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30 septembre 2008

Une certitude


- Papa ?
- Oui.
- Pourquoi le toro on lui a enlevé le bout de ses cornes ?
- Euh… tu vois ma chérie, cette bouteille de lait là…

Tout le monde le sait, la vérité sort de la bouche des enfants. Lorsque ma fille de sept ans m’a posé cette question pleine d’innocence, j’étais simplement en train de chercher une photographie pour illustrer un post vous donnant notamment un lien vers le Toroprensa de notre ami Pablo G. Mancha. Il s'agit d'un post confirmant la sanction de Borja Domecq pour afeitado. Je ne sais si la doctrine accréditée, qui avait qualifié en son temps João Folque de Mendoça de « ganadero voyou » lors de semblables péripéties, fera preuve dans le cas présent d’autant de virulence à l’égard d’un ganadero qui porte le nom de Domecq... En attendant, vous pouvez toujours cliquer sur la photo, prise dans une arène française de première catégorie, les pueblos étant à la vérité souvent bien plus rigoureux.

24 mai 2008

Morante


Lorsque je dis « rien », évidemment sont arrivées jusqu’à nous les clameurs provoquées par les naturelles du Cid et l’émotion suscitée par le novillero El Payo. Mais après presque un mois de féria, c’est quasiment rien... Pour en revenir à la course d’hier, c’est un autre blogger Pablo G. Mancha qui prend le relais de Bastonito et nous parle du toreo de Morante. Les photos sont d’un troisième blogger, Manon, également webmaster de Las-ventas.com. Je vous laisse avec Pablo. Y Te pido perdón por la traducción Pablo.

Le toreo de Morante de la Puebla ignore les stratégies, les traits calculés ou les élucubrations. Le toreo de Morante de la Puebla surgit d’un moi intérieur qui répond seulement à une passion lumineuse, un équilibre humain insondable, magnifique et délibérément beau. Morante est la vaillance même, l’entrega. Il base son toreo sur une valeur intransigeante, une valeur assise sur un concept immatériel et sublime. C’est pour cela que son toreo n’a pas d’équivalent, qu’il est le reflet fidèle de ce moi intérieur qui illumine une tauromachie essentiellement intime, qui cherche à satisfaire son âme créatrice.
Morante est en outre parvenu à maturité car il conjugue cet équilibre compliqué entre inspiration et pouvoir, entre vouloir et pouvoir et il se laisser aller, sans frein, mais sans perdre la tête, bien que nous puissions, nous, la perdre, lorsqu’il se mue en torero, lorsqu’il plie un peu la jambe pour ces passes de poitrine qui lui sont propres et qui semblent être des clichés de Baldomero y Aguayo, comme surgis de temps anciens. Nous disions que le toreo de Morante ignore les stratégies car son toreo ne peut pas se calculer, ni se mesurer, ni se compter. Son toreo se raconte, se sent et, parfois, comme cela est arrivé dans cette San Isidro, se rêver. 'Cubano' a été un grand toro, mais pas exceptionnel, ce fut un véritable toro avec du poder qui, lorsqu’il s’est senti soumis par le Sévillan, s’est éteint, à l’abri des planches. Et Morante s’y est mis à nouveau, al natural, et s’est étiré avec cette harmonie qui lui est propre et qui est une pure archéologie taurine. Car Morante est vaillant, très vaillant, et encyclopédique, sublime et imprévisible
Son toreo avec la cape est d’une rare subtilité, tout son corps accompagnant le mouvement ; ça ne le gêne pas de reprendre la muleta, à gauche, malgré un avis, et il le fait car il sait qu’il domine le temps, qu’il est capable de l’arrêter, de faire durer une passe une éternité. C’est Morante, qui porte en lui le sentiment intime de la tauromachie.

