27 octobre 2011

Yonnet à Aire-sur-l'Adour


En octobre, on n'attend plus beaucoup des toros. La saison est derrière nous, pour d'autres elle est devant. En octobre, passée la Feria del Pilar de Saragosse, passés les "indispensables" congrès ou assemblées générales de fin de saison, passées les premières palombes et les prémices du froid, on n'attend pas beaucoup des toros. C'est peut-être mieux ainsi d'ailleurs. On apprécie de revoir les copains (même rapidement), on profite d'un soleil aux abois, on se satisfait de la bonne demi-entrée de cette corrida de la dernière heure en un pays pour lequel on conserve de l'affection. Et puis, comme on n'attend rien des toros en octobre, on a tendance à se montrer moins intraitable dans ses jugements — mis à part un gueulard de barrera qui voulait faire savoir à tout le monde que lui connaissait les toros, Madame, Monsieur, et même qu'il portait un pin's "Nada tiene importancia si no hay toro".

On a donc regardé combattre et mourir les Yonnet, l'un après l'autre en constatant un fond de faiblesse (le 1 particulièrement), un manque de bravoure mais des signes de caste tout de même, surtout les derniers de la course. Une corrida mi-figue, mi-raisin, gentillette, sans histoire sauf une présentation vraiment desigual (le 3 était très laid), sauf un peón qui dit au revoir à la carrière et il doit être ému, sauf Mehdi Savalli moins alerte qu'avant, sauf des chevaux de la cuadra Pimpi beaucoup trop grands et difficiles à bouger, sauf Tito Sandoval qui cite bien, sauf Hubert Yonnet, fragile dans l'âge mais toujours là pour accompagner ses toros à la mort. Le sobrero se nommait 'Adour' et coule, pour l'instant, des jours heureux avant de se rendre à l'abattoir...

>>> Retrouvez une galerie de cette corrida sur le site www.camposyruedos.com, rubrique RUEDOS.

Photographie Un Yonnet qui a évité l'abattoir © Laurent Larrieu / Camposyruedos.com