Faut parler teuton, c’est sûr. Moi je parle pas teuton. Français, espagnol un peu, portugais pour la route, mais teuton, non.
Gunthar, Javier… Maintenant, tu suces Javier ! Tu suces Gunthar !
Pornographie teutonne, pornographie vulgaire du matin d’une nuit trop arrosée.
Et maintenant, tu suces. Extraits… Tâches d’encre, de sang et de sperme et de tout ce que tu veux… Suce Gunthar !
Bukowski à côté c’est « Oui-Oui à la plage » — pauvre Charles. Kerouac à côté c’est la route vers Disneyland… Burroughs, l’overdose de Nutella… Junky de
Bernard, pardon, Simon, Simon est le véritable beat. Simon est subversif, c'est certain. Simon est pornographique. Ou non ?
La pornographie peut être ridicule, finalement, grotesque aussi… Je savais pas.
Extraits de tâches d’encre et de tout ce que tu veux… Javier, Gunthar…
« Javier devient un aigle noir… Légers en lents va-et-vient, mus par de discrets déclics du poignet… Il semble ne plus respirer… On en a oublié le toro qu’il a délaissé tel un vampire qui, ayant abandonné quelques instants sa proie, va, avec un nouveau désir, se coucher sur elle, l’envelopper et s’accoupler dans une folle et maudite étreinte. Le public ressent à la fois désir et gêne. Tous semblent comprendre que ce qui va se produire relève du plus intime. D’un exhibitionnisme sexuel. Javier Conde, on n’en doute plus, va faire l’amour au toro. C’est sûr… C’est impudique… C’est beau… L’aigle parade. Il défie le paon. Ses plumes à lui ne sont pas tachetées d’ocelles… Situé à trois ou quatre mètres d’un toro subjugué lui aussi par ses audaces esthétiques, il propose, en la tirant sur le sol, comme une langue qui inviterait pour un profond baiser, sa muleta… Le spectateur se fait voyeur, c’est à un coït que l’on assiste… »
Ah, merde, j’ai oublié de vous demander d’éloigner les enfants…