12 avril 2008

Un poème pour Jean-Pierre Domecq et ses « toros »


El toro de Juan Pedro sale y se cae
humilla y se hunde, se entierra entero como si un precipicio fuera
Anda y se deshace y como se sabe lo que es es,
se desploma siempre, sin temor a los insultos
porque asume que no está soñado como toro
y no se piensa como tal
y que no tiene de toro ni las pezuñas, ni las pestañas

El toro de Juan Pedro por oler ni a toro huele
Huele a lilimento y a hospital, a disco duro
a badajo de campana, a excremento de gato, a orín de paloma
huele a todo menos a toro
porque no se sabe toro

Es cosa o bolsa, papel, azulejo, estafermo, sillín de bicicleta, peldaño, rasca de la Once, piedra, ochavo, goma de borrar, manubrio, dislate, imán, tuerca...
Cualquier cosa menos toro, todo menos bravo

Hay un rinoceronte en Babia más fiero y noble
Un perro de Cuenca tiene más gracia en la muleta, más pasión, más desparpajo

Porque el toro de Juan Pedro es pura casquería, costra, barro, nieve sucia, demagogia, polen derramado, vómito, gasóleo viejo, chapapote, monda de naranja, peladura de patata, hiel, mierda esplendorosa, mierda en fin, pero mierda cara y apoteósica.

Pablo G. Mancha

30 mars 2008

Palha, Del Moral y João Folque


Voici la traduction d’un post de notre ami Pablo García Mancha qui nous pardonnera nos approximations :

« José Antonio del Moral, dans un étalage d’indépendance et de rigueur journalistique, a écrit aujourd’hui sur les toros d’hier : " J’ai eu la chance d’avoir à mes côtés l’éleveur João Folque de Mendoça, de Palha, et sa charmante épouse, et tous les trois, nous nous sommes amusés à noter* chacun des six exemplaires qu’il a amenés cette année à Séville, une fois combattus. » J’aurais personnellement tendance à dire qu’il est heureux qu’ils les aient notés après la lidia. Encore qu’il eut été plus original de les noter avant, dans les corrales ou au campo, ou même lorsqu’ils étaient becerros.
Il faut dire que certains critiques taurins touchent au sublime, comme ce Del Moral qui est capable de nous offrir des phrases et des trouvailles tout simplement mémorables : « Je sais que de nombreux spectateurs, un nombre important de professionnels et plusieurs critiques, jusqu’à ceux de médias importants, ne savent pas voir comment sont les toros lorsque ceux qui sont devant ne savent pas les lidier ni les toréer correctement. Mais c’est justement pour cela que certains, comme moi, sont là pour expliquer et faire découvrir
Del Moral a adoré la corrida. Il a écrit qu’elle fut brave et desaprovechada (mal utilisée) par les toreros. Personnellement, elle ne m’a pas plu. Je l’ai trouvée mansita, descastada y bravucona. Par contre, oui, bien présentée, avec des astillas au bout des cornes et très compliquée pour les toreros. Mais, évidemment, lui la notait avec l’assentiment du ganadero et de sa charmante épouse... »
Pablo G. Mancha

* Traduction en français du verbe castillan puntuar soit, ponctuer ou, ici, noter. Ça ressemble à puntas mais ça n’a aucun rapport, un faux ami en quelque sorte. Qu’on se le dise !

Photographie de Arjona empruntée sur le site de la Maestranza.

03 mars 2008

11 Jandilla 11


C’est le nombre de toros que les vétérinaires de Castellón ont refusé avant d’en trouver six pour faire l’affaire de José Tomás à l’occasion de son premier paseíllo espagnol de la temporada 2008. Voilà qui nous fait un total de 17 toros pour une seule course. Et ça n’était que Castellón.

Notre ami Pablo G. Mancha, pourtant tomasista déclaré et de la première heure, nous donne à lire sur son blog un extrait du quotidien Mediterráneo à propos du messie : « Se le esperaba con los brazos abiertos en Castellón. Que se lo pregunten a los que desembolsaron el sueldo de un mes en la entrada. Y José Tomás llegó con una impresentable corridita bajo el brazo. Aún se escucha el eco de la fenomenal bronca que se montó en la plaza cuando el escuálido becerrete sin pitones que hizo segundo salió por la puerta de chiqueros. Pero así son las figuras del siglo XXI. Si El Gallo lo hubiera visto, se habría muerto de risa ».

