Sudouest.fr. Clic. « Toros ».
Clic. 18 août 2012 : « Une réflexion à mener autour des figuras ». Clic. Jacques
Pène fait le bilan de sa féria de Dax.
« À l'heure actuelle, il existe deux types de
corridas. Les courses toristas, avec du bétail d'Escolar Gil, d'Alcurrucén et
de Baltasar Ibán qui était super bien présenté [...] »
Ça
commence fort ! Ils nous refont le coup des Ana Romero. Torista
Alcurrucén, torista Baltasar Ibán ! Insupportable ce mot « torista »
maintenant. Utilisé par les excités de l’aviso à la seconde près pour s’autoproclamer
connaisseurs de la doxa taurine tout autant que par les organisateurs en mal de
reconnaissance et de séduction à l’égard d’une certaine frange de l’afición, le
mot « torista » s’applique maintenant à toutes les sauces et justifie certains
carteles tout autant que l’incapacité de ces mêmes organisateurs à faire lidier
ces corridas aux figuras. C’est ainsi que pendant deux ans les
Ana Romero, parce que d’origine Santa Coloma, furent présentés comme toristas ;
c’est ainsi que Marie Sara considère que Margé et Fuente Ymbro c’est torista
aussi. Aujourd’hui, le torista est seulement l’élevage que les membres du G10 ne
veulent pas toréer (sauf en de rares cas et en de rares lieux), autant écrire
donc que tous les élevages qui ne sont pas en photo dans Aplausos sont des élevages toristas.
De plus, mentionner
que les corridas de ces trois élevages étaient très bien présentées
revient à laisser supposer que les autres corridas, celles destinées aux
figuras, ne l’étaient pas. Évidemment, à lire entre les lignes, on comprend que
ce sont les figuras qui imposent ces lots et cette présentation et non pas la
pauvre organisation qui a les mains liées face aux exigences de ces méchants
messieurs. Quand les grandes arènes françaises (par la taille et le nombre de
spectacles s’entend) ont voulu être classées en première catégorie,
avaient-elles un tant soit peu réfléchi au fait qu’il faudrait suivre sur le
plan de la présentation des toros ? Il est quand même hallucinant de
constater le niveau moyen de présentation de certains toros dans ces arènes de
première catégorie françaises qui gonflent la poitrine et remuent du popotin
quand vient le temps de la présentation de leur féria. Avez-vous vu la tronche
de ce ‘Calabrés’ de Daniel Ruiz gracié par monsieur Perera dans les arènes de Béziers ?
« Notre ligne directrice a été de
soigner la présentation des toros, et nous avons fait des choix au campo dans ce
sens. Nous avons vus et revus les toros, et nous savions ceux qui sortiraient. »
La
commission taurine de Dax sait à l’avance quels toros vont sortir dans le ruedo !
Nouvelle extraordinaire qui montre tout le sérieux de cette organisation. Que
les autres arènes de première catégorie françaises qui achètent leurs toros sur
le catalogue de La Redoute en prennent donc de la graine !
« Comment expliquez-vous le
comportement du public dacquois lors de la corrida avec El Juli ?
— C'est difficile à comprendre. J'ai
l'impression que les gens sont restés sur la corrida de l'an dernier et se sont
dit que Jandilla et Juli ça allait être un peu hard. Et même si la course
était bien présentée, avec des toros à 297 kg de viande et dont quatre ont
donné du jeu, le public a dit "niet". C'est injuste de contester la qualité
d'une corrida seulement parce qu'il y a des vedettes et c'est d'autant plus
étonnant que ce phénomène ne s'est pas reproduit le mardi. »
Trente-huit euros un gradin
supérieur ombre pour voir monsieur El Juli et ses consœurs faire mumuse avec des
Jandilla choisis par eux, voilà peut-être un début de réponse. L’argument
financier de celui qui paye n’est pas seul en cause et ne doit pas l’être. Il
se fait chier ton public monsieur Pène devant El Juli ou Perera et leurs jandillasses
resucés. Il s’emmerde ! Il se cure le nez ! Il mate la bourgeoise
décolletée ! Il boit des bières ! Il pense à l’apéro !
Le public est con, faut s’y faire. C’est comme ça, c’est l’effet du groupe, l’instinct
grégaire. Pour autant, il débourse quelques économies pour assister à une
représentation sans filet, unique, dramatique et belle. Il est prêt à accepter
les loupés, les jours sans, mais il ne supporte plus qu’on se foute de lui ou qu’on
le moque, à l'instar de ces journalistes taurins accrédités qui ne comprennent
pas ses réactions contre le grand El Juli et qui le trouvent injuste. Proposons
donc à ces personnes qui sévissent dans la presse quotidienne régionale, dans
la presse spécialisée et sur Internet de fermer leur gueule, de ranger leurs
stylos, leurs appareils photos, leurs caméras et de se casser. Un jour, l’un d’eux
m’a glissé, mais il avait bu, « qu’il fallait virer un certain
président d’une commission taurine locale parce qu’il exagérait », et j’ai pensé
en le regardant baver ses mots que c’était lui qui ferait mieux de dégager, car c’était un mec comme lui qui, avec ses écrits et son regard d’en bas, faisait beaucoup plus de mal à la corrida.
« Pourquoi ne pas généraliser la
rentrée d'un seul picador, comme cela fut le cas uniquement face aux toros
d'Escolar Gil ?
— C'est une réflexion que l'on va avoir
avec les autres membres de la commission. Nous avions tenu à le faire dimanche
pour que le toro, s'il était mis en suerte au centre, ne soit pas distrait par
le picador de réserve, placé devant le toril. »
Et pourquoi ce genre d’initiative heureuse ne s’appliquerait-elle qu’à des courses comme celle d’Escolar Gil ? Pourquoi la commission taurine de Dax n’a-t-elle pas voulu faire briller au cheval toutes ses courses ?
Et pourquoi ce genre d’initiative heureuse ne s’appliquerait-elle qu’à des courses comme celle d’Escolar Gil ? Pourquoi la commission taurine de Dax n’a-t-elle pas voulu faire briller au cheval toutes ses courses ?
J’ai le net sentiment que la réflexion ne doit pas être menée autour des figuras, mais bien autour du toro. Que l’on soit à Dax ou ailleurs…