04 octobre 2011

À La Pobla de Farnals



Nous sommes chez Albert, à La Pobla de Farnals, dans un bar, à l’étage.
Ici, il n’y a que des garçons, des mecs, jovens... però valents. Jeunes mais vaillants, qui chantent, chahutent, chantent en mangeant des papas bravas et en buvant de la bière en attendant la suite.
Au milieu de ce brouhaha rien ne semble hiérarchisé, et rien ne laisse penser que les choses puissent l’être.
On devine pourtant qu’Albert est un peu la tête pensante de la tribu.
Albert est ici chez lui, mais pas tout à fait. À la vérité, Albert est de Massamagrell, le village juste à côté. Les deux se touchent, il n'y a que la route à traverser, et l'on pourrait penser qu’ils ne font qu’un.
Albert de Massamagrell est chez lui à La Pobla de Farnals, avec ses copains de la peña jovens... però valents.
Deux longues tables occupent la totalité de l'espace. Y sont attablés une bonne trentaine de mecs, pantalons blancs et chemises bleues, qui chantent et chahutent en attendant la suite et les toros.
Ici, tu vas manger la véritable paella, celle avec du lapin. La véritable paella, il n'y a que du lapin dedans, pas autre chose.
Je suppose que dans le Levante, à vingt minutes de Valencia, chaque pueblo, chaque peña, chaque cuisinier doit être persuadé de détenir la seule et unique véritable recette de la paella. Ce qui, dans le fond, n'a pas la moindre importance. L'important étant que ce soit bon. Et ne doutez pas que ce le fut. Une fois les premières agapes de la journée terminées, direction un improbable corral à dix minutes de voiture de là pour y embarquer les trois toros qui, tout à l'heure, seront lâchés dans les rues de La Pobla de Farnals.