Photographie Javier Arroyo

04 février 2008

Grincements de dents


Dieu sait que j’ai été tomasista de la première heure. Enfin pas vraiment de novillero pour être tout a fait honnête, ni même de ses premières sorties de matador de toros, mais très vite avec ses premières Grandes portes madrilènes, sans la moindre retenue. Je l’ai ensuite suivi régulièrement, jusqu’à Bilbao même, un samedi de mai, la veille du mariage d’un ami proche. Une journée de dingue, levé très tôt, couché tard, mariage et bringue toute la nuit le lendemain. Je m’amuse aujourd’hui à écouter ceux qui avant son départ le dénigraient allègrement, se masturber maintenant sur ce qu’ils vilipendaient la veille. Cosas de toros me direz-vous. Sans doute. Toujours est-il que c’est sans complexe, la bave aux lèvres que j’ai pris en juin dernier la direction de Barcelone pour y voir le retour du messie, et puis en septembre également.

Malgré toute l’admiration que je peux donc éprouver pour Tomás, je dois vous confesser que la tournure que sont en train de prendre les choses commence sérieusement à me courir sur le haricot comme disait l’autre. Ce n’est pas qu’il prenait des corridas dures, ou hors du commun, mais tout de même. Il y a mon ami Pierre qui me parle sans cesse de cette tarde de Pamplona, avec des Cebada Gago (tiens, faudra que je ressorte le papier de Vidal) et ce que j’ai vu à Madrid avec des courses plus que respectables et un ruedo qui l’a consacré et qu’il n’a jamais fuit, avant la période que vous savez en Catalogne. Alors, le voir aujourd’hui piétiner et re-piétiner pour enfin retourner à Madrid, avec le Fundi de tellonero, et le bétail, et les dates, et la télé, et que je discute. Tout ça réuni ça commence à faire beaucoup.
Il semble qu’outre-Pyrénées les choses commencent également à évoluer. La fin d’un état de grâce en quelque sorte. Là-bas aussi ses admirateurs commencent à trouver le manège un peu ennuyeux.
Plus surprenantes sont les déclarations de certains taurinos que Pablo G. Mancha a exposées il y a peu sur son excellentissime blog : Toroprensa.
Il y a Victorino, qui ne veut pas du messie devant son bétail : « No sólo no me gustaría que José Tomás se anunciase con mis toros. La verdad es que no quiero que lo haga, no sea que le pase algo. Es más, me gustaría que se retirase y no matase ningún toro mío. Me gusta como torero, sé que está todo el mundo loco con él, pero le falta hacer las cosas bien y con más seriedad ». Mouais... Rappelez-vous que ce vieux coquin de paleto avant balancé un truc semblable avec le Juli. Nous savons ce qu'il en est advenu.
Il y a donc beaucoup plus étonnant. Et ce sont les déclarations du Cid que l’on imagine plus réservé et loin de tout ça. Voyez plutôt : « José Tomás se ha creado un halo de misticismo que no comparto; él está en su mundo, no habla con nadie, y un torero debe estar al lado del aficionado, saber cómo piensa y cómo siente. Una cosa que tengo clara es que para ser matador hay que empezar en Castellón y terminar en Jaén y no perder la ilusión cuando a uno le apetezca ».
Y aurait-il un lío entre ces deux-là ? Voilà donc que quelques dents commencent à grincer. Ce qui ne m’empêchera pas, notez-le bien, de reprendre la route de Barcelone et sans doute celle de Madrid, mais je commence à trouver tout cela pesant...

16 octobre 2007

Opposés


Cela fait déjà quelques jours. Et évidemment ça a fait grincer quelques dents. Pablo G. Mancha y revient sur son blog. Ce sont les déclarations de José Tomás sur Enrique Ponce. Voici. Et vous avez un papier plus complet sur le blog de Pablo.

