- Tu fais quoi ce week-end ?
- Je ne sais pas, j’hésite. Peut-être que j’irai à Bilbao et toi ?
- Non, moi je pars à Carcassone voir les Zaballos !
- Ah !
Dans l’intonation, j’ai tout de suite compris la surprise. Il faut dire que la féria de Carcassonne n’est pas encore dans toutes les têtes. C’est une féria qui se cherche, tâtonne et n’a pas encore sa clientèle figée. Pourtant, la programmation 2008 aurait dû marquer les esprits avec en tête d’affiche les novillos de Miguel Zaballos.
Après l’excellente novillada de Céret de Toros 2007, où les pupilles de l’ami Miguel avaient régalé les aficionados par leur caste. Il y eut ce jour-là des braves et aussi des mansos mais, pour tous, une grande race poussée par une mobilité sans faille qui répandit l’émotion dans toute la placita Catalane. En fin de saison, ces impressions furent confirmées à Madrid, rien de moins. En conséquence, les Zaballos débarqués hier soir au pied de la cité se font attendre avec impatience. Vivement samedi !
Puis, comme si ce beau plat de résistance ne suffisait pas, les organisateurs ont ajouté au menu une petite friandise en amenant des novillos de Miura. Un élevage que nous n’avons pas souvent l’occasion d’étalonner dans ce type de spectacle.
Si l’argument Zaballos ne suffisait pas à inciter les aficionados à essayer la place audoise, le complément Miura devrait finir par les décider.
Toutefois, si la programmation est belle, le plus dur reste à faire pour les organisateurs : convaincre. Afin que le public ne se contente pas de venir aujourd’hui mais qu’il revienne demain. L’enjeu est de fidéliser une clientèle, comme ont su le faire Vic, Céret ou encore Parentis. Mais pour cela, le déroulement du spectacle doit être sans faille ou du moins refléter l’affiche. L’identité définie doit se vérifier dans le ruedo.
Sinon, ce serait un échec cuisant et la garantie d’un non retour de la plupart. Je ne parle pas de la qualité du spectacle, qui dépend de tellement de paramètres et est incertaine par définition. Non, j’entends les fondamentaux de la corrida, qui vus de l’organisation, tiennent en la motivation des acteurs à faire honorer les canons de la tauromachie. De tout faire pour que le novillo soit respecté, voire mis en valeur s’il le mérite. Carcassonne ne doit pas tomber comme Hagetmau avec les Coquilla dans le piège de la monopique. Elle doit imposer sa vision pour réussir complètement son pari et se faire ainsi une place dans le calendrier taurin français. Un pari certes difficile mais ô combien passionnant.
Suerte donc à Carca Toros.
J’allais oublier, la féria commence vendredi soir avec l’élevage de Rollanejo, origine Aldeanueva. Mais bon c’est déjà moins intéressant et en plus il y a des bourrins. Boh ! Il en faut pour tout les goûts !