"Dehesa Frias", Constantina, province de Sevilla.
Tout est propre ici, bien rangé, parfaitement ordonné. Environ 1 200 brebis tondent les cercados de saca et un cortijo blanc éblouissant trône sur 2500 hectares de terres à toros. Dolores Aguirre Ybarra, richissime bilbaína femme de banquier, poursuit bon an mal an l’élevage de somptueux moudjahidines. Elle résiste, comme eux en 1979, mais doit être détestée par une grande partie du mundillo affairiste. Ici, vous ne verrez pas de cornes enrubannées façon pansement de fortune ni de couilles coupées après la course pour ensemencer les vaches à la finca. C’est propre, riche, l’herbe est rase mais les sementales doivent encore batailler ferme pour arriver à leurs fins.
Après, on en pense ce que l’on veut des Aguirre. Ça sort mal, "difficile", "compliqué" pour beaucoup d’observateurs, manso con casta pour d’autres, mansos tout court enfin. Ça sort aussi des fois brave et surtout très, très puissant. C’est bien cela qui persiste dans l’irrégularité des dernières sorties, cette continuelle puissance démontrée tout au long du combat. Le poder !
Certains rétorqueront que les mansos subissent moins le châtiment que les vrais braves et ils auront parfaitement raison mais, pour avoir assisté à quelques-unes des dernières sorties pamplonaises, je confirme que les toros de la Doña ont été plus que normalement châtiés. Fort et très mal. A Calahorra, c’est une moyenne de six piques (par toro) que prirent les bestiaux selon le chroniqueur Pablo G. Mancha.
La liste pourrait être longue et le débat sans fin. Alors, pour faire simple, rendez-vous dans un mois à Madrid et en juillet à Pamplona pour se rendre compte qu’il existe encore certains toros con poder… C’est si rare qu’il fallait le mentionner.
>>> Retrouvez les toros de Dolores Aguirre Ybarra qui sortiront à Madrid et Pamplona sur le site & lisez Pablo G. Mancha sur son blog Toroprensa.