« Ponce es un gran torero, pero él lo entiende de una manera totalmente contraria a la mía, como que hay que arriesgar lo menos posible. Digamos que no hay que pasar determinadas líneas y yo no lo entiendo así. Partiendo de esa base, vemos el toreo de manera opuesta completamente. »

Traduction Ponce est un grand torero mais il le conçoit d'une manière totalement contraire à la mienne, considérant qu’il faut prendre le moins de risque possible. Disons qu’il ne faut pas dépasser certaines lignes et moi je ne le conçois pas ainsi. En partant de ce principe, nous voyons le toreo de manière totalement opposé.

24 juillet 2007

Mito y niño a la vez


Voici un poème de Pablo G. Mancha, journaliste professionnel et auteur de l’excellentissime blog Toroprensa. Comme beaucoup d’aficionados, Pablo a été touché par la tragédie d’Esplá.

Mito y niño a la vez

Esplá, con la cara marcada;
agitador de causas imposibles
herido por la muerte que ni a rozarte se atreve
desmadejado en un suelo francés donde eres mito y niño a la vez
espuma y arena
Esplá granítico
Esplá imposible
Esplá impenetrable

Has surgido triunfal, redimido,
peregrino en un tiempo que no parece el tuyo
y has reaparecido en una mesa redonda
para filosofar con la herida fresca de la cicatriz cosida

Esplá, idolatrado por la intelectualidad, mito y niño a la vez
y por la gente misma que entiende tu lenguaje

Esplá que no vuelve la cara al toro
porque...
Esplá es granítico, imposible, impenetrable.

24 avril 2007

¡Poder!


"Dehesa Frias", Constantina, province de Sevilla.
Tout est propre ici, bien rangé, parfaitement ordonné. Environ 1 200 brebis tondent les cercados de saca et un cortijo blanc éblouissant trône sur 2500 hectares de terres à toros. Dolores Aguirre Ybarra, richissime bilbaína femme de banquier, poursuit bon an mal an l’élevage de somptueux moudjahidines. Elle résiste, comme eux en 1979, mais doit être détestée par une grande partie du mundillo affairiste. Ici, vous ne verrez pas de cornes enrubannées façon pansement de fortune ni de couilles coupées après la course pour ensemencer les vaches à la finca. C’est propre, riche, l’herbe est rase mais les sementales doivent encore batailler ferme pour arriver à leurs fins.
Après, on en pense ce que l’on veut des Aguirre. Ça sort mal, "difficile", "compliqué" pour beaucoup d’observateurs, manso con casta pour d’autres, mansos tout court enfin. Ça sort aussi des fois brave et surtout très, très puissant. C’est bien cela qui persiste dans l’irrégularité des dernières sorties, cette continuelle puissance démontrée tout au long du combat. Le poder !
Certains rétorqueront que les mansos subissent moins le châtiment que les vrais braves et ils auront parfaitement raison mais, pour avoir assisté à quelques-unes des dernières sorties pamplonaises, je confirme que les toros de la Doña ont été plus que normalement châtiés. Fort et très mal. A Calahorra, c’est une moyenne de six piques (par toro) que prirent les bestiaux selon le chroniqueur Pablo G. Mancha.
La liste pourrait être longue et le débat sans fin. Alors, pour faire simple, rendez-vous dans un mois à Madrid et en juillet à Pamplona pour se rendre compte qu’il existe encore certains toros con poder… C’est si rare qu’il fallait le mentionner.

>>> Retrouvez les toros de Dolores Aguirre Ybarra qui sortiront à Madrid et Pamplona sur le site & lisez Pablo G. Mancha sur son blog Toroprensa.

