Tous les ans, c’est le même dilemme avec mes amis. Céret ou Pamplona ?!?! Pour ma part, et ce depuis de nombreuses années, je choisis la magie et l’envoûtement de la féria de San Fermín. N’ayant pu, à mon grand regret, assister aux Dolores Aguirre Ybarra, je vais évoquer en quelques lignes une course dont je me souviendrai très longtemps. L’attente de la découverte des toros de Miura fut longue, car aucune photo n’apparaissant sur les sites Internet, je dus donc me contenter des images de l’encierro matinal avant d’effectuer le trajet séparant Bordeaux de Pamplona et j’ai dit à mon ami Pierre qui m’accompagnait : « Vu les images de ce matin, j’ai une super impression par rapport à la course. » Arrivés aux abords de la plaza et après avoir acheté notre billet tendido Sombra 100 € au revendeur habituel, nous prenons place dans le cirque où, miracle de la corrida, le soleil avait remplacé la pluie dans cette journée grise et pluvieuse depuis notre départ. Disons, en préambule, que rarement dans ma vie d’aficionado j’ai assisté à une présentation de ce type. Poids moyen 652 kgs, 685 pour le plus lourd, 615 pour le plus léger, avec des armures exceptionnelles du fait de leur largeur. A chaque fois qu’un des toros sortait du toril, une clameur d’admiration gagnait la foule et faisait même taire les tendidos Sol. A la pique, leur comportement fut sans surprise, à savoir s’employant sans excès, mais ne refusant jamais le combat, malgré des mises en suerte catastrophiques (piques dans l’épaule, carioca, j’en passe et des meilleures). A noter qu'il n'y eut aucune faiblesse de pattes après le tercio de piques. A la muleta, ce fut également ce que l’on pouvait attendre, c'est-à-dire des toros exigeants, compliqués mais toréables dès lors que l’on respecte les fondamentaux de la lidia. Padilla a fait du Padilla et a torée et mis le feu aux tendidos Sol, une copie sans grand intérêt, avec cependant deux bons coups d’épée. Rafaellilo a été très convaincant, vaillant, sachant mettre en valeur son toro et méritant ses oreilles. Pour moi, la déception est venue de Fundi, visiblement sans solution et en petite forme devant ses 2 adversaires, compliqués, mais plus inquiétant, il ne donnait pas l’impression de chercher de solutions. Cependant, en grand maestro qu’il est, il eut assez de pundonor pour mettre un énorme coup d’épée avec les conséquences que vous connaissez.
2h30 d’un spectacle magique qui donne déjà envie d’être en 2009. Désolé Jean-Philippe, désolé Jean-Louis, mais ce n’est pas l’an prochain que Céret, malgré tout l’intérêt de sa féria, me verra.
¡Viva San Fermín!
Frédéric Augé
Photographie Miura © Camposyruedos