05 avril 2010

L'OCT menace d'assigner en justice... des aficionados !


Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce sont des aficionados qui ont été dernièrement, et discrètement, la cible du président de l'OCT. La charge a été menée sans tambour ni trompette mais elle fut assortie de menaces non voilées et bien réelles — aussi, lorsque le père Larrieu nous a pondu son Taisez-vous !, il était sans doute loin de s'imaginer à quel point...
Les lecteurs de la revue "Toros" auront l’occasion de lire, dans la dernière livraison, un droit de réponse de l'OCT à un article de Joël Bartolotti se désolidarisant du président du bidule. Jusque-là, pas de quoi fouetter un chat; le droit de réponse étant par ailleurs d'une affligeante platitude.
Il faut dire que l'article mis en cause (Basta ya!, Joël Bartolotti in "Toros" n°1872 du 26 février 2010) ne portait guère à la polémique. Il n'est pas interdit au passage de se poser la question de la légitimité réelle de ce droit. Peu importe, le cocasse n’est pas là. Le cocasse de l'affaire, ce n'est pas le droit de réponse lui-même.
Le cocasse de l'affaire, c'est la forme, la méthode, le procédé, le non-dit, le dessous des cartes : une missive d'avocat envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception. Un courrier d'avocat menaçant de poursuites judiciaires. Nom d'une pipe en bois ! Oser traiter ainsi une "vieille dame". Il fallait oser tout de même.
Il a osé. Ils ont osé. On croit rêver. On ne rêve pas.
La "vieille dame" a évidemment publié le droit de réponse de l'inénarrable tout en l’assortissant d’une contre-colonne qui nous apprend, entre autre, que ce courrier avec accusé de réception fut adressé par Maître Emmanuel Durand, "avocat spécialiste, compétence en droit du travail", 16 rue Cité Foulc à Nîmes (Gard). Lequel Maître Emmanuel Durand a cru bon devoir stipuler dans sa missive que faute d'insérer le droit de réponse de l'inénarrable dans le numéro qui suivra le surlendemain de la réception de la la lettre, à la même place et en mêmes caractères, et sans aucune intercalation, cela pourrait donner lieu à une peine de 3 750 euros d'amende, sans préjudice des autres peines et dommages-intérêts auxquels l'article blablabla, blablabla…
Pétard !… Fini de rire !
Pour en terminer avec ce nouveau dérapage, magistral tout en restant dans le cocasse, je ne peux m’empêcher de le mettre en parallèle avec ce qui s’est passé, il y a deux ans, à Carcassonne.
Le président de l’OCT avait alors été sollicité, par des aficionados, pour intervenir face aux "antis" qui manifestent régulièrement devant la portative. Et que croyez vous qu’il fit ?
Qu’il envoya une lettre recommandée ? Qu'il fit se déplacer Maître Durand en personne ? Qu’il se déplaça lui-même, flanqué de Colemonte, son pote de l’époque, tels Don Quichotte et Sancho Panza ? Qu’il provoqua par incantation divine la charge de la maréchaussée ? Qu’il sonna le rappel des troupes pour mettre en branle les je ne sais plus combien d’entités créatrices du bidule ?
Rien de tout cela, pas le moindre début de mouvement du petit orteil.
Rien, que dalle, nada, niente...
Le président qui fait envoyer des lettres recommandées aux aficionados n’a pas daigné lever le moindre petit doigt lorsqu’il fut sollicité par "Carcassonne Toros" pour faire face aux "antis". A l'époque, il avait juste répondu que cela relevait de la seule responsabilité du maire et non de celle du président de l’OCT...
Cocasse, mais incompréhensible, vous en conviendrez. Non, vraiment, on croit rêver...

Post-scriptum personnel à l’attention du président et de Maître Emmanuel Durand.
Messieurs, peut-être allez-vous être choqués par le dessin qui illustre ce post. Par le reste aussi, peut-être, mais nous nous en moquons.
Il s’agit en l’occurrence d’une caricature réalisée de main de maître pas notre incomparable Batacazo national. Et des fois que la lettre recommandée commencerait à vous démanger, sait-on jamais, permettez-moi de vous rappeler que notre Président, pas Dédé, l’autre, a déclaré préférer un excès de caricature à son absence ou un truc dans le genre.
Et si cela ne suffisait pas, nous nous permettons de vous rappeler aussi et surtout le résultat du procès intenté contre "Charlie Hebdo" par les avocats de la Grande Mosquée de Paris. Oui, je sais, ça fait chier... mais vous ne ferez taire personne...