De sa Catalogne chérie, il a fait des centaines de kilomètres pour voir combattre 6 Ana Romero à Azpeitia... parce qu'il aime ces Santa Coloma-là, tout simplement. Merci à DD de nous faire profiter de ses analyses sur la course.
Après quelques heures de route et des milliers de virages pour éviter la côte basque et ses embouteillages, nous voilà enfin arrivés à Azpeitia. Tout ça pour voir combattre les disciples d’Ana Romero dans cette jolie place de Guipúzcoa et admirer les sœurs suspendues aux fenêtres du monastère adjacent. Comme nous, elles profiteront de la course car course il y eut grâce à trois toros nobles. De la noblesse de Santa Coloma, celle que devrait envier JP Domecq lui-même. Une noblesse qui remet chacun à sa place avec des toros tenant debout, bouche fermée, malgré les sempiternelles monopiques dévastatrices. Et, malheureusement ici comme ailleurs, les toreros oublient ou ne peuvent nous montrer ces toros. Les deux plus nobles échurent à Antonio Ferrera qui, après quelques séries, eut toutes les peines du monde à aller a más. Alejandro Talavante réussira à couper l’oreille de son second grâce à son aguante. Il le toréa entre raies et toril, dans le propre terrain d'un animal réfugié aux planches. 'Hornillo' se révéla tel qu’en lui-même, comme dans la ganadería quelques mois plus tôt quand il donnait des coups de cornes à ses frères en s’enfuyant à grand galop. Le jeune Daniel Luque aura beaucoup de mal avec le troisième animal qui coupait les terrains et repartait plein gaz vers l’homme, sans jamais se laisser fixer. Avec le dernier toro de l’après-midi, il aura quelques jolis gestes sur la corne gauche. 'Clementino' avait une excellente corne gauche mais le garçon n’en tira pas la quintessence.
Malgré la mauvaise qualité de certaines piques et les nombreux coups d’épées infructueux, la course s’avéra intéressante pour l’aficionado. De la noblesse pour trois toros malgré une faiblesse latente remarquée sur les antérieurs de deux toros. Un lot composé de trois animaux au trapío réduit et de trois de gros volume, avec plus de tête. Le seul regret restera de n’avoir pas pu voir s’exprimer ces toros à la pique. Cette phase, obsolète pour certains, restera pour nous toujours essentielle car elle est le baromètre infaillible de la révélation du véritable "toro bravo".
DD Catalunya
Photographie Un toro d'Ana Romero à Azpeitia le 2 août 2008 © DD Catalunya