29 août 2010

Retour d'argentique


Ce n’est pas pareil. Ce n’est pas que l’un soit mieux que l’autre, ou que l’autre soit pire. C’est juste différent. La photographie argentique est différente de celle numérique, mais vraiment. Pourtant cette dernière a fait de réels progrès. Sans doute même a-t-elle supplanté la photographie argentique dans la possibilité de réaliser des agrandissements encore plus grands.
La différence n’est pas là. La photographie argentique offre ce volume, cette matière, cette chaleur qui sont encore étrangers à la photographie numérique malgré des possibilités au post traitement de plus en plus précises et pointues.
La photographie argentique, en noir et blanc, est comme un vin arrivé à maturité, apaisé de la fougue de sa jeunesse ; un vin dont l’ampleur s’est révélée avec le temps.
Bien sûr, pour travailler en argentique, en noir et blanc qui plus est, il faut maîtriser sa chimie, avoir un minimum de connaissances et beaucoup de temps.
Les connaissances s’acquièrent. Pour le temps, à l’heure de l’ADSL, du fast-food et du "fast tout", c’est plus délicat. Heureusement il demeure des artisans, des amoureux de métiers presque disparus. Alors si vous avez envie de vous lancer dans l'argentique, voir ce que ça fait — des sensations nouvelles —, une seule adresse, celle d’Aurélien Le Duc. Aurélien connaît les couples révélateur/pellicules comme d’autres connaissent les encastes. Car l’argentique ne supporte pas la médiocrité ou l’approximation. Inutile de vous dire que dans le contexte actuel Aurélien est vraiment une perle rare, un luxe qui nous permet aujourd’hui encore de goûter en toute tranquillité d’esprit, et sans y passer nos nuits, à l’émotion du film argentique.

Pour illustrer ce post, une photographie évidemment argentique : Joaquín Moreno de Silva avec Madame, en barrera, à Parentis, il y a quelques semaines.

joaquin_moreno_de_silva