Le 11 juillet dernier, lorsque 'Oye-Mucho' est apparu en piste, les survivants des tribunes Sol (toutes) avaient l'allure hébétée de bédouins lyophilisés finissant leur traversée du désert.
Deux heures de feu et de plomb s'étaient déversées sur des crânes cramoisis dont les rêves, désormais, étaient devenus liquides. Mais 'Oye-Mucho' ne l'entendait pas de cette oreille. Séduit par les accords de la "Santa Espina", il entrait dans la danse avec ardeur. Arrivé juste au moment de l'apéro, il refusait obstinément de servir d'amuse-gueule à un aréopage dépenaillé, assoiffé et transpirant. Il allait encore falloir serrer le gosier un long moment et conserver intacte sa soif... d'afición. Malheur aux vaincus !
'Oye-Mucho' n'avait pas franchi les Pyrénées à l'étroit dans un box ; il n'avait pas attendu une semaine dans un corral exigu ; il n'avait pas patienté des lustres dans un chiquero, certes ombragé mais néanmoins réduit, pour jouer les faire-valoir de pacotille en attendant que l'on serve les rafraîchissements dans des verres recyclables. Tout novillo qu'il fut, 'Oye-Mucho' avait l'ambition démesurée des toros, la folie des grandeurs et la force des braves. Alors, il a pris toute la place, jusqu'à la mort.
Fier, il n'a pas attendu le mouchoir bleu présidentiel. Il a fiché sa corne au sol, comme on plante la pointe d'un compas, et a tourné plusieurs fois sur lui-même, dessinant sur le sable un disque parfait avant de tirer sa révérence. Majestueux final et vuelta de verdad !
Pour prendre la mesure de ce que sont la bravoure et la caste, je vous invite à cliquer sur la photo pour voir ou revoir la vidéo de ce remarquable tercio de varas — un duo unique entre Carlos Prieto et 'Oye-Mucho' à la cadence du pas chaloupé du cheval de Bonijol.
L'an dernier, on piquait encore avec une puya classique, ce qui n'a pas empêché le spectacle d'atteindre des sommets. Qu'en sera-t-il cette année ? Nous en reparlerons très bientôt...
Oyez, oyez aficionados !
Depuis longtemps déjà, le béton de l'arène absorbe comme un buvard les clameurs de la foule. Des souvenirs d'hier ne reste qu'un écho suspendu dans les airs. D'autres songes sont venus remplacer l'utopie du passé. Ils ont pour nom Irmãos Dias, Couto de Fornilhos, Moreno de Silva et, pour finir, comme toujours, Escolar... Notre espoir, lui, n'a pas changé. ¡Suerte, Ceret!
Céret de Toros 2011 se déroulera les 9 et 10 juillet. Vous trouverez toutes les informations sur le site de l'ADAC.
>>> Les photos des toros aux corrals sont à la rubrique RUEDOS du site Campos y… Ruedos. Gagné !
Photographies © José Angulo / www.camposyruedos.com
L'an dernier, on piquait encore avec une puya classique, ce qui n'a pas empêché le spectacle d'atteindre des sommets. Qu'en sera-t-il cette année ? Nous en reparlerons très bientôt...
Porte du patio - Céret, 4 juillet 2011. |
Depuis longtemps déjà, le béton de l'arène absorbe comme un buvard les clameurs de la foule. Des souvenirs d'hier ne reste qu'un écho suspendu dans les airs. D'autres songes sont venus remplacer l'utopie du passé. Ils ont pour nom Irmãos Dias, Couto de Fornilhos, Moreno de Silva et, pour finir, comme toujours, Escolar... Notre espoir, lui, n'a pas changé. ¡Suerte, Ceret!
Céret de Toros 2011 se déroulera les 9 et 10 juillet. Vous trouverez toutes les informations sur le site de l'ADAC.
>>> Les photos des toros aux corrals sont à la rubrique RUEDOS du site Campos y… Ruedos. Gagné !
Photographies © José Angulo / www.camposyruedos.com