ami andalou :
« François,
Tengo el cuerpo malo por lo que ha pasado esta tarde en la Maestranza... Un toro que escarbó, que no peleó nada en el caballo, que se fue a refugiar en la querencia de los chiqueros, que tuvieron que banderillear en querencia, que terminó con el culo pegado en las tablas de los chiqueros... ¡Se haya indultado!
Díos mío, esta claro: el toro que triunfa es el manso sin casta, porque permite el triunfo del matador. »

Soit : "François,
J’ai la nausée de ce qui s’est passé cette après-midi à la Maestranza... Un toro qui a gratté, qui n’a absolument pas combattu au cheval, qui s’est réfugié dans la querencia du toril, qu’ils ont dû banderiller en querencia, qui a terminé le cul collé aux planches du toril... Et ils l’ont gracié !
Mon dieu, c’est clair : le toro qui triomphe est le manso sans caste, car il permet le triomphe du matador."

En trois lignes tout est dit. Circulez, y a rien à voir. D'ailleurs ce matin, dans l'ABC, on pouvait lire : "Si hay alguien que ponga en duda que lo vivido ayer en la Maestranza es discutible, mejor que se dedique a otra cosa."

Soit : "Si quelqu'un considère ce qui s'est passé hier à la Maestranza comme quelque chose de discutable, il vaut mieux qu'il aille s'occuper d'autre chose."

PS Un lien pertinent : "Un indulto con mucho cuento". Pour celles et ceux qui ne seraient pas encore au courant, hier, à Séville, José Maria Manzanares a gracié un toro manso de Núñez del Cuvillo.

08 octobre 2010

Fuck them all !


L'homme est à genoux face à 500 plombes de barbaque tiède. Une demie tonne de combats, d'illusions de toute une vie, la sienne... Il est vide, froid et sec et préserve le peu de force pour maudire la Terre, ses saints, le président, sa mère et sa descendance. Ses rêves sont là, entamant leur décomposition sur le sable, dans une marre de sang noir et épais, et toutes ses croyances avec. Et lui, l'homme, une effluve de formol dans les naseaux, regarde ses espoirs soupirer et enrage...

'Áspero' est mort à Úbeda, et Justo Hernández le pleure.

Ils n'auraient pas dû. Non, il ne fallait pas le laisser crever, dégueuler sa vie, rouler sous le fer du maestro Luque, car le bestiau venait de passer deux dizaines de minutes et deux avisos à sauver chèrement ses burnes !

Là-bas, plus haut, un peu au-dessus du peuple, ce panier à "trouducs" zélés qu'on appelait palco, venait fiérotement de décider du sort du vaillant cornu d'un NON d'empereur romain, pouce vers le bas, et ne daigna même pas se référer à ceux qui habituellement savent, à ceux qui habituellement voient, à ceux qui habituellement comprennent ce qui est bien pour la fiesta brava.

Finalement, non, non et non, les 3 compères en avaient décidé autrement, préférant mettre tout un public, tout un mundillo et sa Fiesta chérie, dans une rogne sévère, en échange de 3 ou 4 lignes raides sur Mundotoro, qui sait, ou peut-être simplement à cause d'une sensibilité plus pesante, moins volatile, voire moins "moderne". On scelle les pactes qu'on veut, ou qu'on peut, pour les raisons qu'on veut, ou qu'on peut.

En refusant de prolonger la vie d''Áspero', ceux-ci ont clairement dressé le majeur à la foule beuglante endimanchée, au CAC40 mundillero et à ce système estampillé "moderne" si bien rodé, si bien en place... sans doute trop, et depuis trop longtemps.

C'était sans compter sur ce palco d'arène de bouseux qui aurait eu le goût acide de refuser la grâce d'un toro que la majorité bien-pensante avait vu grand, avait vu beau et bon et qu'elle voulait pour elle, pour son bon plaisir ! La fameuse majorité qui a toujours raison, venait de tomber sur un os... pas lisse, hélas...

