Hier, à Madrid, corrida très attendue de Victoriano del Río avec Morante, Juli et mon cher Manzanita. La féria ne relève pas la tête et Victoriano del Río se confirme dans le concept de corrida sans picadors. Je garde le souvenir ému, l’an passé, du toro 'Artillero', du même élevage. Hélas, les exceptions ne sont là que pour confirmer les règles. Notez bien que ça n’avait pas empêché le lot de remporter le prix de la féria et le Juli de triompher, sans que personne ou presque ne s'en offusque. 'Artillero', c’était la route de mon cher Manzanita qu’il avait croisé. Moins de chance cette année. Je vous laisse avec Bastonito.
Jeudi je ne suis pas allé aux toros car ça sentait le brûlé, et je ne vais pas me tromper chaque fois, comme avec les novillos de Guadaira… Hier vendredi, oui, je suis allé à Las Ventas. Le cartel était semblable à celui du même jour l’année dernière, lorsque le El Juli est sorti en triomphe. Cette fois c’est Morante qui ouvrait plaza en lieu et place d’Uceda Leal.
La corrida de Victoriano del Río, de présentation correcte, souffrait d’un manque de force, et la suerte de varas n’a été que simulée. Avant, à Madrid, il était impossible de triompher avec un toro invalide, mais le fils Dolls y est pratiquement parvenu avec le sixième, un animalcule non piqué, docile et moribond, avec un public trempé jusqu’aux os et désireux que cela lui serve, au moins, pour pouvoir raconter au travail qu’il a vu non pas une, mais deux oreilles. Deux oreilles ! Deux oreilles dans une même corrida !
La distance entre Madrid et Benidorm, quant au sérieux de leurs arènes, est chaque jour plus petite ; et ce n’est pas parce que Benidorm devient sérieuse.
Mais je n’ai plus envie d’écrire et de revenir encore et toujours sur l’invalidité du bétail, sa niaiserie, les toreros ennuyeux, les présidents triomphalistes, le public festif et les taurins sinvergüenzas…
D’après Bastonito
Photographie Lupimon