Nous continuons nos galeries vicoises. Voici maintenant la corrida concours qui fut d’une grande tenue. Le prix a été logiquement attribué au toro de La Quinta, un cinqueño frôlant la perfection de toro. Pour être réellement un toro historique, sans doute lui manquait-il une pointe de sauvagerie, de puissance, malgré quatre rencontres au cheval, car seule la première fut réellement appuyée, les autres extrêmement légères. Un grand toro tout de même.
A ce propos, la quatrième pique fut donnée avec une pique de tienta de machos. Une sorte de regatón moderne en quelque sorte. Au bout du compte ce cinqueño de La Quinta aura reçu plus de ration de fer que s’il avait été mis en évidence pour la quatrième rencontre avec le traditionnel regatón ainsi que le prévoyait le règlement.
Nous regrettons simplement que la chose n’ait pas été annoncée au préalable car l’immense majorité du public n’a pas eu connaissance de l’utilisation de cette pique. Pourquoi donc avoir ainsi utilisé cette pique et ne pas l’avoir annoncé ? Y avait-il un malaise ? Une gêne ? Il n’y avait pourtant pas de raison car cette pique de tienta est venue en lieu et place du regatón – un bâton quoi – uniquement après les trois rencontres réglementaires données avec une puya normale... comme à Zaragoza. Malgré l’intérêt de la démarche en corrida concours, il y a évidemment le risque de voir certains taurins s’engouffrer dans la « brèche » et tenter d’utiliser ceci pour, à l’avenir, imposer cette pique de tienta en corrida formelle. On se doute que les abolitionnistes du tercio de varas, ceux qui nous expliquent que la bravoure ne se mesure plus lors du premier tercio mais essentiellement à la muleta, sont à l’affût, la langue pendante... Le danger est là.
Encore qu’il n’est pas non plus interdit de considérer l’utilisation de la pique de tienta comme un faux problème. Il suffirait que les picadors mesurent l’intensité du châtiment qu’ils infligent au toro et fassent également attention à l’endroit où ils piquent. Mais je reconnais que cela fait beaucoup de « si »...