... de Miura à Mont-de-Marsan, l’inénarrable André Viard — le Leopoldo Fregoli de la tauromachie, le Rémy Bricka de la corrida — s’est fendu d’un édito publié le 21 juillet dernier. Un brin paranoïaque, j’ai cru me reconnaître dans « ceux qui nous expliquent, shéma à l’appui »... Une fois n’est pas coutume, je me permets donc de réagir en intervenant, largement et directement dans le texte — repris tel quel... A Campos y Ruedos, nous n’estimons pas nécessaire, fort heureusement, de répondre systématiquement aux provocations malignes de M. Viard — vous l’aviez sûrement déjà remarqué — destinées, nous ne sommes pas dupes :
— un, à faire parler de lui ;
— deux, à occuper, en fin stratège du mundillo qu’il est, un espace supplémentaire, même modeste et... à plus forte raison hostile ;
— trois, à faire l’effarouché quand les oreilles lui sifflent et
— quatre, enfin, à nous détourner un temps de ce que nous aimons, à savoir l’utrero adelantado "auto-aféité", faible et décasté... Hé ! hé !
« CAS D'ÉCOLE
A un détail prés, quelques centimètres d'acier trempé et de cordelettes de nylon, D’avantage que les 29 ou 26 mm d’acier trempé, les centimètres de cordelette sont de trop et il ne saurait s’agir d’un détail puisqu’on touche là, d’entrée de jeu, à un des nœuds du problème ! la corrida d'ouverture de la Madeleine aurait pu se solder par un triomphe majuscule. C’est bien cela l’essentiel ! Malheureusement, seul un des trois toros importants que la corrida comptait parvint à passer le cap fatidique d'un premier tiers inadapté. Lire "inutile", "chiant" ou "rasoir" (tiens, rasoir, c’est drôle ça...), mais dans le cas où il serait "inadapté", vous ne nous avez toujours pas exposé clairement comment vous le conceviez ? On s’impatiente... Et si c’étaient certains toros ("touchés", faibles et décastés) qui étaient devenus "inadaptés" au combat, parce qu’élevés avec toutes les "qualités" nécessaires pour subir la monopique actuelle ? Auquel cas la polémique "pique traditionnelle/pique andalouse" ne serait que pure et vaine gesticulation ?
Il convient de rappeler que les arènes du Plumaçon ont renoncé cette année à imposer coûte que coûte les deux piques obligatoires, C’est obligatoire mais... la désobéissance peut aussi avoir ses vertus... et il convient de remarquer que malgré cette mesure deux toros furent trop piqués. Quand on revient de Céret et qu’on lit ce qu’on lit, les yeux vous piquent ! Pourquoi ? Parce qu'ils s'employèrent en brave, Lors de la seule pique reçue, donc ? qu'ils poussèrent sans compter et que la pique fit des ravages. Mais pourquoi diable fait-elle tant de ravages ? Peut-être allez-vous finir par nous expliquer le fond de votre lumineuse pensée ?
Pouvait-on l'éviter ? Dans l'état actuel des choses, non. Ah ! Voilà, je sens que ça vient... Car il est impossible de demander à un picador soumis à pareille pression de lever sa pique au risque de finir avec son cheval dans le callejon. Trop balèzes ces picadors ! S’ils ne relèvent pas la pique, c’est tout bonnement parce qu’ils risqueraient de filer dans le callejón... avec leurs chevaux !!! Et vu le nombre de personnes (inutiles) présentes dans ledit callejón (n’est-ce pas M. Viard ?)... De grâce, messieurs les picadors, relevez la pique !!! Et il est inutile Ben voyons... de demander aux cuadrillas d'aller prestement au quite, dans la mesure où quand un toro poursuit ainsi la proie qu'il sent au bout de ses cornes, rien ne la lui fera lâcher. Mouais... Vous causez rejoneo, là ? Ou vous jouez au bonimenteur ?... Ce paragraphe semble tout droit sorti, vu le sérieux de l’argumentation, d’un de ces hebdos nationaux grand public plus ou moins bien renseignés... À qui vous adressez-vous au juste ?
Heureusement, peut-on penser a posteriori, la présidence et les toreros eurent le bon goût sic de changer le tercio après la première. Et celle-ci — pique andalouse ou non — était évidemment bien placée et dosée (hé ! hé !)... Puisqu’il n’y en aura qu’une, autant qu’il s’en souvienne ce "cochon" de toro ! Mais est-on condamné à devoir éternellement se lamenter et à assister à la sempiternelle chasse aux sorcières Rhô ! Tout de suite les grands mots... des yaqua et des yfautcon de service Vous leur accordez beaucoup trop d’importance, M. Viard ; tous leurs lecteurs réunis ne remplissent pas le callejón du Moun ! qui nous expliquent Ils expliquent, eux... que les picadors et/ou les matadors sont des sagoins et qu'il faut les éduquer ? S’il ne doit en rester qu’une, ce sera elle, l’éducation...
