Pour les aficionados qui ont assisté à la San Isidro dans son intégralité, (et il y en a !) le lot de Palha constitue indéniablement le meilleur lot de la féria. Pour les taurinos ce sera sans doute une autre histoire. Quand j’écris « qui ont assisté... dans son intégralité », je pense bien évidemment à ceux qui ont posé leurs fesses sur les gradins, pas aux aficionados virtuels de la télé dont, par la force des choses, la vision ne sera jamais aussi complète que celle que l’on peut avoir in situ. Le palliatif est parfois mieux que rien, mais il demeure un palliatif.
Cette corrida de Palha fut un torrent déversant constamment sa caste vive, captivant et passionnant les aficionados en même temps qu’il fit transpirer les toreros dont aucun n’est parvenu à dominer son sujet. Seul Bolívar restera dans les mémoires pour ses excellentes manières et son courage au moment de donner la distance à ces fauves, pour les faire venir de loin, et ainsi nous les montrer. Comme beaucoup, j’aurais aimé voir les figuras actuelles avec de tels toros dont plusieurs firent preuve de noblesse, avec l’exception notable du sixième.
Impossible également d’oublier l’interminable et assassine pique reçue par le premier, et qui d’ailleurs ne le tua point, malgré toute l’application que put y mettre ce que Joaquín Vidal appelait la acorazada de picar.
La corrida, à mon sens, démontra plus de caste que de bravoure pure. Elle fut puissante, mobile, d’un intérêt constant et soutenu. Nous ne nous privons pas, sur CyR, de dénoncer avec force les turpitudes du Señor Folque de Mendoça lorsque nécessaire. Nous n’en sommes que plus à l’aise aujourd’hui pour nous féliciter sans la moindre retenue et avec énormément d’enthousiasme du moment important que fut cette course.
Vous avez une galerie dans la rubrique RUEDOS du site, mais c’est avec une photo de Manon que je voulais absolument illustrer ce post. Les toreros viennent de quitter l’arène. Le public encore nombreux applaudi. Les regards convergent en direction des toriles.
Et ce n’est qu’à ce moment-là, une fois l’arène totalement abandonnée par les toreros, que les aficionados font, ou pas, sortir le mayoral pour le faire saluer. Ce fut le cas jeudi dernier et nous n’étions pas les derniers à applaudir, à nous féliciter, à nous congratuler, et à nous émouvoir de ce corridón de toros et de cette grande après-midi qui marquera notre temporada. ¡Muchas gracias Señor Folque!