Il est toujours surprenant de voir les pirouettes que font les taurinos lorsqu’il s’agit d’aborder le problème du dépeuplement des gradins en dehors des ferias. Dans une ville comme Madrid, avec 3.500.000 habitants et une arène capable de contenir 23.798 spectateurs l’explication qu’ils donnent est très simple : il n’y a pas d’afición et on ne peut pas faire mieux. Les chiffes, cependant, se chargent de les contredire.
Il résulte de la dernière enquête connue sur l’afición aux toros (Instituto Gallup, 2002), que 37% des madrilènes se déclarent aficionados alors que 63% reconnaissent ne pas s’y intéresser. Ainsi, les spectacles madrilènes ont une clientèle, potentielle, de plus d’un million de personnes, sans compter les touristes, ce qui nous amène à penser qu’avec un cartel très intéressant appuyé par une publicité correcte il pourrait y avoir 50 madrilènes pour 1 place disponible.
Il y a encore une afición suffisante (bien qu’en baisse comme le montre le graphique des âges), ce qui fait défaut se sont des cartels attractifs bien promotionnés. Les cartels actuels, au lieu d’entraîner les aficionados vers les arènes, les poussent plutôt à rester chez eux. C’est ce que sont en train de faire les taurinos.
D’après Bastonito
Ce raisonnement peut être à mon sens relativisé par le fait qu’il n’y a probablement pas 1.300.000 aficionados à Madrid, mais des entrées comme celles que nous avons pu constater pour le solo de Morante de Puebla ou celui du Juli juste avant de prendre l’alternative viennent confirmer le potentiel important que représente le pueblo de Madrid.