Avant de trouver les trois novilleros qui ont accepté de se mettre devant la novillada de Joaquín Moreno de Silva qui sera combattue en août prochain à Millas, les organisateurs ont essuyé le refus de 26 autres...
26 c’est énorme, énormissime même...
26 novilleros ont refusé de se rendre à Millas en août prochain pour y tuer deux novillos, pour s’y justifier, ou pour simplement exercer la profession à laquelle ils se destinent.
26 novilleros estiment qu’ils n’ont pas besoin de ça.
De deux choses l’une, soit l’escalafón actuel est d’une richesse sans équivalent dans toute l’histoire du toreo, et ce sont 26 figuras del toreo en puissance qui vont très prochainement figurer dans la catégorie supérieure ; soit la situation est encore bien pire que ce que nous imaginons.
26 c’est énorme. C’est d’autant plus énorme que, logiquement, la course devrait être d’une présentation et d’un trapío très raisonnables. Rien de démesuré.
C’est donc bien la caste qui leur fait peur ; la caste, le moral, et donc la mobilité, le mouvement, ils n’en veulent pas.
Ce qu’il leur faut, ce qu’ils veulent, ce à quoi ils aspirent c’est le novillo "de garantie", qui sert, tire bien la langue, qui tombe ou trébuche artistiquement, et qui a le bon goût de ne pas leur poser de problèmes. Au mieux il sert, au pire il ne dérange pas.
26 novilleros, 26 petits branleurs.
A Millas, en août prochain, ce sont Pedro Carrero, José Arévalo et Javier Jiménez qui feront le paseo. On n’ose imaginer qu’ils le feront avec plaisir ou conviction. Mais ils le feront. Honneur à eux.