Ce dimanche 15 avril, j’étais à Las Ventas...
Les novilleros du jour comptabilisaient, à eux trois, 20 courses en 2006 ! Pas une de plus !!! De quoi alimenter quelques craintes, après la prestation des novillos de Bucaré il y a quelques semaines à San Sebastián ; lors de la San Isidro 2006 surtout...
Il est bien loin le temps où les picadors occupaient le haut de l’affiche. Celui où les aficionados connaissaient leurs noms est révolu aussi. Ressentaient-ils les mêmes inquiétudes que nous en ce dimanche madrilène ? Peut-être... Peu importe !
Remettons au plus vite ce petit monde à l’honneur : Rafael Baeza, Israel de Pedro, Manuel José Bernal, José Chacón et Benjamín Iglesias méritent que l’on cite leurs noms. Sortons-les enfin de l’ombre : ils ont été NULLISSIMES !!! Parce qu’il ne piqua quasiment pas le 1er novillo, faiblard d’emblée, seul Antonio Muñoz se fait oublier. Citons systématiquement les autres, ceux qui font mal leur boulot. Cet anonymat gangrène la Fiesta !
A quelques jours de sa féria, Madrid doit maintenant s’emparer de ce fléau. Cette calamité dont elle est depuis trop longtemps la meilleure représentante. Las Ventas aime les toros gris. Elle a raison ! Mais attention, si l’on n’y prend pas garde, les picadors auront raison de nous !!! Responsables du manque de relief de certaines courses, quoique celle-ci ne fut certainement pas du niveau des précédentes de cet élevage, ils lasseront public et ganaderos...
Manquant de force 'Metroymedio' ne révèle que des mauvaises manières face à la cavalerie. Sans véritable race, la tête à mi-hauteur, ils se cantonne dans un monorythme lent tout en offrant une charge docile et un replacement parfois idéal.
Plus allègre, plus mobile, beaucoup plus racé, mais salement piqué à la 1ère rencontre (2 impacts dont un bien bas !), 'Labraor' se remet péniblement de l’épreuve. La 2nde pique n’est que formalité. Le novillo est quand même très abordable et confirme sa tendance à mettre la tête et à répéter.
'Cuentacuentos' rechigne lui aussi à aller jusqu’au bout, il jette les pattes et se défend plus qu’il n’attaque en 2 rencontres pour 3 piques (dont 2 traseras !). Une certitude, il n’est pas brave. Pourtant, tant bien que mal, il freine de moins en moins et répète gentiment ses charges.
D’entrée, le magnifique 'Peluquero' fait l’avion. Lui remate plusieurs fois et les signes positifs de bravoure ont raison de deux piques assassines au milieu du dos !!! Celui-là est un client que la cavalerie n’a pas réussi à anéantir. Le novillo est disposé ; il faut consentir sa lourde charge.
Sèchement carioqué et très sévèrement châtié au 1er assaut, 'Peineta' est encore bousillé au 2nd. Il ne s’en remettra pas, chute dans la muleta, devient tardo et fadasse.
Brillant, tout en n’appréciant pas forcement le combat, 'Perezoso' se fait fumer lui aussi en règle (par 2 fois, cariocas flagrantes et piques en arrière). Le novillo sort exsangue du combat, il n’a plus d’allant mais trouve parfois les ressources pour s’engouffrer dans les grossières erreurs de placement.
Assumant son destin au mieux, toujours bouche close (mais que faut-il en tirer ?) cette novillada de Bucaré a gardé bonne partie de ses secrets. Un très bon novillo malgré tout (celui de la photo).
Honneurs aux picadors !!!
Benito del Moun