Faut-il supporter sans broncher les raisonnements Ils raisonnent, eux... emberlificotés Peut-être le seraient-ils moins si les "faux cons" de service connaissaient les véritables motivations et objectifs de leurs "vrais contradicteurs" ? "Yaqua" être plus explicite... de ceux qui nous expliquent, shéma à l'appui, que la pique traditionnelle fait finalement moins de ravages que l'andalouse qui est plus petite ? Faux, faux et faux !!! Ils ont écrit : « C'est le statu quo complet ! » Comme si, toutes choses étant égales par ailleurs, ??? un coup de canif faisait plus mal qu'un coup de sabre ! Vous plaisantez ? Vous passeriez du canif au sabre en ajoutant 3 mm ? Ridicule... Je possède deux couteaux : un Laguiole et un Thiers. La lame du Laguiole mesure 5 mm de plus que celle du Thiers... Pour autant, le Laguiole n’est pas un sabre !
Malheureusement pour eux, Heureusement, tous n’y étaient pas... les quatrième et cinquième Miura ont fait les frais d'un immobilisme Parfois préférable à l’agitation narcissique, à l’occupation du terrain médiatique, etc. ; si vous voyez à qui je fais allusion... que je ne parviens pas à comprendre Nous avons tous nos limites, certes, mais posez-vous un instant et tentez de réfléchir... de la part d'aficionados sincères et forcément désintéressés, qui, comme moi sans doute, J'ai manqué m’étrangler... Permettez-moi quand même de douter de votre désintéressement !? ont regretté de ne pouvoir les voir s'exprimer. Quand on revient de Céret et qu’on lit ce qu’on lit... Mais à la différence d'eux, moi j'ose "moi je", chassez le naturel, il revient au galop aller au fond des choses : Quoique tout dépende de la profondeur... on a allégé le peto, agrandi aussi on dispose grâce à Alain Bonijol de chevaux merveilleusement dressés, les picadors, quoiqu'on en dise, ont correctement fait leur métier... Bien, bien, mais qu’est-ce qui cloche ? Alors de deux choses l'une : soit on continue de se lamenter, S’il le faut... soit on décide de faire bouger les choses dans le sens du progrès. La notion ambiguë par excellence ! Comme chacun met ce qu’il veut derrière "progrès", "réforme" ou "modernisation"... Et la seule mesure à prendre, il n'y en a pas deux, En effet, pourquoi faire compliqué ? On avait bien compris que la simplification, voire le simplisme, était devenu votre credo ! La différence, M. Viard, c’est que vous ne vous adressez pas qu’à de méchants antis ! est d'engager résolument une réflexion Avec qui ? Sur quelles bases ? Pourquoi faire ?... Laissez-moi rire... qui aboutira à l'adoption d'une pique mieux adaptée et donc forcément plus courte. Forcément... Ou (bien) plus longue avec un "stop" efficace positionné juste après la pyramide ! Je vous sens dubitatif... Et les mises en suerte escamotées, les piques montées à l’envers (ou utilisées à l’envers — hop ! un petit coup de poignet ni vu ni connu — quand elles sont montées à l’endroit !*), exagérément longues, traseras, rectifiées, pompées, vrillées, carioquées ? Des vues de l’esprit, j’imagine...
Car contrairement à ce que l'on prétend nous faire avaler, Lire ou comprendre, ça suffira... toutes choses étant égales par ailleurs, ??? (bis) un coup de canif fait moins mal qu'un coup de sabre. Brrr... Et s'il y en a qui doutent, je suis prêt à le leur montrer. Des menaces ? Une provocation en duel ? Topez là ! Vous prenez le canif et vous me laissez le sabre !!! Un vrai sabre, hein ? Avec une très, très longue lame...
André Viard Cet incompris, comme tous ceux en avance sur leur temps...
Philippe Marchi — Put... ! Mais qu’est-ce que j’ai fait de mon CV ? »
* Les hampes tendent à devenir de plus en plus rectilignes, leur cambrure s’atténuant... Sauf à avoir le nez dessus, "vérifier" si le picador présente au toro la pique à l’endroit (grosso modo, arête vers le bas, face vers le haut) ou à l’envers (arête vers le haut) se complique drôlement... Une pique montée à l’endroit (comme à Céret) + une bande de peinture (rouge par exemple) sur la partie supérieure de la hampe = tout spectateur pourrait "vérifier" depuis sa place que la pique est présentée à l’endroit ! Cela dit, celui, et ce n'est pas moi, qui a osé évoquer cette proposition est un aficionado totalement... farfelu — vous en conviendrez — en plus d’être sincère et désintéressé, lui... On aura sans doute l'occasion d'y revenir...
Image Duel entre toros : l’un armé d’un canif (à g.) et l’autre d’un sabre... © Gorka Azpilicueta & Arsenio Ramírez — Por las Rutas del Toro