Alors oui, peut-être 'Áspero' méritait-il de vivre et de niquer à couilles rabattues, à l'ombre des pins d'Alaraz, sans doute même... mais peut-être que non. J'en sais rien et vous non plus. Au fond, tout le monde s'en fout, puisque personne ne le dit vraiment. Pas même Mundotoro, qui préféra s'en tenir aux jérémiades d'un ganadero pourtant pas vraiment aux abois, quand on y pense...

N'empêche que ce jour-là, en Úbeda, 3 mecs solidement anonymes et burnés comme des limousins de concours avaient choisi de botter le fion de cette épouvantable "modernitude", envers et contre tous, du boucher de la plaza Vázquez-Molina, au camarero de la Casa Juanito, en passant par Monsieur Garcigrande himself, le maire, ses adjoints, ses généraux et ses 70 vierges, et l'on ne saura jamais vraiment s'ils ont eu raison ou pas, mais ils l'ont fait, ils ont dit non, par conviction, et c'est bien ça qui compte.

Ce jour-là, en Úbeda, on se souviendra que la "bien-pensance" populaire a beuglé longtemps, mais en vain, que Justo Hernández, ganadero vedette de Garcigrande n'a pas eu raison, et que Daniel Luque, matador de toros y figura del toreo, non plus... Le mundillo a dû se résigner et abdiquer. Tout un symbole, en fait.

25 avril 2010

Juste désolant


Ça n’a même pas le goût amer d’un scandale, juste la lassitude des choses, la constatation d’une évolution bien enclenchée et irrémédiable.
Ce n’est même plus de la colère, simplement l’évidence de la décadence de la Fiesta, rongée de l'intérieur. Ici aussi.
Hier soir, quelqu’un me demandait si la pétition de l’indulto de ce novillo de la famille Tardieu, simplement correct, surtout très noble, était partie du callejón. Je ne sais pas. Peu importe de toute façon car, même dans l’affirmative, l’immense majorité des spectateurs a suivi comme un troupeau de moutons de la plaine de la Crau.
Ce n’est pas que Saint-Martin représente grand-chose sur l’échiquier taurin. C’est juste que Saint-Martin représente encore quelque chose pour ce que Joaquín Vidal appelait l’afición conspicua, une race elle aussi en voie d’extinction.
Deux piques, la deuxième sortant seul, et beaucoup de noblesse, énormément de noblesse… Indulto… à Saint-Martin-de-Crau… Esto se acaba.
L’an prochain, en Crau, il y aura une novillada de Tardieu, peut-être même une corrida. Tant mieux pour Tardieu. Seule conséquence logique du non événement d’hier.

23 janvier 2010

Sofa's Knock Out (III)


— Bonjour madame, vous reste-t-il des autocolants 'Desgarbado'... comme celui qui est en devanture ?
— Bien-sûr, combien en voulez-vous ?
Combien on en veut ? Vas-y pour 6 000 eh fadasse ! On en veut un, pas un de plus, c’est déjà énoooorme un, ça pourrit déjà bien assez le champ visuel un, un c’est trop !
— Ça sera tout ?— Oui, merci et bonne soirée.
Ça y est, on l’a... l’autocollant 'Desgarbado' ! Dans le sac à main, bien planqué au fond entre deux pages du calendrier 2010. Faudrait pas non plus qu’on nous surprenne avec ça dans les rayons. Ici c’est Dax mais quand même... Cache-le bien !
Des légumes ! Claire Chazal, comme toujours caressée par le frémissement du néant émotionnel, vient d’annoncer qu’ils avaient sorti un petit Haïtien de l’enfer mais que les recherches s’arrêtaient là. Entre deux Curly parce qu’il n’y avait plus d’olives fourrées aux anchois (voir ici), j’ai pris conscience que j’allais devoir ingurgiter des légumes ce soir, un samedi soir ! Je le savais depuis tout à l’heure mais j’étais persuadé au fond de moi que tout cela serait oublié une fois rentrés.
— C’était le deal ! J’achetais ton autocollant et on mangeait des légumes... POUR UNE FOIS !
Foutre dieu ! Elle ne pouvait pas comprendre, non ? Comprendre qu’il m’était physiquement impossible de me présenter devant une vendeuse dacquoise, de lui demander s’il lui restait une croûte du style qu’elle exposait en devanture et de lui lâcher 3 euros comme ça ? Comprendre que j’aurais rougi, balbutié, bégayé voire pire, que je me serais peut-être évanoui là, devant tous ces gens, de Dax qui plus est, comme une outre percée et qu’en plus cela m’était impossible parce que j’avais mal à la tête ? De sang-froid et malgré la désespérante idée de bouffer ces courgettes de saison lascivement montées par de vigoureux haricots verts (extra-fins les haricots !), j’ai éteint Claire Chazal et ce souffle de rien qui la parcourt régulièrement entre 20h et 20h30.
— C’est pas des bio au moins ?
— Bouffe tes Curly !
L’idée m’avait pourtant paru bonne. Elle était même évidente. En passant devant ce marchand de journaux et de billets de loto, j’ai tout de suite repéré le truc, la chose, l’alien. L’autocollant de 'Desgarbado' ! Quelqu’un avait eu l’idée de commettre cela ! En se baladant dans les rayons d’un centre commercial, les occasions de se confronter au mauvais goût sont aussi nombreuses que les mauvais toros l’été. Mais ça !

