17 juillet 2010

"Merci Chopera !"


En faisant la queue pour récupérer des places achetées une semaine auparavant, je jetais un coup d’œil sur le supplément spécial Madeleine du journal Sud Ouest que lisait mon compagnon d’attente (scandaleuse attente au guichet spécial des arènes : certaines personnes n’ont pu arriver dans l’arène que durant la lidia du premier toro !). Interview d’un des hermanos Miura à propos de la course qui sortirait dans 10 minutes : "Nous n’avons jamais amené au Plumaçon une corrida aussi imposante."
20h10. On remballe.
Les six Miura sont occis et le frère Miura aurait mieux fait de fermer son clapet à moustache. C’est la course la plus laide et la moins présentée de Miura vue ces dernières années dans le coin. Le matin, sur les ondes de la radio locale et dans une émission où le président de la commission taurine inutile de Mont-de-Marsan venait achever une campagne de pub digne du Tour de France, tout le monde déclarait que la course était belle et que les Miura allaient donner du spectacle. Wouarrrff ! Hormis le premier qui ressemblait à un taureau de combat, les autres ne pouvaient que susciter moqueries et mauvaises blagues. Des têtes de novillos, des corps loin des canons de Miura voire même de taureaux de combat (mention spéciale à la limande sortie en quatrième position), des cornes franchement abîmées et, pour certains, des armures indignes comme ce playero affreux sorti en troisième position bis. Une horreur !
On s’étonne qu’une telle empresa (Marie Sara/Simon Casas) ait commis cette immense erreur de casting (quoique non, on ne s’étonne pas). Dans les gradins, certains "perturbateurs"» ont hurlé à plusieurs reprises "Merci Chopera !" Ne soyez pas inquiets, l’équipe des pisse-froid qui se croient à la messe n’hésitèrent pas à leur répondre les traditionnels "Ta gueule !"» ou "Vous faites chier !". Avant, il fallait se taire pour ne pas leur gâcher le plaisir. Dorénavant, et c'est une nouveauté, il va falloir se taire pour ne pas leur gâcher leur contemplation passive et soumise de la médiocrité.
De comportement, la course fut... minable. Hormis le premier, donc, qui se comporta en toro et en Miura, le reste fut un défilé de bêtes plus faibles qu’une horde d’escargots anémiés. Le troisième fut donc changé par un sobrero de José Vázquez, plus minable encore que les nuls Miura. Un bœuf qui marchait en crabe, comme drogué ; qui s’effondrait toutes les 10 secondes comme en pèlerinage. Ne restent dans les souvenirs que les combats vrais de Rafaelillo, en particulier dans sa lutte avec le cinquième, sorte de long rectangle noir sans forme aucune.
A 20h10, en quittant ce rond de nullité où l’on fait jouer la banda pendant l’arrastre des toros (insupportable), les dames derrière moi faisaient ce constat accablant : "Il n’y a pas eu d’oreilles aujourd’hui, quel dommage." Ne vous inquiétez pas mesdames, il vous reste encore quatre chances au tirage.

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Retrouvez sur www.camposyruedos.com, rubrique RUEDOS, une galerie consacrée à cette pseudo miurada.

Photographie La mort d'un Miura © Laurent Larrieu/Camposyruedos.com