16 novembre 2007

Moins de seize : Aplausos en deux services


Dans son édition d’aujourd’hui André Viard expose l’explication et l’éclairage donné au nouveau ou futur règlement basque de la manière suivante :

« Aitor Uriarte, directeur des Jeux et Spectacles du gouvernement basque, a exposé à notre confrère Aplausos les raisons pour lesquelles le futur règlement taurin stipulera probablement que les mineurs de moins de seize ans pourront aller aux arènes en compagnie d'un adulte. "Cette mesure permet une perméabilité entre les générations. C'est ce qui se passe aujourd'hui dans les faits. Combien de mineurs de moins de seize ans se rendent-ils seuls aux arènes ? Ils le font en compagnie de leurs pères ou grand-pères qui sont les mieux placés pour leur expliquer l'essence du spectacle. Ce qui serait risqué me semblerait être le contraire, laisser un mineur aller seul à une corrida pouvant aboutir à ce qu'il en ait une perception faussée. Si nous exigeons une qualité supérieure du spectacle et que les jeunes vont aux arènes en compagnie d'un adulte qui leur en explique l'essence, nous favorisons l'émergence d'un aficionado de meilleure qualité." En réponse à la question de savoir quel est le but poursuivi par ce nouveau règlement, Uriarte répond : "Garantir une meilleure qualité de spectacle pour de longues années. Que les aficionados soient tranquilles, nous n'agissons contre personne." Propos à méditer sans esprit partisan ». (Fin de citation).

Vous connaissez tous la position de CyR sur la question. Aussi, pour ne pas nous faire taxer d’avoir un esprit partisan, plutôt que commenter nous-mêmes ces explications et précisions données par Luis Uriarte, nous laissons la parole au directeur d’Aplausos qui apprécie, ainsi que vous allez pouvoir le lire dans cet entretien publié dans son journal (pardon pour la traduction) :

« Journalistique et très opportun – un dix pour le compañero – le reportage-interview réalisé par Iñigo Crespo sur le directeur des jeux et spectacles du gouvernement basque, Aitor Uriarte, qui n’est rien d’autre que le père de ce brouillon du nouveau règlement taurin basque qui nous a tous fait dresser les poils dans la mesure où il interdit – les hommes aiment interdire, par vice – l’accès aux toros aux moins de seize ans non accompagnés.
La norme, cela n’aura échappé à personne, est un coup de feu en plein cœur du futur de la Fiesta ou un premier pas, une concession à la pression abolitionniste, d’une minorité infatigable et combative. Je ne vois pas comment l’interpréter autrement. Les explications données par Monsieur Uriarte sont pour le moins creuses et si ce n’est pas du pur cynisme c’est pour le moins une déconsidération de l’intellect des aficionados. Il dit que de toute façon les mineurs ne vont pas seuls aux arènes et je lui réponds que dans ce cas pourquoi alors l’interdire…
Il en arrive même à dire que l’intention de la loi est d’obtenir que les pères ou les grand-pères expliquent l’essence du spectacle aux mineurs. C’est à dire qu’il veille sur la Fiesta… Il dit également qu’il est dangereux qu’un mineur aille seul aux
toros. Et il se fend d’autres perles tranquilisatrices comme considérer que l’objectif de cette mesure est la formation d’aficionados de meilleure qualité. Il doit forcément penser que nous autres, majeurs ou mineurs, sommes assez stupides pour avaler cela.
On pouvait penser de bonne foi que le risque pour les mineurs était d’aller au
botellón, dans les stades avec les ultras, faire de la moto à des heures indues ou dans de mauvaises conditions, qu’ils achètent des publications qui promotionnent le nettoyage génétique ou le rôle de la femme comme objet sexuel, et qui sont vendues librement… mais non ; il résulte que ce qui est risqué, pour ce monsieur est que les mineurs puissent aller seuls aux toros… Si lo ha cagado, lo siento pero huele (euh là, je traduis pas…)
Et en outre il veut se faire mousser et dit que c’est pour améliorer la qualité des aficionados… La question est maintenant de savoir si les professionnels et les aficionados basques laisseront perdurer pareil abus. Cette justification n'est pas autre chose qu'une œuvre majeur du cynisme.
»