El año pasado, à la même époque, j’écrivais ma satisfaction de retrouver l'indocile Rosa Jiménez Cano aux commandes d’un blog... qui n’a vécu qu’un petit mois. En envoyée très spéciale, elle revient en 2008 (pour combien de temps ?) à la tête d’un tout nouveau, sobrement nommé Toros, et accessible depuis le site d’El País. Lors de la prochaine Feria de San Isidro, le regard décalé et toujours aux aguets de la journaliste sera sans doute précieux... Dernièrement, de sombres échos me sont parvenus sur un coin de la Casa de Campo ; Rosa JC les a tristement confirmés : cette année encore, officiellement pour cause de langue bleue, la Venta del Batán n’accueillera pas les lots de toros devant être combattus pour la San Isidro. Soit, mais les lieux nous sont décrits abandonnés... comme orphelins de leurs braves et placides cornus. Je vous laisse découvrir ce court post daté du 30 avril dernier et les deux commentaires qui, à ce jour, s’y réfèrent, ceux-là traduisant assez bien l’impression paradoxale que la visite de la Venta, en mai 2003, m’avait laissée. Cela dit, je mentirais si je ne reconnaissais pas le simple et grand plaisir que je pris à pouvoir observer et admirer, dans un espace champêtre, calme et propret, pour 2€40 et à 1min30 seulement d’une station de métro (Batán), en compagnie de papis avec casquettes et petits-enfants, sans entrave et sans limite de temps (ou presque) — photographiant et méditant à ma guise, suçant des glaces à deux pas de la maison du mayoral et jouissant d’une vue imprenable sur les enclos et la placita de l’école taurine voisine —, des lots de Cuadri, La Quinta, Carriquiri, Hernández Pla et j’en oublie...
Cette année-là, je fis l’acquisition, sous les arcades de Las Ventas, después del apartado, d’une photo de 'Numismático' au campo, superbe toro d’Isaías y Tulio Vázquez lidié en août 2003 par Manolo Sánchez sous la canicule venteña, photo signée Salvador Valverde dit 'Salva', aficionado madrilène et ganadero. Oui, ganadero (c’est le "blog-quiz" minimaliste de l'élevage, avare en informations mais j’ai enquêté pour vous...). Ex-président de l’Asociación El Toro de Madrid (le site ne figurant même pas en lien sur la page... Rosa y est, elle), Salva a choisi d’en intégrer une autre il y a quatre ans : la Asociación de Ganaderos de Lidia (AGL), et d’élever des toros à partir de vaches d’origine Valverde (La Corte), Cebada Gago (Núñez/Domecq), Fuente Ymbro (Domecq par Jandilla) et... Jandilla. Oui, Jandilla. Du domecq costaud quoi. Quant aux sementales, au nombre de deux et approuvés en tienta, ils portent le fer maison et sont d’origine Cebada... Du sérieux quoi, tout comme le choix des toreros invités à venir tienter entre Cáceres et Mérida : Esplá père & fils, El Cid, Luis Miguel Encabo, Javier Valverde, Rafaelillo et Luis de Pauloba, rien que ça... Actuellement, dans les corrals de Las Ventas, trois novillos sobreros de la Ganadería Salvador Valverde s’impatientent d’exhiber casta, poder y trapío ; c’est tout le mal que l’on peut leur souhaiter. Et comme à Madrid le mouchoir vert sert à autre chose qu’à s’essuyer le front, 'Arador', 'Comilón' et 'Recluido' ne devraient pas attendre très longtemps... Je tâcherai de vous tenir au courant...
Ganadería Salvador Valverde Devise : rojiblanca / Señal : hendida les deux / Finca située sur la commune d’Almoharín, à 300 km environ au sud-ouest de Madrid et à une cinquantaine de kilomètres au sud-est de Cáceres.
Images Le bar de la Taberna de Antonio Sánchez, rincón taurino quasi mythique, référencé partout et au sujet duquel vous lirez, sur Internet et ailleurs, tout un tas de trucs véridiques mais un peu éculés, du style : Es una de las más antiguas y castizas tabernas de Madrid... Taberna fundada en 1830 por el picador Colita... Antonio Díaz-Cañabate se sentaba a escribir Historia de una taberna en la mesa del pintor vasco Zuloaga... Un museo taurino...
Soit, mais chez moi, entre 12h30 et 13h30, j’ai faim. Eh bien, à Madrid, entre 12h30 et 13h30, aussi ! Les quelques fois où j’ai poussé la lourde porte en bois vitrée du 13 Mesón de Paredes (métro Tirso de Molina), c’était précisément dans ces eaux-là et parce que j’avais les crocs. Un accueil sans chichis façon saloon, une poignée de Madrilènes plus ou moins vieux et affables postés devant le magnifique et antédiluvien comptoir derrière lequel opère, en tenue de serveur, un garçon plus ou moins vieux ; et le jeune guiri de service qui prend ses aises sur la banquette en cuir sous la tête bienveillante (et pour cause !) de 'Fogonero', toro negro de Murube devenu algo entrepelado au fil des ans !
Una caña dès la sortie du toril, puis, para picar, 5 piques énormes 5 (queso batido, tortilla, jamón con tomate...) accompagnées d’un verre ou deux de tinto, una torrija de Antonio Sánchez au second tiers (ça paye pas de mine comme ça le pain perdu mais...), un café solo pour terminer avant une sage addition, et... l’intime conviction que 13 est bien un chiffre porte-bonheur... Antes de 14h et 21h s’entend ; passées ces heures, je ne réponds plus de rien ! Photo © Bolognesi, auteur de deux clichés (vignettes 4 & 5 de l'avant-dernière ligne) du récent et étonnant CaixaForum Madrid des architectes suisses Herzog & de Meuron, au 36 du Paseo del Prado ● Et lors d'une prochaine escapade madrilène, du côté de la Plaza de Santa Ana, n'oubliez pas d'aller saluer Manon...