Une fois n’est pas coutume, la mailing list interne de Campos y Ruedos a vu rouge tandis que j’enfilais mon pyjama... Vous faites ch... les gars ! Bien, les quelques lignes qui suivent sont ainsi, en grande partie, motivées par le dernier édito1 de M. Viard, particulièrement... discutable.
Gendre idéal d’âge mûr — celui auquel on reçoit prix et flatteries —, impeccable sous tous rapports et omniscient car riche de plus de trente ans d’afición (inclinez-vous pauvres gueux !), M. Viard semble mal vivre l’apparition des blogs taurins — requalifiés en forums pour mieux les discréditer (?) à moins qu’il ne confonde à dessein posts et commentaires (?) — et ne pas supporter davantage que l’on puisse penser différemment de lui. Depuis un an environ2, régulièrement, trop fréquemment sans doute, tel un gamin à qui l’on disputerait le jouet préféré, il dégaine son clavier et commet dans un tout autre style ce qu’il reproche à ses victimes trentenaires aigries et amères. Le voici donc, très sûr de lui-même, qui stigmatise et les « analphabètes ignares » (sic) — pléonasme quand tu nous tiens —, « démagogiques » voire « irrespectueux » et « la frange ultra qui [...] fait preuve d'un analphabétisme qui laisse pantois » !
Ce qui me laisse pantois, M. Viard, c’est lorsque vous écrivez sans état d’âme : « De même que pour écrire il faut d'abord apprendre grammaire et vocabulaire ». Admettons, mais sachez M. Viard que « sud-est » et « sud-ouest », faisant référence à une « partie d’un pays située dans cette direction »3, s’écrivent avec des majuscules ; que « spectacle » prend bien évidemment un « s » dans « la plupart des spectacle » ; que « quelque soit » se lit beaucoup mieux en décollant le « que » du « quel » ; que vous perdez les pédales en nous gratifiant de « perdre la pédales » ; que « quelque » ne prend pas de « s » dans « quelques temps » ; que le premier « o » de « cotoyé » se coiffe en revanche d'un chapeau — il fait parfois chaud au palco — ; que « la science infuse ne se décrète pas [elle] s'acquiert tout au long d'un parcours studieux » constitue un bel exemple d’antinomie car comment apprendre ce qui, par définition, relève de l’inné, et (enfin !) que « de bonne bases » n’est pas correct.
« Et il est malsain, je pèse mes mots » — la formule vous appartient —, de fonder sa critique en portant le fer sur la grammaire et le vocabulaire quand on accuse soi-même des lacunes dans ces matières. Allez, souriez quoi ! Tout ceci au fond n’est pas bien grave quoiqu’un peu minable, j’en conviens. Une seconde d’inattention et c’est la cornada !
1 Le torisme intelligent, édito du 21.10.2008.
2 L'aficion critique, édito du 25.10.2007.
3 Le Petit Robert.
Image Chez le Marqués de Albaserrada © Camposyruedos