28 février 2007

Le toro souffre


Il nous a semblé important sur Camposyruedos d’apporter un éclairage sinon définitif, pour le moins le plus objectif possible sur les recherches du professeur Juan Carlos Illera. Laurent s’est donc penché sur l’article publié par 6Toros6. Il s’agit d’un papier très pertinent, passionnant, et qui mériterait d’être traduit en français pour que les aficionados puissent en prendre connaissance. Il n’est évidemment pas question de le faire ici sans autorisation.
Mais nous reviendrons plus longuement sur le sujet, car, au-delà des polémiques ou de son utilisation démagogique, ce travail de recherche est riche et passionnant. Le professeur Illera fait la distinction entre stress et douleur. Et ses recherches ont porté sur ces deux aspects de la question. On peut y lire des choses très étonnantes sur la notion de douleur, éprouvée par le toro. Pour résumer disons que les betaendorfinas (en espagnol dans le texte !) sont des hormones émises par l’animal justement pour contrecarrer la douleur qui est la sienne pendant la lidia. Ça doit pouvoir se comparer avec ce qui se passe pour les sportifs comme les rugbyman ou boxeurs. Je vous livre simplement cette réflexion étonnante du professeur : "Nous pensons que si le toro n’était pas banderillé ou piqué, il resterait probablement dans la situation de stress très élevée qui est la sienne à sa sortie en piste. La pique provoque un mécanisme double sur le toro : d’un côté elle le stresse, de l’autre lui provoque une douleur qui, par conséquent, de par le fait même du "ressentir" de cette douleur, commence la libération des betaendorfinas qui viennent l’atténuer. " pardon pour la traduction !

Voilà qui est totalement étonnant ! Autrement dit, plus un toro est piqué, plus il libère d’hormones qui le "protègent" de la douleur. Alors évidemment chacun en tirera les conclusions qui lui sont favorables… mais alors que penser du torito moderne à peine piqué et banderillé ?
J’ai, pour ma part, fouiné sur le net. Je n’ai d’ailleurs pas eu à aller chercher bien loin car l’excellentissime blog du journaliste (un vrai celui-la) Pablo G. Mancha nous apporte les éclaircissements nécessaires et utiles pour nous faire une idée objectivement éclairée sur le sujet.
Pablo García Mancha est allé directement à la source puisqu’il a interviewé le désormais fameux professeur Juan Carlos Illera dans le cadre de son émission radio "Sol y Sombra" sur Punto Radio La Rioja. Il a ensuite utilisé cette émission pour faire un article sur son blog. Il ressort de ces échanges la confirmation que le toro produit, plus que la moyenne des autres animaux, ces betaendorfinas qui ont donc pour rôle de bloquer les récepteurs de la douleur. Je vous traduit maintenant littéralement les propres paroles du scientifique quant aux conclusions de cette trouvaille : "Cela ne veut pas dire que le toro ne souffre pas."

A la vérité le scientifique confirme seulement ce que le bon sens populaire des aficionados avait deviné depuis des lustres. Ce n’est pas une révolution, seulement la confirmation de notre ressenti. Et ça n’est déjà pas rien me direz-vous.
Mais oui, le toro souffre, perçoit sans doute la douleur, même si ce doit être de façon plus atténuée que ce que laissent paraître des blessures impressionnantes. Il la perçoit plus ou moins cette douleur, et donc il peut être brave ou manso. Et le manso continuera à souffrir plus que le brave de la douleur que lui causent le harpon des banderilles ou la morsure du fer de la pique.
Nous sommes aficionados a los toros, nous n’avons pas à nous aplatir devant les anti-corrida. Nous devons assumer notre culture, ce qu’elle est, et ne surtout pas essayer de l'"humaniser" pour tenter de se rendre plus modernes vis-à-vis de ces gens à qui nous n’avons pas de comptes à rendre. Utiliser des stratagèmes semblables à ceux des antis, c'est-à-dire ayant pour base la manipulation de l’information et la mauvaise foi serait sans doute pour nous la pire des choses.

Militons plutôt pour une révolution éthique de la fiesta, pour l’intégrité du toro, pour sa sauvagerie et sa force qu’il n’aurait jamais dû perdre. Le pire ennemi de la fiesta ce ne sont pas les antis. Notre pire ennemi, c’est l’ennemi de l’intérieur, ces taurinos qui veulent "humaniser" (sic) la fiesta et la rendre "moderne". Quoi qu’il en soit la question n’a rien de simpliste et mérite d’être approfondie.

