23 juillet 2008

Le tercio des piques à la dérive !


La Fédération des Sociétés Taurines de France vient de nous communiquer le texte qui suit concernant la dérive du tercio des piques.

Le tercio des piques est aujourd’hui à la dérive, c’est ce que l’on constate dans la plupart des arènes. Il s’agit pourtant, même si la façon de toréer évolue, d’une phase essentielle de la lidia du toro. Le public sait apprécier, et il le prouve, un bon tercio des piques avec un toro de respect brave et fort...
Cette situation est due au laisser-aller des organisations, des CTEM, des présidences, mais aussi bien sûr aux maestros et aux picadors. Il est pourtant possible de revenir à un minimum de sérieux si chacun le veut véritablement.
Aujourd’hui, il est question d’utiliser la puya du règlement andalou dans certaines arènes françaises, alors qu’elle n’est pas conforme au règlement de l’UVTF en vigueur ! Et que ce n’est vraiment pas la panacée, mais plutôt l’arbre qui cache la forêt...
En effet, il faudrait d’abord et d’urgence, que dans TOUTES les arènes, quelle que soit leur catégorie, ces différents points soient respectés (ce qui est déjà le cas dans quelques arènes qui respectent l’éthique et le règlement de l’UVTF) :
- Un délégué aux piques (membre de la CTEM) doit faire respecter le sens de montage correct de toutes les puyas sur les palos. Il doit vérifier également l’utilisation dans le bon sens au moment de la réalisation de la pique depuis le callejón et, dans ce cas, faire savoir au contrevenant éventuel que l’infraction a été relevée. Une puya utilisée à l’envers (avec une arête de la pyramide vers le haut) fait « ouvre-boîte », donc beaucoup plus de dégâts... Si aucune vérification n’est effectuée, les puyas sont quasi systématiquement montées à l’envers ! Lors d’une récente corrida concours les puyas étaient montées à l’envers avant d’utiliser les piques de tienta ! ;
- Les lignes concentriques doivent être tracées à 7 et 10 mètres de la barrière. Si le ruedo est petit, il vaut mieux tracer des arcs de cercle seulement à l’endroit où se déroule le tercio des piques, c’est-à-dire le plus loin possible de la porte du toril. Un trait perpendiculaire permet au picador de mieux situer son positionnement. Si les lignes sont plus proches de la barrière, le cheval se retrouve trop souvent poussé contre la barrière, ce qui va épuiser ou « décourager » le toro ! ;
- Le président doit toujours rencontrer les maestros avant le paseo pour les informer du sérieux de la plaza et de sa volonté de diriger la course dans ce sens. Il devra les prévenir également qu’il fera effectivement donner deux piques minimum et plus si nécessaire comme le prévoit le règlement. Les piques ne devront pas être longues et assassines mais plutôt permettre une rencontre supplémentaire. Une seule pique est une aberration, la réelle bravoure ne s’exprime qu’à partir de la deuxième rencontre. Il est courant de voir une première pique longue et forte qui en vaut deux, voir trois normales... ;
- Il faut aussi bien sûr que les maestros soient encouragés à remettre ce premier tiers en valeur (par l’organisation, par le public et... par les reseñas !) A ce sujet, lors de la dernière féria de Vic-Fezensac, le public a été exemplaire en faisant savoir à Antonio Ferrera qu’il n’appréciait pas son attitude durant le tercio des piques... Combien de cariocas, de piques « marteau-piqueur » qui durent une éternité, dans le dos du toro, avec des dégâts énormes : plaies très profondes, les vertèbres et les épaules détériorées... Oui, il y a aussi les effleurements sur les toritos des corridettes commerciales !

Mais alors, la puya andalouse ? :
- 1 cm de moins de la pointe de la pyramide au croisillon de garde ;
- Une pyramide légèrement plus petite : moins 3 mm de longueur d’arête ;
- Un tope (la corde ou le butoir (!) sur la puya utilisée aujourd’hui) plus fin de 4 mm en haut et 5 mm à la base, il a une forme plus triangulaire et il est en bois ou en PVC, ce qui veut dire une puya qui rentre plus facilement jusqu'à la garde qui, théoriquement, entre moins profondément mais qui, par sa forme quasi triangulaire et sa matière, agrandit plus facilement la plaie, surtout si elle est montée à l’envers !...