Revenons sur Arles et les deux premières corridas de toros.
Faut-il encore s’offusquer de ce genre de course, du triomphalisme facile, des toros faibles, des présidences sans critères, aux ordres de l’intérêt médiatique général et d’une très commerciale (faible mais ne tombant pas) corrida de Domingo Hernández ? La pluie d’oreilles et la queue coupées vendredi à ces animacules n’a aucune signification, sinon de permettre aux quotidiens locaux et à quelques taurinos de s’autopromouvoir à moindres frais, avec la complicité ahurissante d’un public sans aucun critère qui n’en demandaient sans doute pas autant. Personnellement je ne m’offusque plus, ni ne m’emporte avec ce genre de tardes. J’ai passé l’âge. Je suis même sorti très content des arènes figurez-vous. Oui, très content d’avoir goutté une fois encore le pundonor, la technique, le toreo, et le cœur gros comme ça de César Rincón. Il faut dire que César a touché l’erreur génétique de la journée. Une mule assez méchante, capable de le planter, comme ont dit. César visiblement s’est mis lui-même à l’épreuve, s’est fait un devoir et une obligation de s’imposer et toréer, et il nous a régalés, nous a émus. Lui-même l’était visiblement beaucoup en accomplissant sa dernière vuelta et en refusant d’offrir au public ses deux oreilles qu’il a voulu garder pour lui.
Le lendemain, et dans un autre style, seul le Juli avec la seconde erreur génétique de la féria, distraite et fuyarde mais bien moins méchante que celle de César, plus noble, a fait montre de son immense savoir.