Il me le fallait. Je voulais prouver aux copains que ça existait mais il était évident que je ne pouvais pas l’acheter moi-même et puis j’avais très mal à la tête.
— Ma chérie (oui je fais partie de ces hommes qui appellent leur femme "ma chérie" malgré les haricots verts), ça serait sympa si tu achetais cet autocollant pour moi.
— Pourquoi tu n’y vas pas tout seul ?
— Non, je peux pas ! Chérie, 'Desgarbado' ! Et puis j’ai mal à la tête... S’il te plaîîîît ?
— Bon ok mais ce soir on mange des légumes frais alors... Ça changera !
En regardant, à distance certaine néanmoins, l’autocollant hommage au miraculé des eaux de Dax, j’ai senti m’envahir une bouffée de violence. Il n’y avait plus de Curly, Claire Chazal avait fini de sauver le petit Haïtien et j’eus l’envie soudaine de moudre la gueule du Géant vert, de le déstructurer façon sarladaise pour lui donner des airs de topinambour. "Oh ! Oh ! Oh !..."
J’ai mangé jusqu’aux derniers. Aucun n’a survécu, aucun... Pas de gras, pas de grâce !
Manquerait plus maintenant qu’on bouffe des pommes au campo...

07 septembre 2009

Comment est mort ‘Desgarbado’


Une dizaine de jours avant « sa » Madeleine, la peña Escalier 6 me proposa de réfléchir à un court texte pour son Petit journal du Plumaçon du 18 juillet. Ce jour, certains d’entre vous l’ont peut-être eu entre leurs mains...

Il me fallait respecter deux contraintes : 1/ Causer de Victoriano del Río et de sa lubie pour le clonage ; 2/ Ne pas dépasser 2 000 caractères, espaces compris ! Sympas, les Montois…

Prisonnier de ma profonde vanité, j’ai pensé que ce petit papier pouvait être partagé avec d’autres… le jour même du premier anniversaire de l’indulto de ‘Desgarbado’.


L’élevage de Victoriano del Río est un laboratoire. L’objectif est clair : reproduire à l’infini le même toro. Deux piques et quatre-vingts passes. Une mentalité de becerro. Un cauchemar pour l’aficionado.

La menace Victoriano

Le plan était cousu de fil blanc. Emballé dans ce même tissu immaculé nécessaire à la confection des mouchoirs qu’on agite pour faire tomber les trophées, accéder à la gloire. Du jour où une incroyable ferveur populaire promit à ‘Desgarbado’ le repos éternel, Don Victoriano del Río, le proprio, se promit une fois encore et à grand renfort de billets verts de tout mettre en œuvre pour profiter de cette poule aux œufs d’or. Si trop belle fut l’occasion, irrépressible sera la folle tentation de cloner la bestiole1.

Cinq ans plus tard.

