Nîmes, jeudi 21 mai 2009. Sur le coup des 21 heures, Jaime de Pablo Romero et son épouse Menchu regagnent la cour où les attendent les membres du club qui porte leur nom. Jaime vient de visiter le musée, inauguré dans l’intimité avant une présentation plus officielle et sans doute plus bousculée. Jaime prend le micro et d’une voix éraillée, rauque mais sure, profonde comme le poitrail de ses toros qu’il a tant aimé mais qu’il n’a pu sauver prononce ces quelques mots : « Pocas palabras, je ne vais pas m’étendre, simplement vous dire que Menchu et moi-même, après avoir visité ce musée, sommes confirmés dans la décision qui a été la nôtre de vous confier ce qu’il reste du patrimoine de l’élevage. Merci ».
Le dernier propriétaire de la devise mythique est visiblement ému. Il en oublie de donner la parole à Manolo Muñoz, son fidèle mayoral. Il a fait lui aussi le déplacement pour l’occasion et a quelque chose à dire : « Voilà, je voulais moi aussi apporter ma contribution à ce musée. Alors je vous confie ceci. Je vous ai apporté un fer, le fer historique de l’élevage, le fer avec lequel ma famille a marqué les toros de Pablo Romero depuis plus de cinquante ans. Celui-là, ils ne l’auront pas. »
Pocas palabras, pas besoin d’en dire plus, juste imaginer l’émotion.