25 février 2007

De grâce... Encore !




Si les absurdités du monde des toros vous agacent certains soirs, allez donc faire un tour sur le blog de Pablo G Mancha, http://toroprensa.blogspot.com/. Il y cause de toros évidemment, et même très bien, mais aussi de flamenco, de jazz... d'art tout simplement dans ses plus belles expressions.
Il nous gratifie aujourd'hui de ce morceau d'anthologie, "Mediterranean sundance", réunissant pas moins que Paco de Lucia, John McLaughlin et Al Di Meola. La musique adoucit les moeurs !
Pour celles et ceux qui ne connaissaient pas ce morceau, vous pouvez retrouver un enregistrement du concert donné à San Francisco et intitulé "Friday night in San Francisco" dans le disque présenté ci-dessous. Courez-y !
Paco de Lucia est en tournée en France, pour ce qui est du Sud-Ouest (désolé mais c'est ce qui me concerne au premier chef), il sera le 7 mars à Toulouse et le 18 mars à Bordeaux.

28 janvier 2007

Campo de la verdad


Vendredi soir, nous étions au Théâtre de Nîmes pour y écouter une pointure actuelle du flamenco : Enrique Morente qui, pour faire un lien avec les toros est le père de Estrella Morente... la femme de l’autre... La soirée fut très agréable, les débuts un peu froids, longue à se mettre en route mais la fin fut endiablé - on ne serait pas parti...

Et tout ça me fait penser, toujours pour en revenir aux toros, et à ce José Tomás qui nous manque, qu’une autre pointure, le guitariste Vicente Amigo, a créé une bulería : "Campo de la verdad" en hommage au torero de Galapagar.
C’est depuis l’excellentissime blog Toroprensa que j’ai pu écrire ces quelques lignes.

Tomás avait brindé un toro au guitariste à Madrid en lui disant « por la verdad que nos une ». Et Vicente Amigo de déclarer dans une interview : « El título tiene un doble sentido. Hay un barrio en Córdoba que se llama ‘Campo de la verdad’, donde se batían los hombres hace muchos años. Es un barrio humilde y tiene un nombre con mucha riqueza. Me acuerdo una vez que le pregunté a Curro Romero dónde vivía y el me respondió: “En el campo, donde está la verdad”. Y todo coincide porque este tema lo pensé para el torero José Tomás. Él es un torero de verdad. Todo lo que he vivido con él es esencia. Ha marcado la historia. Es un personaje maravilloso y yo tenía la necesidad de regalarle una faena que quedara ahí para mucho tiempo para la gente que escucha mi música. Es una manera de agradecerle lo que él me ha dado en las tardes que he ido a verlo. La amistad para mí es muy importante. »

Dès que je peux, je vous mettrai ici en ligne ce "Campo de la verdad". En attendant...

03 septembre 2006

Traité de tauromachie moderne


Un des événements de la féria de Bilbao 2006 aura été l’actuación d’Enrique Ponce face à un toro de Zalduendo. Le refus par Matías de la seconde oreille a provoqué une bronca magistrale et, chez les taurinos, des crises de nerfs délirantes. Il est clair que le président Matías indispose depuis déjà longtemps les professionnels et leur acolytes qui voudraient bien se débarrasser du plus sérieux président espagnol.
Il y a quelques années de cela, en lisant les compte rendus de Vicente Zabala père (le père eh ! pas d’ambiguïté ! Le fils ni hablar…) et ceux de Joaquín Vidal, j’arrivais à me faire une opinion sur une course à laquelle je n’avais pas assisté. Aujourd’hui, le niveau de la critique taurine est tel qu’il est bien difficile d’en tirer quelque conclusion que ce soit avant d’être renseigné par les copains qui y étaient. Heureusement, et une fois de plus, il nous reste Internet.

