06 août 2010

Cría cuervos


Cría cuervos, pour le commun des français, c’est probablement le film mythique de Carlos Saura. Le Madrid des années soixante-dix, l'enfance de la petite Ana témoin de la mort de ses parents. Une Espagne encore franquiste. La jeune actrice, Ana Torrent, est depuis devenue une superbe femme (voir photo ci-contre), actrice de profession.

Cría cuervos, c’est évidemment la chanson du film, Porque te vas, entêtante, inoubliable, interpretée par Jeanette.

Cría cuervos, c’est aussi un proverbe espagnol dont personne n’est vraiment capable de vous expliquer une origine qui, dit-on, se perdrait dans la nuit de temps médiévaux.
Cría cuervos y te sacarán los ojos dit le proverbe.
Ce qui peut se traduire par : élève des corbeaux et ils te crèveront les yeux.

Aujourd’hui, s’il y en a un qui doit le méditer ce proverbe, c’est bien Stéphane Fernández Meca qui vient de se faire piquer Alberto Aguilar par un autre rapace, Bernard Domb, plus connu sous le nom de Simon Casas.
Vous aurez remarqué que sur Campos y Ruedos nous n'avons pas pour habitude de commenter ce qui se passe dans les cuisines du mundillo. En fait, nous en avons cure. Mais alors là !

Stéphane Fernández Meca, matador de toros vaillant et retiré, a sorti du rien le petit Alberto.
Il l’a même soutenu une année à blanc, suite à une salle blessure à l’entraînement. Et puis il l’a lancé, pour de bon, pour de vrai. Pas pour rire.
Saint-Martin-de-Crau, Vic-Fezensac, Céret... Un vrai plan de bataille, une vraie ambition, une vraie trajectoire, un vrai projet.
Entre temps, Stéphane Fernández Meca avait eu la mauvaise idée de se présenter à l’adjudication des arènes de Nîmes.

Adjudication. Adjudication n’est pas un proverbe espagnol sorti de la nuit de temps médiévaux. Adjudication n’est pas un terme espagnol barbare. Adjudication est juste une procédure très contemporaine prévue par nos lois très républicaines. Une procédure dont la subtilité républicaine, justement, doit échapper à quelques taurins professionnels comme le sieur Domb.

Alors, pour se venger de l’effronté, le sieur Domb lui pique le petit Alberto dont on peu craindre qu'il finisse par payer l'addition finale.
Cosas de toros comme on dit dans ces cas-là. Oui, mais bon. Minable tout de même. Minable et bien dans l’air du temps taurin actuel, mais quand même.
Quant au petit Alberto, on se dit qu’il doit en avoir moins dans la cabeza que dans la taleguilla. En tout cas on lui souhaite une trajectoire plus glorieuse et surtout plus longue que celle, par exemple, et au hasard, d’un certain Carmelo.
Vous ne connaissez pas ? Normal...

Cría cuervos y te sacarán los ojos... y mi corazón se pone triste contemplando los taurinos...

NDLR Photographies (Google images) d'Ana Torrent aujourd'hui et de Jeanette il y a longtemps...