05 janvier 2010

2010... Et alors ?


El MejillonPrenons le temps d’admirer cette émouvante image de tienta qui met en scène El Mejillón, le meilleur torero de l’encaste Coquille de l'univers. Remarquez le soin, tout en finesse, qu’il porte à la préparation de la saison 2010. Une main de maître, délicate... y por naturales. ¡Sí Señor, Olé!
N’est-il pas rassurant, lorsque l’on évoque cette tauromachie de plage, de constater à quel point elle conserve dans l’iode les valeurs d’authenticité, d’humilité et de sérieux qui fondent sa réputation ?
Dès l’aube, le grand maestro arpente le sable infini de cette arène naturelle. Il sait que chaque victoire est acquise de haute lutte, dans l’austérité totale d’un ruedo immuablement humide. Il sait que chaque faena se déroule sans fard, dans un silence respectueux qui donne du sens et de la profondeur au combat que livre l’homme à la bête.
Ici, pas de trophées bradés ou galvaudés, pas de vague à l’âme. Aussi, si vous êtes saisi par la grandeur et la beauté sauvage du spectacle, abstenez-vous de toute manifestation intempestive. N’allez pas réclamer des oreilles ou la queue. Imaginez que le bivalve soit une moule, vous passeriez inexorablement pour un cuistre à la trivialité crasse.
Contentez-vous d’apprécier en toute discrétion. Contemplez le talent d’un immense professionnel. Délectez-vous de la qualité de son approche. Emerveillez-vous de son calme et de sa précision. Rotation du bassin, appui sur la hanche, esquive latérale, souplesse du poignet. Détourner à peine la charge pernicieuse de la coquille fauve, s’en saisir d’un geste vif et adroit... et hop, dans la bourriche ! Du grand art !
Il en faut du courage pour affronter ainsi un mollusque bravo à découvert.
A Campos y Ruedos, nous restons bouche "baie", conquis par la constante qualité du combat conchylicole.

Comment la prochaine temporada pourrait-elle nous mettre l’eau à la bouche ? A quelques rares exceptions, la programmation taurine manque d’imagination, les affiches sont ternes, fades, répétitives.
Pas question pour autant de se recroqueviller. Nous sortirons de notre coquille autant qu’il le faudra pour défendre les élevages minoritaires, sans rien renier de nos engagements, sans rien lâcher sur le premier tiers. Comptez sur nous pour rendre la saison plus savoureuse.

- ¡Saludos a todos! Quelques bulles ? ¡Va por ustedes!
- Des huîtres, encore ? Plutôt des ormeaux, des couteaux, des pétoncles, des clams... Y font des perles aussi !
- T’es pénible. Tu serais pas un peu Taliban du coquillage ?
- Bon les gars, ça suffit ! Pendant l’apéro on remplace la pique par le "palillo" même si on reste fermes. Trois tapas sinon rien. ¡Otra por favor!
- Y’a plus de banderilles de cocktail ?
- Non, y’en a plus pour les Ayatollahs de la praire et les agités de la telline.
- Allez, on se calme... C’est l’heure de la déclaration.
- Ouais ! Le discours ! le discours ! le discours !...
- Ok ! ok ! ok ! Chers collaborateurs de Conchas y Bulots, je déclare solennellement 2010... année de la palourde !!!

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