Voici donc ce qu’a écrit Pablo García Mancha dans son blog Toroprensa sous le titre de « Traité de tauromachie moderne » :
« … Si ce n’était parce que le sable est noir, parce que les toros avaient le poids et les cornes et que le président s’appelle Matías González, hier j’aurais été persuadé d’avoir assisté à une corrida à Benalmadena. Mais ça c’est passé à Bilbao.

Une corrida avec 8 toros de Zalduendo, deux ont été renvoyés aux corrales pour invalidité manifeste, quelques-uns sans pouvoir et nobles jusqu’à l’épuisement, c'est-à-dire, le prototype de toros que veulent les toreros de nos jours. Inédits face à la cavalerie et avec du souffle mais avec une charge suffisante pour être de dignes collaborateurs. Excellente corrida pour les toreros et pour ceux qui apprécient ce spectacle particulier.
Et face à ces animaux, il ne fait aucun doute que Ponce est le roi. Sa faena au 4° de l’après-midi peut être cataloguée comme « traité de la tauromachie moderne ». Il est vrai qu’elle fut de ce point de vue une faena d’anthologie. Les passes cadencées. Le temple une constante. Les petits pas entre les passes permettant au toro de reprendre son souffle, tout simplement spectaculaires. Les derechazos suaves et en composant la figure comme lui seul sait le faire. De l’extérieur vers l’interieur (de las afueras hacia los adentros). Des petits pas de danseur étoile et doucement positionné. Les redondos de face, et de dos. Les naturelles données une à une avec la muleta pliée géniales. Le tout effectué lentement à tel point que Matías lui envoya un premier avis avant qu’il ne débute les traditionnels doublements par le bas, made in Ponce, avec lesquels il finalise habituellement ses faenas. Il a demandé au président de rester calme et a continué son travail. Il a tardé à cadrer le toro et a frôlé le second avis. Une épée légèrement desprendida. Une faena magistrale si nous faisons fi de l’absence de profondeur. Mais qui se préoccupe de cela ? Délire, apothéose, et le public comme fou. Il cria, et cria pour obtenir de Matías la seconde oreille. Mais celui-ci ne fléchira pas face a la pression en "aguantant" une bronca démesurée. Deux tours de piste au cours desquels Bilbao est tombé dans les bras de Ponce. »
D'après Pablo G. Mancha

01 septembre 2006

Ça existe encore !


Voici ce qu’a écrit il y a quelques jours Pablo García Mancha dans son blog Toroprensa : « Je ne sais comment vous raconter ce que j’ai vécu hier en place de Calahorra. Bon, eh bien, Juan José Padilla avant de débuter la faena du quatrième, a obligé un de ses subalternes à saluer – il avait réalisé une lidia impressionnante après la défaillance de son patron – et il lui a ensuite offert la muleta pour qu’il lui fasse la faena. Les gens n’en pouvaient plus du ciclón de Jerez, et ont commencé à lancer toutes sortes de projectiles dans la piste et le diestro s’est retiré à la barrière refusant de continuer le combat. Au final, lorsque cessèrent les jets, Padilla pris les trastos sous une bronca monumentale, aussi monumentale que la corrida envoyée par Dolores Aguirre : six pavos impressionnants qui arboraient des armures aiguisées et astifinas et qui ont reçu une moyenne de six ou sept puyazos donnés chacun dans les règles. Comme j’ai été témoin de cet événement, personne ne pourra nier que cela est arrivé… »

Alléluia ! Ça existe encore ! Un toro, que dis-je, une corrida entière capable de prendre six ou sept piques par animal ! Alléluia ! Ça s’est passé à Calahorra, au mois d’août de l’année 2006.

Pour le reste, Padilla je veux dire... quelle importance ?

Liens utiles :

10 novembre 2005

Toros y flamenco


Si le blog de Camposyruedos mélange les toros, le vin et la gastronomie, Toroprensa, celui de notre ami Pablo G. Mancha, journaliste professionnel indépendant et grand aficionado, outre les toros, traite de son autre passion : le flamenco.

A consommer sans modération... à condition de lire le castillan.