« Bah… ce n’est pas si grave… de toute façon un gamin de 13 ans ne devrait pas aller voir une corrida tout seul… le mien en tout cas… vous laisseriez le vôtre y aller seul vous, à cet âge ? »
C’est en substance, et de bonne foi, ce que fut la réaction de nombreux aficionados à la lecture de la future interdiction faite aux mineurs de moins de seize ans d’assister à une corrida au Pays basque s’ils ne sont pas accompagnés.
Car il s’agit bien d’une interdiction. Au Pays basque, un mineur de moins de seize ans ne pourra pas assister à une corrida, sauf s’il est accompagné.
Et le fait d’être accompagné constituera donc une subtilité qui permettra de faire exception à la règle : l’interdiction. Car la règle sera bien l’interdiction. Limiter le commentaire de ce texte à une simple prise de position sur les méthodes d’éducation de nos enfants, c’est en faire une lecture au premier degré mais ne pas voir le second, c’est-à-dire avoir la vue basse, et l’interprétation restrictive. La chose est d’autant plus préoccupante que le Président Sarkozy, sollicité par les protectards, doit se prononcer, lui aussi, sur cette question.
Il y a peu, et par hasard, j’ai eu l’occasion d’écouter à la radio le maire de Villeneuve-lès-Avignon. La voix grave, posée, convaincante, cet élu ouvertement "anti" expliquait très calmement à une hystérique de la cause animale, qu’il était inutile de s’énerver, qu’il ne fallait pas prétendre aller trop vite, que l’interdiction aux moins de seize ans demandée au Président ne serait qu’une première étape, un premier palier avant d’autres victoires plus définitives… J’ai vraiment été interpellé par la détermination sereine de cet homme. Nous étions loin des illuminés que nous avons l’habitude de croiser…