Il semblerait que la formule soit en vogue : présenter les tableaux d’un très grand peintre, trouver le thème prétexte à rassembler et confronter plein d’œuvres de plein de (très) grands peintres de plein d’époques (et de styles différents) pour assurer... le plein d’entrées ?
Ici, à Saragosse, le très grand peintre c’est Francisco de Goya y Lucientes (Fuendetodos 1746 – Bordeaux 1828), le thème c’est « le monde moderne », et les grands peintres convoqués pour l’occasion (principalement du 20ème siècle) sont entre autres : Eugène Delacroix, Édouard Manet, Paul Klee, André Masson, Alberto Giacometti, Anselm Kiefer ou... Pablo Picasso.
Justement, là-bas, à Paris, le très grand peintre c’est Picasso, le thème c’est « les maîtres », et les grands peintres convoqués pour l’occasion (principalement du 19ème siècle) sont : Nicolas Poussin, J. A. Dominique Ingres, les « inséparables » Eugène Delacroix et Édouard Manet, Paul Gauguin, Vincent Van Gogh ou... Francisco de Goya (tiens, tiens), entre autres.
Alors voilà, si d’ici le 8 mars prochain vous deviez passer par Saragosse, tâchez donc de prendre le temps de visiter Goya y el mundo moderno, « exposition événement » riche de 345 pièces (!), organisée dans le cadre du programme Goya 2008 et voulue par le Gobierno de Aragón comme préfiguration officieuse d’un improbable Espacio Goya — celui-là véritable arlésienne de la vie culturelle locale —, maintes fois évoqué depuis près de 10 ans, sur le point d’aboutir récemment puis repoussé. Définitivement enterré ?
Bon, en admettant que votre route vous conduise à l’ombre d’« El Pilar » sur les rives de l’Èbre, poussez voir une quarantaine de kilomètres au sud jusqu’au village natal de Goya ; vous pourrez y admirer les gravures du maître, et notamment sa série La Tauromaquia. Avouez que le détour en vaut la chandelle ! Fuendetodos le pueblo qui, soit dit en passant, paraît beaucoup mieux parti que Saragosse la capitale pour faire sortir de terre dans l’année qui vient son bel et fol projet de « Nuevo Museo Goya ». À suivre...
Goya y el mundo moderno au Museo de Zaragoza, du 18 décembre 2008 au 8 mars 2009.
En plus Et en guise de rappel, Saragosse accueille actuellement, et ce jusqu’au 8 février 2009, une rétrospective Juan Barjola. Une raison supplémentaire pour franchir les Pyrénées...
Image non visible dans les lieux cités dans ce post... Sur l’étonnant site La Tribune de l’Art, Michel de Piles écrivait le 8 février 2007 : « Un mois et demi après l’acquisition du Taureau papillon (voir brève du 8/12/2006), le Musée du Prado a obtenu un autre dessin de Goya à la vente de Sotheby’s New York du 24 janvier dernier pour 1.048.000 dollars (819 000 €). » ● Francisco de Goya y Lucientes / Jeune femme arrangeant sa coiffure près d’un lit (recto) & Femme balayant dans une auberge (verso), vers 1796 / Pinceau, lavis d’encre de chine et lavis de gris – 17,2 x 10,1 cm / Madrid, Museo Nacional del Prado. Photo © Sotheby’s New York