16 avril 2010

¡Eso no es de Sevilla¡


Sevilla 2010. Beaucoup ont renoncé. A force...
Alors, en attendant le retour des copains, on tente de se faire une idée, une vague idée, en lisant à droite, à gauche. En fait "à nulle part", ou pas bien loin.

Mercredi 14 avril 2010. Folque a pétardé. Ça semble une évidence qui sera inévitablement confirmée, racontée, précisée.
Il a pétardé. Ce n'est pas la première fois, pas la dernière. Tout comme il nous sortira d'autres 'Camarito', d'autres corridón venteños. Ojalá. Cosas de toros.
Et comme les couteaux étaient tirés, depuis bien longtemps, et les fusils lourdement chargés, ça a été une tuerie. De ce côté-ci des Pyrénées, chez certains, pas tous, ça touche même au racisme. Ça pue le populisme des plus bas étages, le règlement de compte a posteriori. La haine enfin extériorisée. Le coming out malsain enfin dégueulé.
On se dit que ça devait sacrément les ronger, les démanger, pour qu'ils finissent par beugler ainsi. On en viendrait même à les plaindre de pareil ressentiment, de pareille haine.

Jeudi 15 avril 2010. Ce sont les Victorino qui semblent emboîter le pas des Lusitaniens, dans la déroute la plus totale.
Victorino n'est pas portugais, n'a pas le passif de l'autre. Alors le fracaso – à confirmer lui aussi – se transforme plus discrètement en une "sosa corrida de Victorino". C'est plus mondain, moins méchant, moins définitif.
On a les adjectifs et les intérêts qu'on peut. Tous les pétards n'ont pas la même saveur. Mais je n'invente rien.
Jeudi soir, en rentrant à la maison, j'ai allumé le Mac, cliqué sur Mundoborrego puis sur Carrusel taurino pour une écoute en direct.
Et là ce fut... irréel. C'est fou comme la médiocrité peut fasciner.

- Señores y señoras... blablabla... ¿Pero qué pasa? ¿Qué pasa por favor? Aaah... ¡Un pañuelo verde en los tendidos! Sí, lo veo... Un tío con un pañuelo verde en los tendidos... y la gente le abronca... La gente abronca al pañuelo verde... Eso no puede ser. Un pañuelo verde. Eso no es de Sevilla. Eso no puede ser.

Quelques minutes plus tard...

- ¿Pero qué pasa? ¿Qué pasa por favor? Un pañuelo verde en los tendidos. Lo vueeeeelve a sacar, ¡lo vuelve a sacar! Es que está provocando señores. ¡Está provocando! Eso no puede ser. Un pañuelo verde. ¡Eso no es de Sevilla!
...
- Y ahora... ¡Tres pañuelos verdes! ¡Es que están provocando a la gente! ¡Están provocaaaaando! ¡Eso no es de Sevilla! ¡Eso no puede ser! ¡Eso no es de Sevilla!

Et nous, on avait envie de crier : "Londres, ici Londres !" Poum poum poum poum...

Et pendant ce temps, en fond sonore, un type à la voix éraillée par les années, la manzanilla, les cigares, un type à l'accent andalou à couper au couteau : "¡Eso es una cabra! ¡Eso es una cabra! ¡Eso es una cabra!"

¿Y eso es de Sevilla?