Il était une fois un dénommé Enrique Mallen, natif de Séville (1958) et professeur d’études hispaniques à la Sam Houston State University au Texas. Un beau jour de 1997, il entreprit rien de moins que de créer une base de données sur Internet (ah ! Internet...), un véritable catalogue raisonné — exhaustif de préférence car notre homme, docteur de son état, n’est visiblement pas du genre à faire les choses à moitié — de l’œuvre foisonnante de son célèbre compatriote andalou : Pablo Ruiz Picasso. Né à Málaga en 1881 quand meurt Billy the Kid (!), décédé à Mougins la même année que deux illustres Pablo, Casals et Neruda (1973), Picasso, par sa précocité (8 ans), sa longévité (92 ans) et sa fièvre créatrice, ne lui a pas simplifié la tâche...
Si Enrique Mallen ne fait pas les choses à moitié, nous non plus... C’est ainsi que, pour vous, los de Campos y Ruedos (merci les gars !) se sont appliqués à compter tout ce que l’incroyable On-line Picasso Project renferme — toutes nos excuses si vous veniez à constater d’éventuels oublis —, à savoir, dans le désordre : 16 050 peintures, dessins, sculptures, céramiques et autres lithographies, 9 832 entrées biographiques — la bio est impressionnante, malheureusement disponible qu’en anglais comme l’ensemble de ce qui est écrit sur le site — avec commentaires et œuvres proposés en liens, et cetera, et cetera, et cetera.
Vous l’aurez compris, ce site est une mine sans fond creusée d’une multitude de galeries, et même si vous commencez à ne vous mettre qu’en quête de cornes, de taureaux ou de picadors*, vous n’êtes pas prêts d’en remonter...
L’actualité Picasso à Paris (ah ! Paris...), outre « l’expo événement » Picasso et les maîtres aux Galeries nationales du Grand Palais, c’est aussi Picasso/Delacroix au Louvre. Pour les deux, fermeture des portes le 02.02.2009.
* Alors âgé de 8 ans, le petit Pablo, sans nul doute fasciné par la figure du picador, peint cette épatante huile sur toile... Je peux, à mon niveau, confirmer la forte fascination qu’inspirent aux enfants les picadors et la suerte de picar... Ne serait-ce pas cette âme et cette sensibilité (cette « cruauté » ?) toutes enfantines que « l’aficionado moderne », manifestement bien en peine d’apprécier cette phase du combat, aurait perdues ?
Image Une selle Saltillo, un guidon Albaserrada... Pablo Picasso / Tête de taureau, printemps 1942 / Selle en cuir & guidon en métal, 33,5 (h) x 43,5 (l) x 19 cm (p) © Musée National Picasso Paris