Dès sa sortie du
toril, ‘Desgarbado II’ impressionna l’assistance par son exceptionnelle présence — un frisson d’effroi parcourut les travées à la vue de cette forte tête finement armée. Sans jamais fléchir, il livra au cheval une fantastique bataille en cinq actes et fit mordre la poussière à une cuadrilla pourtant héroïque. Vendant chèrement sa peau tout au long du combat — quel manque de classe ! —, il s’appliqua sans relâche à casser autant le moral de son adversaire que l’ambiance avant de recevoir... une épée dans le cou.

Dépité, déshonoré par l’improbable prestation de son clone triste
2, c’est avec la queue entre les jambes et la nette sensation d’avoir été floué que Don Victoriano quitta précocement son tendido. Trahi par la Science, notre « Victorien de la Rivière » en voulait à la terre entière et plus particulièrement à quelques Amerloques et des milliers de Dacsois. Rien de moins qu’une tenace envie de meurtre lui chatouillait les doigts.

Sierra de Guadarrama (Madrid).

L’aube attendrait. On enfile bottes et veste en silence. On se saisit du canon et des munitions ainsi que de la casquette, sans quoi tout ne serait qu’opérette. Un grincement de porte. Les membres gourds, on sort comme dans un rêve. Pleine est la lune. Souffle court et fumée blanche, on s’avance lentement sur le sol gelé. Là, le 67. PAN !!!

Il allait sur ses dix ans.


1 En 2008, la société texane ViaGen assura le processus de clonage du semental ‘Alcalde’ de VDR.
2 © Laurent Larrieu.


Image tirée de la galerie consacrée au Marqués de Albaserrada, rubrique « Campos » du site. © Campos y Ruedos

19 août 2009

Vueltas à gogo


Nous ne sommes pas encore au bout de la temporada mais, passé le 15 août, les bilans commencent à ronronner dans nos têtes aficionadas. J’ai beau réfléchir à un toro de bandera, à un grand toro, mais rien ne me vient en tête. Il y a des bribes, quelques bons toros, mais pas de fait marquant, pas de toro d’exception dont je reverrais le film tout l’hiver.

Pourtant il y en a eu des prix. En quelques courses, j’ai assisté à 5 vueltas al ruedo ! Excusez du peu. Il semble loin le temps où on courait la temporada sans en voir une ! Ceci paraît aujourd’hui pratiquement impossible ; celui voyant une vingtaine de spectacles par an est pratiquement assuré d’avoir droit à sa vuelta. Et pourtant, de cette période me restent des toros en tête. Des toros qui ont marqué mon esprit par leur tempérament, de grands toros, mais imparfaits pour que leur soit accordé la vuelta.

Au hasard d’une lecture estivale, je suis tombé sur ce passage de Luis Fernández Salcedo, extraite de son excellent Veinte toros de Martínez réédité chez Egartorre. Je laisse la parole au grand homme :

“… mi buen amigo el marqués de Laca¬dena, una noche de verano de 1952, precisamente en San Sebastián y a la salida de "La Nicolasa", por mas señas, una anécdota, no menos expresiva, referente a uno de los mejores ganaderos contemporáneos, alejado de los tendidos desde hace varios lustros por causa de una dolencia, …”

“Cuando a dicho señor le dicen sus hijos que un toro ha sido de
bandera...
-Cuantas varas ha tomado?
-Pues... dos..., quizás tres.
-Bah! Ese no es un toro de bandera!
-Si vieras con qué bravura acudía a los caballos y a los de a pie!
- Todo eso servirá para calificarlo incluso de superior; pero nunca de bandera. Para que un toro pueda ser llamado así tiene que hacer una pelea en verdad excepcional de todo punto.
Tiene razón el famoso ganadero. Decir de un toro que ha sido de bandera es atribuirle una bravura extraordinaria, y como la bravura se calibra por el tercio de varas (no le demos vueltas!), cuando el resumen de la pelea de un toro en el primer tercio es, por ejemplo, tres varas y un refilón, sin ninguna caída..., ese toro será todo lo bravo que se quiera, pero de bandera..., nunca!
Me diréis que, tal y como suceden ahora las cosas, no hay posibi¬lidad de ver lo que es un toro en varas. Conforme. Pero eso quiere decir que la misma orden ministerial que dio vida al peto signific6 virtual¬mente la clausura de la Relación de Toros de Bandera. Hay que aceptar los hechos como son, con todas sus consecuencias, y seria absurdo que a toritos que toman bien, o bastante bien, dos puyazos y acuden a la muleta con una docilidad extraordinaria se les pusiera en lista al lado del " Jaquet6n", del "Caramelo", del "Estornino" y de tantos otros.

