01 août 2010

Lluis


Si vous cherchez sur Google le prénom Lluis, vous avez plus de chance de tomber sur Lluis Llach, l’auteur de L'Estaca, que sur Lluis l’anticorrida de Barcelone.
L’anticorrida catalan, Lluis, voilà six ans qu’il bat le pavé devant la Monumental, tous les dimanches, le visage peint en rouge.
Je l’ai évidemment croisé à de multiples reprises, debout sur sa chaise, son immense pancarte tenue à bout de bras. Il était là avant que j'arrive, il y était encore lorsque nous partions.
Il ne m’a jamais invectivé et je n’ai jamais vraiment prêté attention à lui.
En fait, je l’imaginais juste devoir ensuite prendre une douche, pour se décrasser de toute cette peinture. C’est à peu près tout ce qu’il m’inspirait.
Prendre une douche. Comment le prendre au sérieux ?
J’avoue ne pas lui en vouloir, ne pas le détester. Il y a là de la ténacité, du courage même.
Après le vote des politicards catalans, Lluis est un peu devenu une vedette, celui par qui les choses sont arrivées. Son quart d'heure warholien avant de sombrer dans un anonymat définitif.
Il fut interviewé et déclara qu’au début ils n’étaient qu’une vingtaine à militer.
Vingt personnes, pas plus.
Cliquez sur la photo. Barcelone un jour de corrida ordinaire, un jour sans José Tomás. J’ai du mal à en compter plus de neuf.
Pierre Desproges disait que la démocratie est la dictature du plus grand nombre. En l’occurrence, ce n’est même pas le cas. Juste la dictature de la bêtise de quelques politicards catalans. Et n’allez pas penser que chez nous les choses auraient été bien plus reluisantes. C’est juste une question de contexte.
Vingt personnes pas plus. Ça laisse songeur tout de même.
En écrivant ces lignes, je jette un œil sur les portails taurins espagnols.
Burladero.com, dimanche 1er août 2010 : "Barcelone répond en graciant un toro".
Ils n’ont vraiment rien compris...