30 septembre 2012

Musée des beaux-arts de Pau (III & fin)


Jules Worms (1832 – 1924), Novillada dans la province de Valence, 1866, huile sur toile, 130 x 210 cm
© Musée des beaux-arts de Pau  © Direction des musées de France, 2003  © Patrick Ségura, photographie 

« La postérité n'a retenu de Jules Worms que le nom de quelques grands tableaux versant dans l'anecdote parfois mordante. Cette facilité, qui se teinte de temps à autre de versatilité — qui plus est servie par un métier un peu trop fignolé —, n'a pas aidé à la reconnaissance de son œuvre. Fort heureusement, cette Novillada dans la province de Valence est là pour nous rappeler le rôle éminent qu'a joué l'artiste dans la découverte de l'Espagne. […] 
Cette grande Novillada, fourmillant de détails, apparaît comme l'une des meilleures transpositions d'un univers pittoresque et bigarré auquel il a été particulièrement sensible. Ainsi, la traduction de la ferveur populaire qui accompagne ces joutes tauromachiques est transcrite avec un souci de précision tout à fait remarquable. On ne se lasse pas d'observer tel homme coupant une pastèque, tel autre se hissant à un mât et, plus encore, tous ces étonnants costumes régionaux, gages d'un exotisme recherché. Jules Worms réussit là où il s'est parfois égaré : pour être complètement descriptive et narrative, sa composition complexe n'en est pourtant pas moins unifiée par la lumière crue et légèrement décolorée qui baigne l'ensemble de son œuvre. Ce faisant, le peintre nous prouve son imprégnation et, surtout, sa compréhension du milieu naturel de la province de Valence et encourage une formule qui n'est pas sans évoquer le travail d'Eugène Fromentin. » Guillaume Ambroise 

>>> Guillaume Ambroise, Patrick Ségura, Dominique Vazquez, Peintures du XIXe siècle. Musée des beaux-arts de Pau, Le Festin, Bordeaux, 2007, p. 126. 

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