En un articulo humorístico, yo, como mal menor , y para dejar a todos contentos, proponía que se crease una nueva categoría, compren¬siva, principalmente, de esos toros de dulce, suavísimos, con temple ideal, con la embestida justa, sin pizca de malicia, que resistan ochenta pases sin adquirir el menor resabio. A estos animalitos se les llamaría los toros de gallardete. Entre ellos y los verdaderos toros de bandera hay exactamente la misma proporción que entre el gallardete, soso y verbenero, y la bandera majestuosa, que ampara en el balcón a un escudo. A los aficionados serios ya nos indigna bastante que para esos toros se pida la vuelta al ruedo, o incluso que se les dé sin pedirla (hecho histórico que motiva el articulito de marras), vaya usted a saber por qué regla de tres.
Los manipuladores de la propaganda, en una verdadera carrera hacia el Mar de la Mentira, parecen desconocer el valor de los adjetivos o deliberadamente los subestiman, si es que no tratan maquiavélica¬mente de ridiculizar a aquellos a quienes se aplican. En esto sucede algo parecido al hecho de salir un señor bajito, de un almacén de ropas hechas, vestido con un traje de las tallas más elevadas: todo el mundo se reirá del señor, y no del traje, por entender que aquél se había apro¬piado de algo que no le correspondía y que pudo tener mejor empleo.
Así pasa con los toros de bandera, que son, en rigor, muchísimos menos de los así calificados, por las razones antedichas y algunas mas que podrían aducirse.”

Un texte cruellement d’actualité.
Pour conclure : croisons ces dires avec notre actualité. Voici les détails des tiers de piques des cinq toros/novillos qui eurent les honneurs de la vuelta al ruedo sous mes yeux.

'Lobito' novillo de Flor de Jara, lidié à Vic-Fezensac le 30 mai 2009.
1. Part seul sur le picador de réserve, pour une brève rencontre, l’animal sortant seul.
2. Grosse poussée sur la seconde pique, poussant fort et progressivement la tête calée au milieu du peto. Colle le cheval aux planches avec beaucoup de puissance.
3. Placé à bonne distance, le novillo s’emploie correctement mais sans commune mesure avec la rencontre précédente. Il pousse par à-coups et donne de la tête.
4. Répète sa prestation précédente.

'Callejero 1' toro de Escolar Gil, lidié à Vic-Fezensac le 30 mai 2009
1. Placé près du cheval. Pousse très fort avec beaucoup de puissance la première pique. La charge est progressive et continue, malgré la longueur de la rencontre.
2. Placé à une distance correcte, il récidive une belle poussée mais moins puissante et moins soutenue.

'Bengala' toro de Manuel Assunção Coimbra lidié à Céret le 11 juillet 2009
1. Sur la très longue et très appuyée première pique, le toro pousse bien avec la tête fixe dans le peto.
2. Il repart seul au cheval pour une deuxième rencontre tout aussi longue, mais le bicho s’emploie peu et surtout avec beaucoup moins de puissance.
3. Enfin, sur la dernière rencontre il pousse peu et manque également de puissance.

'Bilanovo' toro d'El Pilar lidié à Bayonne le 7 août 2009
1. Part seul au cheval, pousse correctement mais manque de puissance.
2. Une petite pique, peu appuyée, le toro se laissant châtier sans broncher.

Novillo de Adolfo Martín lidié à Dax le 17 août 2009
1. Part au cheval sans être arrêté auparavant. Bonne poussée, progressive mais manquant de puissance. 2 trous situées dans la patte. Le novillo chute en sortant de la rencontre.
2. Placé à distance du cheval. Une petite pique, le novillo poussant correctement mais en manquant une nouvelle fois de puissance.