22 août 2012

Clic


Sudouest.fr. Clic. « Toros ». Clic. 18 août 2012 : « Une réflexion à mener autour des figuras ». Clic. Jacques Pène fait le bilan de sa féria de Dax.

« À l'heure actuelle, il existe deux types de corridas. Les courses toristas, avec du bétail d'Escolar Gil, d'Alcurrucén et de Baltasar Ibán qui était super bien présenté [...] »
Ça commence fort ! Ils nous refont le coup des Ana Romero. Torista Alcurrucén, torista Baltasar Ibán ! Insupportable ce mot « torista » maintenant. Utilisé par les excités de l’aviso à la seconde près pour s’autoproclamer connaisseurs de la doxa taurine tout autant que par les organisateurs en mal de reconnaissance et de séduction à l’égard d’une certaine frange de l’afición, le mot « torista » s’applique maintenant à toutes les sauces et justifie certains carteles tout autant que l’incapacité de ces mêmes organisateurs à faire lidier ces corridas aux figuras. C’est ainsi que pendant deux ans les Ana Romero, parce que d’origine Santa Coloma, furent présentés comme toristas ; c’est ainsi que Marie Sara considère que Margé et Fuente Ymbro c’est torista aussi. Aujourd’hui, le torista est seulement l’élevage que les membres du G10 ne veulent pas toréer (sauf en de rares cas et en de rares lieux), autant écrire donc que tous les élevages qui ne sont pas en photo dans Aplausos sont des élevages toristas.
De plus, mentionner que les corridas de ces trois élevages étaient très bien présentées revient à laisser supposer que les autres corridas, celles destinées aux figuras, ne l’étaient pas. Évidemment, à lire entre les lignes, on comprend que ce sont les figuras qui imposent ces lots et cette présentation et non pas la pauvre organisation qui a les mains liées face aux exigences de ces méchants messieurs. Quand les grandes arènes françaises (par la taille et le nombre de spectacles s’entend) ont voulu être classées en première catégorie, avaient-elles un tant soit peu réfléchi au fait qu’il faudrait suivre sur le plan de la présentation des toros ? Il est quand même hallucinant de constater le niveau moyen de présentation de certains toros dans ces arènes de première catégorie françaises qui gonflent la poitrine et remuent du popotin quand vient le temps de la présentation de leur féria. Avez-vous vu la tronche de ce ‘Calabrés’ de Daniel Ruiz gracié par monsieur Perera dans les arènes de Béziers ? 

« Notre ligne directrice a été de soigner la présentation des toros, et nous avons fait des choix au campo dans ce sens. Nous avons vus et revus les toros, et nous savions ceux qui sortiraient. »
La commission taurine de Dax sait à l’avance quels toros vont sortir dans le ruedo ! Nouvelle extraordinaire qui montre tout le sérieux de cette organisation. Que les autres arènes de première catégorie françaises qui achètent leurs toros sur le catalogue de La Redoute en prennent donc de la graine !

« Comment expliquez-vous le comportement du public dacquois lors de la corrida avec El Juli ?
C'est difficile à comprendre. J'ai l'impression que les gens sont restés sur la corrida de l'an dernier et se sont dit que Jandilla et Juli ça allait être un peu hard. Et même si la course était bien présentée, avec des toros à 297 kg de viande et dont quatre ont donné du jeu, le public a dit "niet". C'est injuste de contester la qualité d'une corrida seulement parce qu'il y a des vedettes et c'est d'autant plus étonnant que ce phénomène ne s'est pas reproduit le mardi. »
Trente-huit euros un gradin supérieur ombre pour voir monsieur El Juli et ses consœurs faire mumuse avec des Jandilla choisis par eux, voilà peut-être un début de réponse. L’argument financier de celui qui paye n’est pas seul en cause et ne doit pas l’être. Il se fait chier ton public monsieur Pène devant El Juli ou Perera et leurs jandillasses resucés. Il s’emmerde ! Il se cure le nez ! Il mate la bourgeoise décolletée ! Il boit des bières ! Il pense à l’apéro ! Le public est con, faut s’y faire. C’est comme ça, c’est l’effet du groupe, l’instinct grégaire. Pour autant, il débourse quelques économies pour assister à une représentation sans filet, unique, dramatique et belle. Il est prêt à accepter les loupés, les jours sans, mais il ne supporte plus qu’on se foute de lui ou qu’on le moque, à l'instar de ces journalistes taurins accrédités qui ne comprennent pas ses réactions contre le grand El Juli et qui le trouvent injuste. Proposons donc à ces personnes qui sévissent dans la presse quotidienne régionale, dans la presse spécialisée et sur Internet de fermer leur gueule, de ranger leurs stylos, leurs appareils photos, leurs caméras et de se casser. Un jour, l’un d’eux m’a glissé, mais il avait bu, « qu’il fallait virer un certain président d’une commission taurine locale parce qu’il exagérait », et j’ai pensé en le regardant baver ses mots que c’était lui qui ferait mieux de dégager, car c’était un mec comme lui qui, avec ses écrits et son regard d’en bas, faisait beaucoup plus de mal à la corrida.

« Pourquoi ne pas généraliser la rentrée d'un seul picador, comme cela fut le cas uniquement face aux toros d'Escolar Gil ?
C'est une réflexion que l'on va avoir avec les autres membres de la commission. Nous avions tenu à le faire dimanche pour que le toro, s'il était mis en suerte au centre, ne soit pas distrait par le picador de réserve, placé devant le toril. »
Et pourquoi ce genre d’initiative heureuse ne s’appliquerait-elle qu’à des courses comme celle d’Escolar Gil ? Pourquoi la commission taurine de Dax n’a-t-elle pas voulu faire briller au cheval toutes ses courses ?

J’ai le net sentiment que la réflexion ne doit pas être menée autour des figuras, mais bien autour du toro. Que l’on soit à Dax ou ailleurs